Carte de Cassini planche n°82 Tonnerre,1759 Partie septentrionale de l'evesché d'Autun,1659
Étymologie
Montigny : on a longtemps pensé à un nom formé sur le nom latin d’une personne appelée ou Montinius, mais, vu la fréquence du toponyme (60 communes en France), il semble préférable d'envisager un dérivé du latin : mons ou montis = montagne, sommet. L'historien Courtépée dans sa Description du Duché de Bourgogne évoque une racine latine Montigneiun ou Mons-Ignitus qui voudrait dire montagne en feu.
Montfort : ce nom dérive du latin : monte, montis, ou mons = mont ou sommet et de forti = fort ou fortifié.
Villiers : ce nom dérive du latin villa, qui désignait en principe une partie d’un domaine ou une maison éloignée. Ce terme a très vite pris le sens de hameau.
Fatin : ce nom pourrait dérivé du latin faustus ou fastus = heureux, prospère, favorable.
C'est au XIe siècle (vers 1075) qu'un premier château aurait été édifié par Bernard de Montfort, un proche des ducs de Bourgogne.
Vers 1289, le château est reconstruit par Géraud de Maulmont, chanoine et archidiacre de Limoges, conseiller du roi de France Philippe IV le Bel.
Par mariages et successions, le château revient en dot à Jeanne de Vergy qui épouse en 1340 Geoffroy Ier de Charny. Leur petite fille Maguerite épouse en 1400 Jean de Bauffremont qui décède à la bataille d'Azincourt en 1415. C'est son neveu Pierre de Bauffremont qui hérite du château de Montfort.
La Renaissance
La petite fille de Pierre de Bauffremont, Philiberte se maria avec Jean de Chalon prince d'Orange. Mais, après la mort de Jean de Chalon, Philibert son fils refusa de rendre hommage au roi de France pour sa principauté d'Orange et se mit au service de Charles Quint. Le château est alors mis sous séquestre par François Ier à partir de 1521.
En 1530, René de Chalon hérite des biens de son oncle Philibert de Chalon, biens qui léguera à son cousin Guillaume d'Orange-Nassau.
Le 19 mai 1547, Guillaume Ier d'Orange-Nassau obtiendra la levée des séquestres sur le château. Sa fille, Emélia d'Orange-Nassau (Amélie) après une succession difficile avec ses sœurs, obtient le château où elle entreprend d’importants travaux de réhabilitations.
XVIIe et XVIIIe siècles
Le 14 février 1688, les petites filles d'Amélie d'Orange-Nassau vendent le château de Montfort pour 62 000 livres à François Michel Le Tellier marquis de Louvois, secrétaire d'état de la guerre de Louis XIV.
En 1691, à la mort de François Michel Le Tellier son fils Louis François Marie Le Tellier marquis de Barbezieux lui succède. Puis en 1701 sa fille Marie Margdelaine épouse du duc d'Harcourt hérite du château et des terre de Montfort.
Le 31 mai 1731, le duc et la duchesse d'Harcourt revendent la baronnie de Monfort à Frédéric de La Forest pour 100 000 livres. Seuls seigneurs qui feront du château leur résidence principale.
Le 18 août 1817, une descendante de la famille de La Forest cède le château, pour seulement 1 200 francs à Jean Baptise Lefaivre, ancien domestique au château.
Dès lors, seules les terres du domaine seront exploitées, le château, lui tombera en ruines dans l’indifférence totale.
En 1985, les ruines du château sont rachetées par Jean Marie Fériès et son épouse, qui entreprirent leurs réhabilitations.
En 1996, l'association MONS FORTI prit la relève de M. et Mme Fériès.
Blasons des anciens seigneurs et barons de Montfort
Le château fort de Montigny-Montfort, inscrit à l'Inventaire supplémentaire des monuments historiques, par arrêté du 30 décembre 1925, est une vaste construction défensive du XIIIe siècle.
Construit sur un plateau rocheux à 317 mètres d'altitude il domine les trois vallées du Dandarge, de la Ronce et de la Louère.
Il était constitué à l'origine de sept tours dont trois semi-octogonales donnant sur une vaste basse-cour, ceinte de remparts et de tours semi-circulaires ouvertes à la gorge.
Passé un profond fossé et le pont-levis, le château développait une cour intérieure pavée, entourée de vastes bâtiments nobles : salle des gardes voûtée 12 x 18,5 mètres, salle seigneuriale, 10x24 mètres, chapelle, appartements, caves…
Aujourd’hui, du château seuls subsistent :
l’imposante muraille Sud de 30 mètres de haut et ses 3 tours semi-octogonales dont celle appelée « tour Amélie » qui possède deux belles salles voûtées très bien restaurées, en croisée d’ogive avec clé de voûte.
le puits de 28 mètres de profondeur, la salle des gardes et ses trois imposants départs de colonne, la cour intérieure pavée…
mais également les remparts de la basse-cour et le pigeonnier.
L’association
Aujourd’hui le site est entièrement géré par l’association MONS FORTI (loi 1901). Depuis 1996, forte de ses 220 adhérents celle-ci s'efforce de restaurer, d’embellir et d’animer le site.