Dans tout cet article, A désigne un anneau commutatif unitaire et K son anneau total des fractions : si A est intègre (ce qui sera le cas la plupart du temps), K est donc le corps des fractions de A, et dans le cas général, K est l'anneau localisé S-1A de A par rapport au sous-ensemble S des éléments réguliers (i.e. non diviseurs de zéro).
Attention à cette appellation trompeuse : un idéal fractionnaire de A n'est pas toujours un idéal de A. En fait les idéaux de A sont exactement, parmi ses idéaux fractionnaires, ceux qui sont inclus dans A.
On remarque aussitôt que
Les idéaux fractionnaires principaux non nuls forment un sous-groupe du groupe des idéaux fractionnaires non nuls. Le groupe quotient est appelé groupe des classes. Si A est l'anneau des entiers algébriques d'un corps de nombres alors son groupe des classes est d'ordre fini. Ce résultat est une des clés permettant de résoudre des équations diophantiennes et particulièrement celle liée au dernier théorème de Fermat.
Toutes ces propriétés sont étudiées aussi, dans le cadre plus simple des entiers quadratiques, dans l'article Idéal de l'anneau des entiers d'un corps quadratique.
On suppose ici que A est un anneau verifiant la propriété 2 du théorème précédent, et toutes ses conséquences (propriétés 3 à 5, intégrité, noethérianité, unicité de la décomposition en premiers). On va expliciter les valuations sur A qui permettent de compléter la preuve de
L'unicité de la décomposition en facteurs premiers des idéaux fractionnaires permet, comme pour les entiers naturels ou les rationnels, de définir une valuation sur le groupe multiplicatif Fr(A) :
Des résultats du paragraphe précédent on déduit immédiatement que pour tous
Ceci permet de définir une valuation sur K en restreignant vP aux idéaux fractionnaires principaux non nuls :
Sur K, la famille de valuations (vP), quand P parcourt maintenant l'ensemble P(A) des idéaux premiers non nuls, vérifie en outre :
Autrement dit, x n'appartient qu'à un nombre fini d'idéaux premiers.