La cérémonie de lancement de l'heure Internet a eu lieu le 23 octobre 1998, en présence de Nicolas Hayek, président (et à l'époque directeur) du Groupe Swatch, son fils G. Nicolas Hayek, et Nicholas Negroponte, fondateur et directeur du Media Laboratory au MIT, qui s'est intéressé de près à la mise au point du format.
L'un des points cruciaux dans la stratégie de Swatch était de rendre caduque la conversion en permettant aux utilisateurs d'avoir accès à tout moment à l'heure Internet courante. À partir de l'année 1999, la marque a donc produit plusieurs modèles de montres affichant à la fois l'heure Internet et l'heure traditionnelle, et proposé sur son site des applications permettant d'afficher en permanence l'heure Internet sur son ordinateur ou son assistant personnel.
Au niveau légal, l'heure Internet n'a pas été brevetée, et aucune de ses dénominations n'a été déposée en tant que marque (si ce n'est swatch , « swatch ») afin de permettre à tous d'intégrer librement le format dans ses produits et donc d'en accroître la facilité d'accès.
Ainsi, des programmes (notamment des widgets) et des sites Web remplissant cette fonction ont été développés indépendamment de Swatch.
La marque est même parvenue à convaincre des sites aussi influents que celui de CNN ou d'Apple d'intégrer ce nouveau format, qui est également affiché dans le hall du Centre Pompidou, à Paris. Il a été instauré comme référence temporelle sur ICQ, et le jeu vidéo Phantasy Star Online l'a utilisé dès son lancement en 2000 sur la Dreamcast afin de faciliter les parties intercontinentales entre les Japonais, les Américains et les Européens à qui le jeu offrait la possibilité de s'affronter sur les mêmes serveurs.
En mars 2001, Ericsson a sorti le T20e, un modèle de téléphone mobile qui offrait à l'utilisateur la possibilité d'afficher l'heure Internet ; aucun de ses successeurs n'a été à nouveau équipé de cette option.
Nicholas Negroponte n'a pas caché son enthousiasme à l'égard de ce nouveau format. Il a ainsi déclaré :
![]() | This is just the beginning, the beginning of understanding that cyberspace has no limits, no boundaries. |
![]() | Cyberspace has no seasons and no night and day. Internet Time is absolute time for everybody. Internet Time is not geopolitical. It is global. In the future, for many people, real time will be Internet Time. |
Pourtant, malgré une certaine période d'engouement auprès d'un public qualifié de « techno-enthousiaste » ou de geek, et une large médiatisation à ses débuts, la révolution espérée et annoncée n'a pas eu lieu : l'usage de l'heure Internet est en effet resté marginal, surtout en dehors des espaces virtuels. Peu à peu abandonnée par ceux qui ont tenté l'expérience, elle a acquis une dimension plus affective et ludique que pratique auprès de ceux qui lui sont restés fidèles.