La méthode de Descartes dite par coefficients indéterminés permet de résoudre les équations du second, mais surtout du quatrième degré.
René Descartes utilise pour ceci la factorisation des polynômes de degré N sous la forme avec les n racines réelles ou complexes (voir Théorème de d'Alembert-Gauss) qu'il est alors l'un des premiers mathématiciens à maîtriser.
Pour résoudre le second degré, on part alors de la relation parfois dite de François Viète que l'on obtient en développant :
On pose alors
avec p une quantité réelle que l'on va chercher à déterminer dans l'autre relation.
Cette astuce est très importante : lorsqu'on a une somme de deux nombres A et B valant un réel C, on peut toujours écrire A comme la somme de la moitié de C et d'une certaine quantité; B, pour maintenir l'égalité A + B = C, vaudra forcément la moitié de C moins cette quantité.
On arrive alors à
ce qui amène par simple développement à p, puis aux deux racines, dont la formule est célèbre!
Cette méthode sert plus particulièrement à résoudre les équations du quatrième degré; il faut d'abord voir le polynôme
( auquel on s'est ramené par division par le coefficient de X puis une translation algébrique qui supprime le X à la puissance 3, voir les articles sur la Méthode de Ferrari et la Méthode de Cardan pour plus d'informations ) comme le produit de deux polynômes du second degré, et non pas comme le produit de quatre polynômes du premier degré ; les coefficients doivent être trouvés de sorte qu'en développant, on trouve bien les coefficients A, B, et C On pose donc
Ceci amène à un système traitable, le lecteur pourra vérifier en développant :
Le but étant ensuite de n'avoir plus qu'à résoudre deux équations du second degré pour sortir les quatre racines !
En soustrayant les deux premières lignes, on obtient
En additionnant les deux premières lignes, on obtient
Dans la dernière expression, on exprime b et c entièrement en fonction de a, ce qui aboutit à une équation dite résolvante, en développant un peu :
qui, en posant z = a2, se ramène à un équation du troisième degré, la formule de Cardan donne donc à tous les coups un réel solution dont la racine carré vaudra a :
b et c se trouvent facilement avec les relations ci-dessus et au final, on trouvera des formules équivalentes à celles de Ferrari.
Nous nous proposons de résoudre l'équation :
Posons :
En remplaçant dans l'équation, on obtient :
En développant l'équation :
Et en identifiant avec l'équation (**), on obtient:
En soustrayant les deux premières lignes, on obtient :
En additionnant les deux premières lignes, on obtient :
Portons maintenant ces valeurs de b et c dans (3), on obtient :
Qui se met sous la forme :
En multipliant par a2 et en développant, on obtient :
Et finalement :
Posons :
On obtient :
Cette équation admet pour racine évidente :
(S'il n'y a pas de racines évidentes, on peut résoudre l'équation en utilisant, par exemple, la méthode de Cardan)
On en déduit :
Et par suite :
En reportant les valeurs de a, b, c dans (***), on obtient :
On est donc ramené à résoudre les deux équations :
Les discriminants de ces deux équations sont :
Pour la première équation :
Pour la deuxième équation :
Nous en déduisons les quatre valeurs possibles de X.
Pour la première équation :
Pour la deuxième équation :
En reportant ces quatre valeurs de X dans (*), on obtient :
Qui sont bien les quatre racines de l'équation à résoudre.