Jean François, né en 1582 à Saint-Claude en Franche-Comté, mort le 20 janvier 1668 à Rennes, est un jésuite et mathématicien français.
Quoiqu'il ne fût pas breton, le père Jean François le devint de fait : admis à la compagnie de jésus en 1605, il professa la théologie et les mathématiques au collège de la Flèche dès 1613. La chaire, créée en 1608, n'ayant été occupée jusqu'à son arrivée que par des non spécialistes.
Il eut pour élève René Descartes et le philosophe conserva pour lui un attachement certain. Le Père Pierre Bourdin, célèbre par son livre de l'art des fortifications lui succéda en 1626, puis en 1636, le père Georges Fournier, spécialiste de l'hydrographie. Jean François, nommé préfet des études à Nevers, Amiens et Alençon, termina sa carrière au collège de Rennes. On le remarqua à l'époque pour la clarté de ses exposés.
Il publia de 1652 à 1668 plusieurs manuels de mathématiques, qui furent réimprimés à Paris. Lors de sa première publication, il avoua :
« Mon cher lecteur, je commence à imprimer à l’âge de 65 ans, lors que les autres ont déjà fini... »
Son traité contre l'astrologie judiciaire et les thèses du soldat philosophe Antoine Villon fut réédité sous le nom de Descartes, attribution probablement fallacieuse et dénoncée par Gaston Bachelard. Jean François y développe l'idée que les influences des astres ne comptent pour rien face aux influences de la semence, de l'éducation, de la grâce et de la nourriture. Il s'y oppose tout particulièrement à Henry de Rantzau, comme il l'affirme dans sa préface.
« Je me suis servi particulièrement du livre de Henry de Rantzau, sixième duc Cimbrique, soit parce qu'il est le plus récent de tous, imprimé à Paris l'an 1657, soit parce qu'il rapporte les sentimens des Anciens & des Modernes. Soit parce que j'apprends que ce livre est en grande autorité & estime parmy eux »
Le père Jean François pensait qu'on pouvait apprendre la géographie en réalisant des cartes miniatures. Son souci était de multiplier les cartes sous toutes leurs formes : par la gravure, la tapisserie, la céramique, la disposition des jardins et des paysages. Il imaginait modeler le terrain en relief et y faire couler de petits fleuves du sol, depuis leur source jusqu'à des mers en miniature.
« Ce qu'estant, concluait-il, on apprendrait plus de géographie en six jours, estant conduit par un homme intelligent dans tous les endroits de cette carte, que l'on ne feroit en six mois, sur les cartes communes, et en douze, par discours sans cartes. Si les voyages instruisent, nul voyage n'instruirait davantage. »