Le Louxor Palais du cinéma | |
Le Louxor (2008) | |
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Type | Salle de cinéma |
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Lieu | Paris Xe |
Architecte(s) | Henri Zipcy |
Inauguration | 1921 |
Fermeture | 1990 |
Nombre de salles | 1 |
Capacité | 1 195 places |
Catégorie | Miniplexe |
Réseau | Lutétia Pathé |
Format de langue | VF |
Format de projection | Cinémascope |
Format de son | Dolby |
Anciens noms | La Dérobade (club, 1984-1987) Megatown (club, 1987-1990) |
Le Louxor est une salle de cinéma située dans le 10e arrondissement de Paris, construite par l'architecte Henri Zipcy et inaugurée en 1921.
Cette salle de cinéma fait l'objet d'une inscription au titre des monuments historiques depuis le 5 octobre 1981.
Situé dans le 10e arrondissement de Paris, à l’angle du boulevard de la Chapelle et du boulevard de Magenta, le cinéma est édifié en 1921, à l’emplacement d’un immeuble haussmannien, par l’architecte Henri Zipcy pour le compte d'Henry Silberberg (comme en témoignent les plans d’origine). Rare rescapé des cinémas d’avant-guerre, le Louxor est un remarquable exemple de l’architecture antique des années 1920. La façade néo-égyptienne — dont il tire son nom en référence à la ville de Louxor — et les toitures de ce bâtiment ont été inscrites à l’inventaire supplémentaire des Monuments Historiques le 5 octobre 1981. Les mosaïques multicolores de la façade (bleu cobalt, noir et or), œuvre du décorateur Tibéri, ont été réalisées par la fabrique de céramiques Gentil & Bourdet, implantée à Billancourt et très réputée dans les années 1920-1930. Aux motifs floraux s’ajoutent scarabées, cobras et, au-dessus de la petite terrasse, un grand disque ailé. La salle avec ses deux balcons offre alors 1 195 places.
Le cinéma le Louxor est rapidement intégré au réseau des cinémas Lutétia qui, pendant les années 1920, jouent un rôle de premier plan dans l’exploitation cinématographique avec les cinémas Aubert. Le réseau Lutétia dispose de 13 salles à Paris en 1924, dont les très prestigieux Lutétia Wagram (ouvert en 1913) et Royal Wagram (ouvert en 1918). En 1929, la vingtaine d’établissements du groupe est reprise par la société Pathé qui l'adapte au cinéma sonore.
Le Louxor, comme tant de salles de quartier, subit les conséquences du déclin de fréquentation qui s’amorce dès la fin des années 1950, obligeant le cinéma à se renouveler et les exploitants à moderniser leurs salles. Couleur, Cinémascope, qualité du son, le Louxor suit le mouvement et s’adapte. S'il conserve au cours des années sa structure originelle et possède encore une vaste salle avec deux niveaux de balcon, il a subi plusieurs transformations, notamment en 1954 et 1964.
La programmation, elle aussi, doit s’adapter aux changements sociologiques et au goût du public qui le fréquente. Longtemps cinéma populaire qui passe aussi bien les succès français grand public que les films américains, le Louxor choisit de projeter à partir des années 1970 des films « exotiques » (indiens, égyptiens par exemple) en version originale, susceptibles d’attirer une population immigrée en nombre croissant dans le nord-est de Paris.
Mais en 1983, Pathé vend le bâtiment. Le Louxor - Palais du cinéma va connaître alors une longue éclipse. Racheté par la société Tati, le bâtiment reste inutilisé à l’exception de deux tentatives d’exploitation de boîtes de nuit au milieu des années 1980 : d'abord boîte de nuit antillaise baptisée La Dérobade, il devient en août 1987 la plus grande discothèque gay de la capitale sous le nom de Megatown. Celle-ci ferme en 1990 à la mort de son créateur, David Girard, et le bâtiment est déserté.
À partir de 2001, des associations de quartier — parmi lesquelles Action Barbès — se mobilisent pour sauver ce patrimoine de la ruine. Leur revendication est double : que la Ville rachète le Louxor et le rende à sa vocation culturelle. Après deux ans de mobilisation, la municipalité parisienne parvient à trouver un accord avec la société Tati et achète le bâtiment le 25 juillet 2003. En 2008, l’architecte Philippe Pumain est désigné pour mener une opération de réhabilitation dont les travaux doivent commencer dans le courant 2010, pour une ouverture prévue en 2013. Avec la restauration de sa façade, la restitution partielle de la grande salle (qui sera réduite) et de ses décors, la création de deux nouvelles salles, le Louxor sera rendu à sa vocation initiale de salle de cinéma. Un espace d’exposition et un café compléteront cet ensemble.
Le projet actuel est néanmoins controversé. Action Barbès conteste ainsi les choix de la Ville de Paris tant en matière de programmation culturelle que de défense du patrimoine, estimant en particulier que le projet d'un cinéma Art et Essai n'est pas adapté au quartier et que les réalisations prévues en sous-sol (création de salles et mise aux normes) sont destructeurs d’une partie du patrimoine encore intact (décors, scène et fosse d'orchestre par exemple).
L'association Les Amis du Louxor, créée en février 2009 par des anciens membres d’Action Barbès favorables au projet, se propose quant à elle de garder le contact avec les acteurs (architecte, responsables de la ville et de la mission Cinéma, élus locaux) afin de recueillir et diffuser des informations sur l’avancement des travaux et de participer à une future concertation sur la programmation lorsque celle-ci sera lancée.
En juin 2010, une nouvelle association, Paris-Louxor, a vu le jour, avec pour but d'accompagner le projet, présent et à venir autour du cinéma Le Louxor, "de favoriser, développer et promouvoir des actions et des activités autour et avec le cinéma Le Louxor dans les champs d'interventions culturels, artistiques, patrimoniaux, éducatifs et sociaux" selon leur site Internet.