La MagnétoAéroDynamique (MAD) est un domaine particulier de la magnétohydrodynamique (MHD), d'où son autre appellation de MHD-gaz. Son but est le contrôle de l'écoulement gazeux par des forces électromagnétiques dites forces de Lorentz afin de rendre possible le vol atmosphérique à vitesse hypersonique.
La MAD ou MHD-gaz est une science à la croisée de plusieurs disciplines : mécanique des fluides, aérodynamique, électromagnétisme et physique des plasmas.
La physique des plasmas est au cœur de la MAD : l'air est un isolant. Pour y appliquer des forces de Lorentz et que celles-ci puissent agir sur le gaz, il faut préalablement rendre cet air conducteur de l'électricité en le ionisant, ce qui peut être réalisé par différents moyens (micro-ondes à 3 GHz, THT, faisceaux d'électrons ou laser, rayonnement ionisant). Un gaz ionisé est appelé un plasma.
Ces gaz faiblement ionisés sont dans ce cas des plasmas froids, placés en présence de champs magnétiques intenses. L'étude de ces interactions concerne une branche de la MHD dite à faible nombre de Reynolds magnétique (moins documentée et fondamentalement plus complexe que la "MHD des plasmas chauds" à fort nombre de Reynolds magnétique, à l'œuvre par exemple en astrophysique et dans les plasmas thermonucléaires). Ainsi un "plasma bitempérature" sous paramètre de Hall élevé (quand le champ magnétique est intense) dans un convertisseur MHD est le siège du phénomène d'instabilité électrothermique difficile à maîtriser.
La MHD-gaz a fait l'objet de recherches très actives dans les pays industrialisés des années 1960 à 1970, mais a été ensuite abandonnée face aux obstacles techniques tels cette instabilité électrothermique ou la masse trop importante des électroaimants à embarquer (à l'exception notable des États-Unis et de la Russie, qui dispose depuis les années 1970 du seul générateur MHD-gaz fonctionnel au monde).
L'enthousiasme suscité par cette technologie naissante a été à l'origine, au cours des années 1960, de programmes de recherche et développement militaires liées aux applications aérospatiales envisageables : contrôle des écoulements, génération de puissance, etc. Ces efforts conservent à ce jour un faible niveau de visibilité. Néanmoins, depuis le tournant du XXIe siècle, et à la faveur du progrès technique accompli dans le domaine des matériaux et dans la simulation numérique de phénomènes complexes, les recherches sur les applications aérospatiales des plasmas dont la magnétoaérodynamique fait partie (liée ou non aux applications propulsives) reprennent activement dans plusieurs pays, dont la Russie, les Etats-Unis, la Chine, le Japon, l'Allemagne et la France, grâce à la puissance accrue des systèmes de calcul informatique permettant des modélisations pointues des phénomènes microscopiques et macroscopiques en jeu, ainsi que la disponibilité d'électroaimants supraconducteurs de plus en plus performants.
La MAD offre plusieurs solutions pour le vol atmosphérique à vitesses supersonique et hypersonique, principalement pour se prémunir contre le mur du son et le mur de la chaleur. Ces recherches théoriques et expérimentales sont regroupées sous le terme anglais de "flow-control MHD" (contrôle actif de l'écoulement gazeux par accélérations ou freinages MHD localisés) :