La Horde Du Contrevent | |||||
[[Image:|280px|Illustration de La Horde Du Contrevent]] | |||||
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Auteur | Alain Damasio | ||||
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Genre | Roman | ||||
Pays d'origine | France | ||||
Éditeur | La Volte | ||||
Date de parution | 2004 | ||||
ISBN | 2-9522217-0-7 | ||||
Chronologie | |||||
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La Horde du Contrevent est un roman de fantasy écrit par l'écrivain français Alain Damasio publié aux éditions La Volte en 2004. Le livre est accompagné d'un CD qui en constitue la "bande originale". Il a été traduit en italien sous le nom de "L'orda del vento" par Claudia Lionetti chez les éditions Narrativa Nord.
Ils sont vingt-trois, forment la trente-quatrième Horde du Contrevent et ont entre vingt-sept et quarante-trois ans. Dans un monde balayé par les vents, ils ont été formés depuis l'enfance dans un seul but : parcourir le monde, d'ouest en est, de l'Aval vers l'Amont, à contre-courant face au vent, à travers la plaine, l'eau et les pics glacés, pour atteindre le mythique Extrême-Amont, la source de tous les vents.
Tous différents mais tous unis, ils forment une horde autonome et solidaire, qui avance dans un seul objectif, luttant constamment contre le vent. Profitant du savoir et de l'expérience de huit siècles d'échecs, on la dit la meilleure et l'ultime Horde, celle qui atteindra enfin l'Extrême-Amont.
Mais quel est le sens de cette quête du bout du monde ?
La Horde du Contrevent présente plusieurs particularités :
Ce roman devait à l'origine être le premier tome d'un diptyque. L'auteur a pour l'instant renoncé à écrire le second tome, qui aurait raconté la reformation de la Horde, pour se focaliser sur des ouvrages plus engagés.
! Attention, ce paragraphe dévoile des moments clés de l'intrigue !
L'auteur a créé un monde univers plausible et des personnages attachants ; chacun est doté d'une manière personnelle de s'exprimer. Cet univers bâti sur "du vent" est aussi un monde de mots ; il n'est qu'à voir la joute verbale que livrent Caracole et Sélème, dans la plus pure tradition du théâtre d'improvisation.
L'auteur, tout le long du livre, joue autant avec la forme qu'avec le fond : il égrène les pages à l'envers, associe un signe typographique à chaque personnage, et se sert même de la ponctuation pour décrire le vent. En ce sens, le troubadour Caracole est le plus bel exemple du livre : il ponctue ses phrases de calembours, de jeux de mots basés sur le vent... Les premières phrases du livre sont d'ailleurs de Caracole, et sont "rapportées" par le vent : c'est-à-dire que la même phrase est écrite plusieurs fois, mais avec des lettres manquantes, de moins en moins au fur et à mesure. Comme si les paroles venaient de loin, apportées par une bourrasque.
Avec une structure très solide, le livre met en scène un monde original et inattendu construit sur le thème du Vent, personnage principal, omniscient et omniprésent. Chacun des membres a sa théorie sur la source du vent, la raison de son existence ; mais chacun le considère comme une énergie primitive, créatrice de tout le reste, un mouvement qui une fois ralenti, donne naissance à la terre, aux roches, voire aux humains.
On retrouve cette idée de "vent créateur" tout le long du livre, à divers niveaux : si certains personnages, comme Pietro, ne considèrent le vent que comme une part importante du climat alentour, d'autres, comme Caracole, sont persuadés que tout ce qui existe n'est qu'une déclinaison du mouvement, du souffle engrangé par le vent. Ceci est encore plus vrai pour ce dernier, étant donné qu'il est lui-même un vent - appelé "carachrone" - à part entière.
La narration se fait sur le mode du "je", mais de personnage en personnage, en suivant l'ordre chronologique des événements. La Horde elle-même est un personnage capital du livre, et l'histoire est contée à travers le récit de chacun, et ce qu'il ou elle ressent et observe. Chaque membre ayant son propre langage et sa propre manière de s'exprimer,l'impression de point de vue interne au groupe est renforcé de manière notable.
Extrait : "Une rafale encore - et le bruit se fond dans le rugissement saturé. À ma gauche, un chat oblong se cale, ébouriffé, dans une encoignure trop étroite pour lui, et volent les jouets cassés, des calebasses, des bancs qui raclent et des tuiles de terre cuite arrachées et jetées comme à la main à trois mètres de nous. Il n'y a plus de doute maintenant, pour personne : le furvent arrive. Il sera là dans l'heure. Il s'annonce, comme toujours en quintet. Et il ne laissera rien debout ici, dans ce bled qui ne figurait sur aucun carnet de contre, tant son plan carré, ses ruelles axiales et son architecture en pisé auraient fait hurler une Oroshi de huit ans." de ")" (Sov) La Horde du Contrevent. Alain Damasio.
On peut, par exemple remarquer ici l'attitude et le langage du scribe à travers la façon dont il "parle" dans le livre :