Au sens large, le mas est un ensemble de terres et de bâtiments d'habitation et d'exploitation à vocation agricole dont les produits (blé, légumes, fruits, animaux pour la viande, œufs, plumes, etc.) sont destinés principalement à la vente et dans une bien moindre mesure à la consommation sur place.
Au sens restreint, le mas se limite aux bâtiments d'habitation et d'exploitation.
En Provence, toutes les fermes n'étaient pas des mas. Ceux-ci diffèrent des bastides, qui étaient pour la bourgeoisie.
Le mas a presque toujours une orientation au sud, offrant ainsi une protection contre le mistral. Les ouvertures sont absentes au nord et plutôt étroites ailleurs afin de se protéger de la chaleur en été et du froid en hiver. Le mas est d'ampleur variable mais présente presque toujours un volume parallélépipédique et un toit à deux pentes.
Parmi les différentes formes de cette construction, les plus caractéristiques sont :
La plupart des mas de Camargue s'échelonnent le long des bras du Rhône (pour avoir de l'eau potable, autrefois). Ils sont en général édifiés sur un léger bombement de terrain. Ils occupent toujours le centre du domaine.
En Camargue, on distinguait le grand mas d'exploitation agricole, équipé d'un chai, d'un hangar à fourrage, d'une bergerie, et le mas de taureaux, ou mas de manade, résidence d'un éleveur. Décrit par Rul d'Elly en 1938, le mas de manade est un bâtiment le plus souvent rectangulaire, blanchi à la chaux, abritant le logement du maître et composé d'une salle commune, à laquelle est attenante la cuisine. A gauche ou à droite en entrant, un escalier droit monte au premier étage, occupé par les chambres. La remise ou écurie est généralement contiguë à l'habitation ; au dessus, se trouve le grenier à foin. Bien souvent un pigeonnier en forme de tour ronde ou carrée, domine la toiture à deux pentes, couvertes en tuiles romaines. Le mas de manade est ouvert à tout venant, il n'y a pas de clôture. Devant le mas se dressaient les cabanes des gardians, ouvriers agricoles chargés de garder les taureaux.
Dans le sud du Massif Central, où l'agriculture est prédominante (causse du Larzac, vallée de la Dourbie, vallée du Durzon, etc.), quantité de fermes en activité portent la dénomination de mas. Parfois, l'extension du terme à un hameau, voire à un petit village, relève d'un phénomène démographique ancien où la ferme, prenant de l'importance, a provoqué une cristallisation urbaine autour d'elle. Il n'est pas rare d'y trouver encore les descendants de ceux qui ont bâti ou agrandi le mas familial au fil du temps.
Les toponymes comprenant le mot mas contiennent souvent un élément du relief, de l'environnement de la propriété en question, ou encore le nom de son propriétaire originel. Ainsi en Limousin trouvera-t-on par exemple Masseret, qui vient de l'occitan mas seren (le mas calme), le Mas-de-L'Aurence (dans l'agglomération de Limoges), domaine où coule l'Aurence, ou encore Masbaraud, le mas qui appartenait à un certain Baraud.