Au XIXe siècle, les dérivés de l'opium restent le principal anti-douleur efficace, et on utilise le magnétisme animal, puis l'hypnose, avant que s'établisse à la fin du siècle l'usage de l'endormissement chimique général à l'éther puis au chloroforme.
Au début du XXe siècle, la cocaïne est utilisée comme anesthésique local, en particulier pour la chirurgie des yeux.
Il a fallu la courte et courageuse action du chirurgien Félix, pour soigner la fistule anale de Louis XIV, pour qu'en 1686 le roi ouvre aux chirurgiens la voie à un rang meilleur. Il faudra encore une cinquantaine d’années pour la création du collège de chirurgie par lettre patente de Louis XV en 1724. Ce n’est que le 18 décembre 1731 que Maréchal et Lapeyronie le transforment en Académie Royale de Chirurgie. Cette Académie a disparu, tout comme la Faculté de médecine sous la Convention, le 8 août 1793. L’égalité des droits et des positions entre chirurgiens et médecins résultait d’une déclaration royale du 23 avril 1743 dont les artisans ont été François Rigot et François Lapeyronie, alors premier chirurgien du roi et chef de la chirurgie du royaume. Cette accession des chirurgiens à un rang social pratiquement égal à celui des médecins n’est pas restée limitée à la France ; elle a été suivie dans d'autres pays d’Europe. Ainsi, en Angleterre, les grands chirurgiens se sont faits connaître parmi lesquels plusieurs Écossais, en particulier John Hunter. Il est probable qu’une considération pratique ait joué un rôle dans ce changement. Les rois commençaient à se soucier de la santé de leurs peuples. La population était majoritairement rurale. Les chirurgiens étaient assez nombreux pour agir, contrairement à la poignée de médecins savants. Il a fallu cependant attendre encore un siècle, pour que les chirurgiens passent d'un rôle secondaire au rang prédominant dans la hiérarchie médicale, grâce aux deux innovations essentielles pour la chirurgie au XIXe siècle : l’anesthésie et l’asepsie.