Ce paragraphe examine plus en détail, pour n > 3, le cas où la résolvante n'est pas du second degré. C'est-à-dire si :
En fait, cette condition entraîne que tous les coefficients de l'équation résolvante sont nuls.
Nous présentons la démonstration pour les équations du cinquième degré. Mais cette démonstration est aisément adaptable aux autres degrés.
Supposons donc que le coefficient du second degré de l'équation résolvante soit nul :
Nous remarquons que la première condition de résolubilité :
peut s'écrire sous la forme :
Ce qui compte tenu de l'hypothèse :
entraîne :
Ce qui s'écrit :
Ce qui montre que le coefficient de degré 1 est nul
Calculons ensuite le coefficient du terme de degré 0 de l'équation résolvante :
Nous avons alors deux possibilités.
Premier cas : Tous les coefficients de l'équation à résoudre ne sont pas nuls.
Alors l'équation à résoudre se met sous la forme :
Nous présentons la démonstration pour les équations du cinquième degré. Mais cette démonstration est aisément adaptable aux autres degrés.
Soit l'équation à résoudre :
Vérifiant ses deux conditions de résolubilités et dont tous les coefficients de l'équation résolvante sont nuls.
Posons :
Avec s et t non nuls puisque tous les coefficients de l'équation à résoudre sont non nuls.
La condition :
entraîne :
La condition :
entraîne :
La condition :
S'écrit en remplaçant ce qui est connue :
Qui se simplifie sous la forme :
En multipliant par 8s3, on obtient :
Cette expression se factorise sous la forme :
D'où l'on déduit :
En reportant tous les coefficients que l'on a calculés dans l'équation à résoudre, on obtient :
En multipliant tous les termes par :
On obtient :
Qui peut s'écrire sous la forme :
En posant :
Nous voyons que l'équation à résoudre se met bien sous la forme :
Et l'on en déduit les n racines :
Avec k prenant successivement toutes les valeurs entières de 0 à n-1
Deuxième cas : Certains coefficients de l'équation à résoudre sont nuls.
La méthode ne permet pas, en général, d'aboutir.
L'équation peut même être non résoluble par radicaux comme c'est le cas des équations du type :
Dont on démontre qu'elles ne sont pas en général résolubles par radicaux pour b différent de 0.
Les deux premiers exemples qui suivent ont été choisis de façon à ce que l'équation résolvante ait un discriminant sous forme de carré parfait afin de simplifier les calculs. Mais la méthode s'applique aussi bien lorsque le discriminant n'est pas un carré parfait, est négatif (Exemples 3 et 4), ou est un nombre complexe quelconque.
Soit à résoudre l'équation :
La résolvante de Sotta est :
qui a pour racine :
On peut choisir :
d'où :
En posant :
On obtient les trois racines suivantes :
Soit à résoudre l'équation :
On a alors :
Pour savoir si l'équation est résoluble par la méthode de Sotta, nous devons vérifier les conditions de résolubilité.
La résolvante de Sotta est :
qui a pour racine :
On peut choisir :
d'où :
L'une des racines de l'équation sera :
On obtient alors les cinq racines suivantes :
Soit à résoudre l'équation :
Donc les coefficients dépendent d'un paramètre k.
La résolvante de Sotta est :
Donc le discriminant est :
et qui a donc pour racine :
On peut choisir :
d'où :
En posant :
On obtient les trois racines suivantes :
En simplifiant le numérateur et le dénominateur de chaque fraction par :
Et en remarquant que :
On obtient :
En développant et en multipliant éventuellement le numérateur et le dénominateur de chaque fraction par 2, on obtient :
En multipliant éventuellement le numérateur et le dénominateur de chaque fraction par l'expression conjuguée du dénominateur correspondant, on obtient finalement :
Soit à résoudre l'équation :
La résolvante de Sotta est :
qui a pour racine :
On peut choisir :
d'où :
En posant :
On obtient les trois racines suivantes :
Comme :
On obtient :
Compte tenue des formules d'Euler :
On obtient :
On obtient donc finalement :