On estime que sept cents digues privées construites sur la rivière Missouri, pour les besoins agricoles, ont été submergées ou détruites. À la suite de ces dégâts, certains endroits le long du fleuve Mississippi furent inondés sur près de deux cents jours (195 jours à Grafton (Illinois) 195 jours, 186 jours à Clarksville (Missouri), 183 jours à Winfield (Missouri), 174 jours à Hannibal (Missouri) et 152 jours à Quincy (Illinois)) alors que sur la rivière Missouri l'inondation dura jusqu'à presque cent jours (62 jours à Jefferson City (Missouri), 77 jours à Hermann (Missouri) et 94 jours à Saint Charles (Missouri) dans la région métropolitaine de Saint-Louis.
Ce n'est que le 7 octobre 1993, que le niveau du fleuve est revenu sous le niveau critique à Saint-Louis. Approximativement 10 000 résidences furent détruites par les flots ainsi que 60 000 km² de terres agricoles furent submergées. Soixante-quinze villes et villages furent inondés dont les villes de Valmeyer et Rhineland (Missouri). Ces dernières furent abandonnées définitivement et reconstruites sur des terres plus élevées.
La navigation sur la rivière Missouri et le fleuve Mississippi a été interrompue à partir de juillet pour une durée d'environ deux mois, amenant des pertes économiques de 2 millions $US quotidiennement (1993). Il y a eu officiellement trente-deux décès mais on estime à près de cinquante de nombre réel probable de victimes. Les pertes matérielles sont estimées entre 15 et 20 milliards $US (1993).
La construction de digues pour canaliser le tracé des rivières dans le MidWest et éviter les inondations a eu des effets divers lors de situation critiques. Voici une comparaison des trois plus importantes inondations rapportées :
En avril, le Mississippi atteint une cote de 2 à 3 mètres supérieur au niveau d'inondation puis une légère décrue s'amorce. En mai, le fleuve est à nouveau en proie à une crue similaire puis au début de juin, une nouvelle décrue le ramène sous la cote d'alerte. De sérieuses inondations sont dues à la rivière Redwood au Minnesota dès le mois de mai. Le 22 de ce même mois, Sioux Falls (Dakota du Sud) reçoit 192 mm de pluie en trois heures seulement. Durant la période de mai à juillet, 575 mm y tombent ce qui en fait la période de trois mois la plus pluvieuses de l'histoire de cette ville.
Il tombe de 25 mm (Kansas City (Missouri)) à 100 mm (Springfield (Missouri)) de plus que la normale en juin et les eaux du Mississippi approchent à nouveau du seuil critique à partir de la seconde semaine sur la grande partie de son cours. La rivière Black au Wisconsin ainsi que les rivières Missouri et Kansas commencent à déborder localement. Dès le 7 juin, certaines digues cèdent ou sont submergées. Ces débordements retardent la survenue de la cote maximale du niveau des rivières alors que l'eau envahit les terres agricoles plus basses, mais la pluie continue.
Les pluies torrentielles persistent en juillet sur les bassins de la rivière Missouri et le haut Mississippi dans les états d'Iowa, du Kansas, du Nebraska, des deux Dakota, de l'Illinois et du Minnesota. Les accumulations locales sous les complexes convectifs de mésoéchelle sont souvent de l'ordre de 125 à 175 mm en 24 heures. Ceci donne des accumulations mensuelles qui vont de 25 mm de plus que la normale à Saint-Louis et Springfield au Missouri jusqu'à 175 mm de plus que celle-ci à Columbia (Missouri) et Kansas City. Les niveaux de ces rivières dépassent donc les records et causent même des problèmes aux instruments de mesure non prévu pour de tels dépassements.
Du 11 juillet au 22, l'usine de traitement des eaux de Des Moines (Iowa) est inondé par la rivière Raccoon et doit cesser son fonctionnement ce qui prive la population d'eau potable. L'Army National Guard (milice américaine) et la Croix-Rouge doivent mettre sur pied des points de distribution d'eau et l'embouteilleur local de la bière Anheuser-Busch distribue des paquets de six bouteilles d'eau au logo de la compagnie. Après la remise en marche de l'usine, la pression était faible et l'eau n'était pas potable avant 29 juillet, on ne pouvait l'utiliser que pour le bain et la toilette. Tout revint en ordre au mois d'août.
La rivière Missouri rejoint le Mississippi juste en amont de Saint-Louis. Le niveau maximum du Mississippi stagne au niveau de l'inondation de 1973 quelque temps mais la crue de la Missouri atteint le confluent au bout de deux jours. Les deux flux combinés descendent par la suite le Mississippi menaçant Saint-Louis (Missouri) et Chester (Illinois). Plus de 1 000 avis et avertissements météorologiques sont envoyés pour prévenir les résidents et les autorités locales de l'avancée de la crue, cinq fois la normale. En prévision de cette montée des eaux, une grande quantité de sacs de sable sont mis le long des berges et des digues de la partie sud de la rivière Missouri, de la rivière des Pères à Saint-Louis, du Mississippi et de divers affluents. Certains de ces travaux ont permis d'éviter l'inondation mais de nombreuses digues ont quand même été submergées causant l'évacuation des résidents vers des terres plus élevées et des dommages matériels importants.
À Saint-Louis, le niveau du fleuve a atteint 6 m au-dessus du seuil critique le 1er août, un niveau historique sur une période de 228 années. Le mur de retenue des crues autour de la ville, haut de 16 m et construit pour contenir une crue identique à celle de l'inondation de 1844, parvient à éviter le débordement de justesse. L'eau est parvenue à seulement 0,6 m de son sommet. La crête de l'onde se dirige ensuite vers le confluent de la rivière Ohio à Cairo (Illinois). Seuls des débordements mineurs sont signalés plus loin car l'Ohio, situé à l'est des États-Unis, n'a pas subi de fortes précipitations et se trouve même en état de sècheresse. Si l'Ohio avait apporté des quantités d'eau importantes, l'inondation aurait alors probablement été plus dévastatrice que celle de 1927 sur le bas Mississippi.
Le 1er août, le Mississippi déverse 30 600 m³/s, de quoi remplir chaque seconde plus de 10 piscines olympiques. Les digues cèdent alors près de Columbia (Illinois), inondant une région de 190 km² dont les villes de Valmeyer (Illinois) et Fults (Illinois). Le flot sur les basses terres s'écoule parallèlement au fleuve et approche les digues protégeant les sites historiques de Prairie du Rocher et de Fort de Chartres. Le 3 août, les autorités décident de créer une brèche dans la digue en amont de ces points afin de permettre de réorienter les flots vers le fleuve. Le plan s'avéra bon et le résultat fut un succès.