Un mas est une ferme de certaines régions du sud de la France (Provence, Languedoc, Roussillon). Le mas est lié à la vie économique rurale. Il est aujourd'hui transformé en maison de villégiature dans certaines régions.
La racine de l'occitan mas est le latin mansus, participe passé de maneo, séjourner (demeurer, rester), qui est aussi à l'origine de « maison » (mansio, -onis : le terme « mas » dérive de l'accusatif singulier mansionem en raison de l'abandon des autres cas fors le nominatif dans le bas latin), « manoir » et « manant » (en plus de l'ancien français « mes », meis, mais).
Dès le début, le terme paraît s'être appliqué aux locaux d'habitation et aux bâtiments à vocation agricole, auxquels s'ajoutent les dépendances telles que jardin, cour et verger.
Le droit seigneurial donna un sens plus étendu à mansus que les historiens rendent par le terme de « manse » : le mansus était l'unité d'exploitation imposable, c'est-à-dire la superficie agricole exploitée (champs, prés, vignes).
À la fin du bas Moyen Âge (XVe siècle), dans les montagnes de la Basse-Auvergne (~Sud Aveyron actuel), certains mas s'étaient agrandis pour former un hameau (à ne pas confondre avec la commune). Ce n'est qu'à partir du XVIIIe siècle qu'on les a donc appelés hameau.
Dans le Quercy, le Cantal, en Limousin et en Périgord, aux XIVe-XVIIIe siècles, le mot a aussi le sens général de hameau, d'ancienne communauté possédant en indivis. Le mot a donné de nombreux lieux-dits.
Par transposition, le nom a été donné à des constructions plus récentes, en Provence en particulier.
S'il est un bâti où l'uniformisation et la caricature fait son chemin, c'est bien ce type de construction banale mais représentative du savoir-faire des artisans de jadis (maçons, charpentiers, couvreurs, etc.). Bon nombre de mas voient maintenant leurs murs déshabillés de leurs enduits, grattés, leurs pierres mises à nues et jointoyées avec toutes sortes de mortiers modernes colorés. Les volets à cadre recouverts de gris, de vert ou de bleu charron ou charrette ont souvent fait place à des menuiseries avec renfort en Z recouvert de « bleu lavande ».
Un mas est bâti avec les matériaux disponibles sur les terres de l'exploitation. Les pierres sont prélevées sur les tas d'épierrement des champs retournés. Le mortier n'est que de la terre minérale parfois additionnée de chaux éteinte sur place. les arbres abattus, équarris puis mis en place dans les deux années qui suivent pour éviter toute tension dans cette maçonnerie souple qui va prendre son assise pendant plusieurs mois.
L'enduit intérieur composé de terre sablo-argileuse est appliqué puis serré à la taloche de bois. Il a sa raison d'être dans la lutte contre les rongeurs, vermine en tout genre et le froid. Il est chaulé chaque année par les familles les plus soigneuses. Les murs se comportant comme du sucre posé sur un peu de liquide, de l'eau aspirée depuis le sol est donc présente naturellement dans ce type de maçonnerie.
Un soin particulier est porté à l'enduit extérieur. Il a la propriété de ne pas faire barrage à l'évaporation de cette eau. Il est composé de sable, de terre et de chaux pour éviter toute dégradation de la pierre par le gel et la transmission du froid sur des murs sinon détrempés par la pluie et les remontées capillaires.