Gaz naturel liquéfié - Définition

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Historique

Le procédé a initialement été développé aux États-Unis dans les années 1910. À l'époque, l'objectif principal était la séparation de l'hélium contenu naturellement dans le gaz naturel. Un premier brevet sur le transport par barge fut déposé dès 1914, mais ne fut pas suivi d'application industrielle. En 1941, une première usine commerciale de liquéfaction de gaz naturel ouvrit à Cleveland. Elle servait au stockage temporaire du gaz, pour lisser la consommation sur le réseau.

Le transport maritime du gaz naturel liquéfié commença à titre expérimental en 1959. Le Methane Pioneer était un liberty ship reconverti : disponibles en abondance, ces navires servaient de base à de nombreux projets. Il transporta du gaz naturel liquéfié de Lake Charles, en Louisiane, à Canvey Island au Royaume-uni.

Le premier terminal d'exportation commercial fut ouvert en Algérie à Arzew en 1964. Il exporta du gaz vers la Grande-Bretagne, puis vers la France et les États-Unis. En 1969, l'exportation de gaz naturel commença de Kenai en Alaska vers le Japon. Depuis, le commerce du gaz naturel liquéfié a connu une croissance ininterrompue, marquée par la diversification progressive des fournisseurs et des clients.

Les pays producteurs

En 2004, treize pays exportaient du gaz naturel liquéfié, et quinze en importaient, un seul (les États-Unis) est à la fois exportateur et importateur.

Pays Volume (Mt/an) 2005 Notes
Indonésie 22,6 Épuisement de certaines réserves (Arun)
Malaisie 20,4
Qatar 19,43 Forte croissance, 1er en 2006
Algérie 23,4 Principal fournisseur de la France et de la Belgique
Trinidad 10,05 Principal fournisseur des États-Unis
Australie 10,65 Plusieurs nouveaux projets
Nigeria 8,63
Brunei 6,6
Oman 6,6
Émirats 5,1
États-Unis (Alaska) 1,32 Kenai LNG, en fin de vie (réserves épuisées)
Libye 0,62 Terminal en sous-capacité (manque de pièces)

L'expansion des moyens d'exportations suit celle des moyens d'importations. Contrairement au pétrole, où le marché est très diversifié, dans le cas du GNL personne ne construit de terminal de liquéfaction sans avoir signé des accords à long terme avec des clients pour l'essentiel de la production, et inversement.

Les producteurs d'Asie du Sud-Est (Indonésie, Malaisie, Brunei, principaux fournisseurs du Japon) exploitent déjà la plupart de leur gisements de gaz, leur ratio réserve/production est de l'ordre de 30 à 40. Il ne semble donc pas qu'ils puissent augmenter fortement leurs exportations de GNL, d'autant que leur consommation intérieure augmente. L'Australie, en revanche, devrait accroître sa production. Ce pays a un important terminal d'exportation construit en 1989 et étendu plusieurs fois, le projet North West Shelf de Woodside. Un deuxième, le projet Darwin, est entré en service en 2006, il exploite un gisement partagé avec le Timor oriental. Au moins cinq autres projets GNL sont en développement en Australie : Browse (10 Mt/an en 2014, Pluto (4.3 Mt/an, 2010) , Gorgon (15 Mt/an, 2010) et Ichthys (8 Mt/an, 2014 Inpex: start of Ichthys LNG output may be delayed. Les principaux clients de ces nouvelles unités de production seront le Japon, l'Inde, la Chine et le Corée.

Au Moyen-Orient, Qatar dispose du plus grand gisement de gaz du monde, le North Dome, encore peu exploité (au rythme d'extraction actuel, il tiendrait plus de 500 ans). La production augmente rapidement, en 2006 elle a atteint 26 millions de tonnes. 50 millions de tonnes annuels sont annoncés pour 2015.

À une échelle plus modeste, Oman pourrait étendre sa capacité.

En Afrique, le Nigéria prévoit d'accroître sa production dans le cadre de son objectif de valoriser tout le gaz associé des gisements de pétrole, donc une large part est actuellement brûlé en torchère. En 2006, l'Égypte vient d'ouvrir deux terminaux. En mai 2007, la Guinée équatoriale a exporté son premier chargement le GNL. La capacité du terminal du pays est de 3.4 Mt/an, chiffre qui pourrait être doublé plus tard, le deuxième train utilisant en partie du gaz nigérien et camerounais (il s'agit d'ailleurs du premier projet transfrontalier).

Les nouveaux fournisseurs

En plus de l'expansion des capacités existantes, le nombre de pays fournisseurs devrait s'accroître dans les années futures. La Russie est sans doute le plus important des fournisseurs nouveaux.

Le projet d'exploitation des hydrocarbures de Sakhaline, qui a connu de nombreuses vicissitudes, devrait exporter du GNL à partir de 2008 au rythme de 10 millions de tonnes par an (Mt/an). Ce premier terminal n'exploitera qu'une fraction des réserves de l'île.

Le gisement de Chtokman devait initialement alimenter un immense terminal GNL destiné à l'exportation , mais le projet a été réorganisé et l'essentiel du gaz partira dans le réseau européen. Néanmoins, un terminal GNL sera construit, mais bien plus petit, et plus tard que dans la première version du projet.

La Russie a aussi un projet de terminal sur la mer baltique, et un sur la péninsule de Iamalie.

Plusieurs pays vont rejoindre prochainement les rangs des exportateurs de GNL :

  • Angola : le projet Angola LNG utilisera essentiellement du gaz associé des gisements de pétrole, éliminant leur destruction en torchères. Il exportera initialement 5 Mt/an, capacité dont l'extension est déjà envisagée.
  • Norvège : le projet GNL le plus septentrional du monde est à Hammerfest en mer de Barents. Il exporte le gaz du gisement de Snøhvit depuis décembre 2007, au rythme de 4,1 Mt/an.
  • Yémen : le projet Yemen LNG, qui exporte depuis début Novembre 2009 du GNL en europe et en Asie, valorise le gaz associé provenant de gisements de pétrole au centre du pays. La capacité du pays atteindra au cours de l'année 2010 le rythme de 6.7 Mt/an.
  • Pérou : le projet Camisea, déjà exploité pour les liquides et le gaz à consommation interne, doit alimenter un petit terminal de liquéfaction (4.2 Mt/an) à partir de 2009.
  • Venezuela : ce pays compte produire et exporter du gaz naturel liquéfié à partir de 2014

Trois pays ont le potentiel de devenir des exportateurs importants, mais présentent des obstacles politiques :

  • Iran : plusieurs projets de terminaux d'exportations sont étudiés, mais la crise politique actuelle rend leur réalisation difficile à court et moyen terme. Les réserves sont immenses.
  • Bolivie : l'exportation de gaz via le Pérou ou le Chili a été envisagée. La nationalisation de l'industrie pétrolière du pays, sa volonté de limiter la production, et la croissance des marchés locaux rend le projet moins viable.
  • Liban

Enfin des projets ont été évoqués dans plusieurs pays.

  • Mauritanie : l'exportation de GNL à partir de ce pays est une possibilité pour certaines des compagnies qui y travaillent, mais il faudrait d'abord trouver des réserves de gaz supplémentaires.
  • Colombie : la compagnie nationale a plusieurs fois montré son ambition dans le domaine, mais ici aussi les réserves connues sont insuffisantes.
  • Papouasie-Nouvelle-Guinée : après l'abandon (début 2007) d'un projet de gazoduc vers l'Australie, plusieurs moyens de commercialiser les réserves de gaz du pays sont étudiés, dont un terminal GNL.

À plus long terme, bien des compagnies envisagent la construction de terminaux flottants, à l'instar de ce qui existe déjà pour le pétrole. Ces usines de liquéfaction flottantes permettraient la commercialisation de réserves de gaz offshore isolées. Néanmoins, on ne sait encore dire quel sera le premier gisement à recevoir un terminal LNG flottant. Cette solution avait notamment été envisagée pour Koudou (Namibie) et Bayu-Undan (Timor-Oriental/Australie) mais finalement écarté au profit de méthodes plus classiques. Les terminaux flottants ne garantissent pas la sécurité des opérations comme le ferai un port abrité

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