Histoire des universités françaises - Définition

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Introduction

L’histoire des universités françaises débute au Moyen Âge et reflète les nombreuses péripéties de l’Histoire de France et de ses institutions.

La première université est celle de Paris, fondée au XIIIe siècle, celles de Toulouse et de Montpellier suivront. D’autres universités sont créées siècles après siècles. Il s’agissait de corporations reconnues par le Vatican.

Pendant la Révolution, la Convention supprime les 22 universités en 1793. Les facultés seront recrées quelque temps après en 1808 par Napoléon, mais l’enseignement est fortement encadré par l’État et a essentiellement une visée professionnelle. La Restauration ne changea pas ce mouvement.

La Troisième République apporta la liberté de l’enseignement supérieur en 1875 (Loi Wallon) et recréa les universités en 1896. Puis, après les évènements de mai 68, les facultés sont supprimées et les universités sont administrées par des conseils élus. Enfin depuis 2002, les établissements sont engagés dans une harmonisation européenne, des regroupements et dans une plus grande autonomie.

Les universités de l’Ancien régime

La Bulle Quia sapientia (1289)

C’est au commencement du XIIe siècle que les écoles de Paris, où enseignaient Guillaume de Champeaux et Abélard, acquirent une réputation qui fit accourir en grand nombre les étudiants. Il y avait alors à Paris, outre l’école cathédrale de Notre-Dame, placée sous l’autorité immédiate de l’évêque, et dont l’enseignement était exclusivement théologique, les écoles de la Montagne Sainte-Geneviève, qui paraissent avoir été indépendantes de toute autorité ecclésiastique ou civile. On y enseignait le trivium et le quadrivium, et surtout la dialectique. C’est de la réunion des écoles de logique, établies sur la Montagne, avec l’école de théologie, qui était dans le cloître Notre-Dame, que s’est formée l’université de Paris. Au commencement du XIIIe siècle, les maîtres et les étudiants de Paris s’organisèrent sous ce nom en une corporation, qui fut reconnue par deux bulles d’Innocent III, et qui en 1255 reçut d’Innocent IV le privilège d’avoir un sceau à elle. Cette corporation comprenait quatre facultés, celles de de théologie, de droit canon, de médecine, et des arts ; la faculté des arts, dont les écoles étaient pour la plupart à la rue du Fouarre, se divisait elle-même en quatre « nations », française, normande, picarde et anglaise. Les grades universitaires, qu’on trouve établis dès le XIIIe siècle, sont la déterminance ou le baccalauréat ; la licence, conférée alors soit par le chancelier de Notre-Dame, soit par celui de Sainte Geneviève ; et la maîtrise ou le doctorat, c’est-à-dire l'admission du licencié dans la corporation des maîtres. La plupart des étudiants étaient pauvres, et n’avaient d’autres ressources que des bourses fondées à leur intention ; les boursiers, à partir du XIIIe siècle, vécurent en commun dans des maisons appelées collèges. L’une des plus anciennes de ces maisons fut fondée par Robert Sorbon à l’usage des étudiants de la Faculté de théologie ; elle prit bientôt une grande importance sous le nom de Sorbonne. Du XIIIe au XVe siècles, cinquante collèges furent créés dans l’université de Paris : les principaux sont, outre celui de Sorbonne, les collèges de Navarre, du cardinal Lemoine, d’Harcourt, du Plessis, des Lombards, des Ecossais, etc. Outre les collèges, on créa, dans le courant du XVe siècle, pour les élèves de la faculté des arts, plus jeunes que ceux des autres facultés, des pensionnats nommés pédagogies, qui peu à peu prirent la place des anciennes écoles de la rue du Fouarre. Les rois protégèrent l’université de Paris : Philippe Auguste accorda (1210) à ses écoliers le privilège d’être jugés au criminel par le tribunal de l’officialité diocésaine ; Philippe le Bel s’appuya sur elle dans sa lutte contre la papauté ; Charles V lui donna le titre de fille aînée des rois de France. « La nécessité de maintenir les écoliers venus de province en rapport avec leurs familles fut cause que l’université de Paris eut de bonne heure des messagers et des messageries, bien avant que Louis XI eût établi (1464) la poste royale, qui ne fut pas mise tout de suite au service du public. Le transport des lettres et paquets était une source importante de revenus pour l’université, et elle la conserva jusqu’en 1719, époque où un édit royal ordonna la fusion de l’institution postale de l’université avec celle de l’Etat. »

Le collège de Sorbonne au XVIIe siècle après la reconstruction par Richelieu.

D’autres universités s’étaient fondées dans les provinces. Deux datent du XIIIe siècle siècle : Toulouse, Montpellier ; six du XIVe siècle siècle : Avignon, Orléans, Cahors, Grenoble ; (transférée plus tard à Valence), Angers, Orange ; huit du XVe siècle : Aix, Dôle, Poitiers, Caen, Nantes, Besançon, Bourges, Bordeaux. Les plus récentes furent celles de Reims, de Douai, de Pont-à-Mousson, de Strasbourg, de Pan, de Nancy.

Les principales universités fondées en dehors de la France à cette époque furent celles de Bologne (1158) et de Padoue (1222) ; d’Oxford (commencement du XIIe siècle) et de Cambridge (1257) ; de Salamanque (1239) : de Coïmbre (1279) ; de Prague (1348) ; de Cracovie (1400) ; d’Upsal (1476) ; de Heidelberg (1386), Leipzig (1409), Tübingen (1477), Wittenberg (1502).

Sous le règne de Charles VII eut lieu une réforme des anciens statuts de l’université de Paris ; ce fut le cardinal d’Estouteville, légat du pape, qui promulgua les nouveaux règlements (1452). Mais l’université n’en continua pas moins à n’enseigner que la vieille scolastique, et, lorsque François Ier voulut faire donner dans sa capitale un enseignement qui s’inspirât des idées de la Renaissance, il dut créer un établissement nouveau, le Collège royal. L’université vit de mauvais œil cette création ; mais, n’ayant pu l’empêcher, elle trouva dans la concurrence qui lui était faite l’occasion d’améliorer quelque peu son propre enseignement. Un autre péril la menaça bientôt, la fondation de la Compagnie de Jésus. Les jésuites ouvrirent à Paris le collège de Clermont (1563), et demandèrent que leur maison fût incorporée à l’université ; celle-ci refusa énergiquement d’admettre les nouveau-venus dans son sein, et leur contesta même le droit d’enseigner ; il en résulta un procès où les jésuites obtinrent gain de cause, et l’université fut forcée de subir l’existence du collège de Clermont à côté des siens.

Une nouvelle réforme de l’université de Paris eut lieu en 1600, sous Henri IV ; elle était nécessitée par la décadence des études, suite des longues guerres civiles. L’enseignement des collèges de l’université resta néanmoins ce qu’il était autrefois, et parut de plus en plus gothique et barbare au milieu d’une société polie, où florissait une littérature nouvelle. Quant aux facultés, elles demeurèrent, au XVIIe siècle et au XVIIIe siècle comme au Moyen Âge, les forteresses de la scolastique et de la routine.

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