La maladie de Charcot-Marie-Tooth type 1 est la plus fréquente des neuropathies héréditaires du groupe des maladies de Charcot-Marie-Tooth (environ 50% des cas). C'est une maladie dont la transmission génétique est autosomique dominante, et qui affecte la myéline.
La démyélinisation des nerfs périphériques se manifeste par une faiblesse musculaire des muscles distaux avec atrophie musculaire, une perte de la sensibilité et une diminution de la conduction nerveuse. Elle progresse lentement et est souvent associée à des pieds creux. Le début commence entre 5 et 25 ans. Moins de 5 % des malades perdront leur autonomie avec nécessité d'une chaise roulante. L'espérance de vie n'est pas diminuée.
Il existe 6 sous-types de maladie de Charcot-Marie-Tooth type 1 respectivement désignés :
Le tableau ci-dessous résument les différents sous types, la fréquence, les gènes, les chromosomes et les protéines impliqués dans la maladie de Charcot-Marie-Tooth type 1.
Sous type | Fréquence | Gène | Chromosome | Protéine |
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CMT1A | 70-80% | PMP22 | 17p11.2 | Peripheral myelin protein 22 |
CMT1B | 5-10% | MPZ | 1q22 | Myelin P0 protein |
CMT1C | 5-10% | LITAF | 16p13.3-p12 | Lipopolysaccharide-induced tumor necrosis factor-alpha factor |
CMT1D | < 2% | EGR2 | 10q21.1-q22.1 | Early growth response protein 2 |
CMT1E | <5% | PMP22 | 17p11.2 | Peripheral myelin protein 22 |
CMT1F | <5% | NEFL | 8p21 | Neurofilament triplet L protein |
La maladie peut se manifester dès l'enfance par des difficultés d'ordre physique affectant le plus souvent les membres inférieurs, mais aussi parfois les membres supérieurs : difficulté à courir, à sauter, à tenir en équilibre accroupi, à tenir sur les talons, à écrire. La faiblesse des muscles releveurs du pied fait que le pied à tendance à tomber vers l'avant ce qui peut être cause de chutes fréquentes. La personne atteinte a tendance à compenser ce pied tombant en adoptant une façon particulière de marcher, le steppage, très caractéristique de la maladie.
Cette maladie est peu ou pas évolutive et n'a aucune influence sur l'espérance de vie. Son évolution lente permet souvent à la personne atteinte de s'adapter petit à petit à celle-ci. Le handicap physique qu'elle peut occasionner est très variable d'une personne à l'autre : peu ou pas de gène dans la marche pour certains, plus importantes chez d'autres. La station debout peut être pénible au bout de quelques minutes chez certaines personnes.
Les difficultés de marcher peuvent s'aggraver avec l'âge, mais la plupart des personnes atteintes se déplacent même à un âge avancé. On estime à 10% la proportion de malades pour lesquels l'usage d'un fauteuil roulant se révèlera indispensable.
La maladie est due à un défaut de la myéline des nerfs périphériques qui ne joue plus correctement son rôle d'isolant de l'axone. Il en résulte une baisse de la vitesse de propagation de l'influx nerveux. Certains muscles sont alors moins innervés et s'affaiblissent.