Le peuplement de la Charente a commencé le long du fleuve et de ses affluents dans les grottes et les abris sous roche dès le Néolithique. Cette caractéristique a perduré au long du temps avec de multiples villes, villages et hameaux sur les rives des cours d'eau, principaux axes du commerce. L'exode rural a ensuite accentué ce déséquilibre de peuplement.
Les principales villes du département sont bâties dans des boucles du fleuve, aux lieux où ont été construits des ports et des ponts : Condac, Verteuil-sur-Charente, Mansle, Montignac-Charente, Angoulême et son péri-urbain Saint-Yrieix-sur-Charente, Gond-Pontouvre, Fléac, La Couronne, puis en aval Châteauneuf-sur-Charente, Saint-Simeux et Saint-Simon les villages gabariers, Jarnac, Cognac et Javrezac. Montbron et La Rochefoucauld sont sur la Tardoire, Saint-Claud sur le Son, Aigre sur l'Aume et comme leur nom l'indique Chasseneuil-sur-Bonnieure, Mouthiers-sur-Boëme et Lagarde-sur-le-Né. Sur 21 chefs-lieux de cantons que compte le département, 14 sont sur la Charente et ses affluents, tandis que Confolens est sur la Vienne, Aubeterre sur la Dronne et Chalais sur son affluent la Tude.
En 200 ans, la population du département de la Charente est restée stable aux environs de 340 000 habitants, chiffres semblables à ceux d'avant la révolution ou du début du XIXe siècle, mais les cantons ruraux de l'Est du département ont subi un exode important alors que les agglomérations d'Angoulême et de Cognac augmentaient de respectivement 38% et 39% entre 1954 et 1975. Ce déséquilibre amène l'agglomération d'Angoulême à concentrer le 1/3 de la population tandis que les zones rurales se dépeuplent, surtout en Charente limousine et en Sud-Charente et en 1975 onze cantons avaient moins de 30 habitants au km².
L'économie a été dictée par les ressources géologiques, les possibilités agricoles et les voies de circulation.
Les sols sont extrêmement divers avec du nord-est au sud-est des terres de massifs anciens, des terres de brandes, des terres de groies, des terres marneuses et des sables dunaires, tous ces sols étant coupés de larges vallées alluviales. Ceci explique la diversité des paysages avec principalement à l'ouest sur le plateau calcaire les vignes de la région d'appellation contrôlée cognac, au sud les forêts de pins, à l'est les forêts de feuillus et de résineux, au nord une zone de plaine avec du bocage au nord-est. Le tout est coupé par les vallées alluviales inondables où sont bâties les villes.
Les grands axes de circulation traditionnels étaient le fleuve Charente, rendu navigable jusqu'en amont d'Angoulême, la via Agrippa Saintes-Lyon dite chemin pierré ou chemin des Romains, et le chemin Boisné Saintes-Rome. Ensuite les diligences ont emprunté des axes nord-sud, qui étaient peut-être très antérieurs, l'un passant par Cognac, l'autre par Angoulême. Le réseau de chemin de fer a doublé certaines de ces voies de circulation, et il en reste le Paris-Bordeaux par Angoulême et une transversale Saintes - Cognac - Angoulême - Limoges.
Les briqueteries et tuileries se sont développées sur les gisements d'argile rouge près de Roumazières-Loubert, Placoplatre près du gisement de gypse près de Cognac, la fonderie de Ruelle car il y avait la force motrice de la Touvre et le minerai de fer venant de la vallée du Bandiat et du sud de l'Angoumois.
Les papeteries ont débuté au niveau des moulins grâce à l'eau.
La vigne de la région d'appellation contrôlée Cognac a modelé toute l'économie de l'ouest du département : vignobles, distilleries, négoce, transport, verrerie, bouchons, emballage et conditionnement.