N-nitrosodiméthylamine - Définition

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La méthode analytique

La méthode analytique utilisée le plus souvent et préférentiellement est la chromatographie (GC ou HPLC) couplée à un spectromètre de masse (MS). Une innovation assez récente consiste à coupler la chromatographie, gazeuse ou liquide, à un analyseur TEA (Thermal Energy Analyser). Cette technique repose sur le principe de la chimiluminescence. Elle est spécifique aux molécules nitrées et présente l'avantage de distinguer, en mode GC, les composés nitrosés des composés nitrés.

La méthode comporte deux étapes:

  1. concentration : extraction liquide-liquide ou extraction en phase solide
  2. séparation et détection: GC ou LC

Sa toxicité

L'intoxication par la NDMA peut se faire de deux façons : par ingestion ou par inhalation. D'une manière générale, la NDMA est une molécule considérée comme cancérigène.

NDMA provoque des effets toxiques sur diverses espèces aquatiques, végétales et animales, après exposition aiguë et chronique. À la suite d’une exposition à des concentrations de NDMA de 5 mg·l-1 dans l’eau potable et de 10 mg·kg-1 d’aliments, une augmentation des cas des tumeurs chez les mammifères a été remarquée.

Les espèces amphibies, telles que les tortues et les grenouilles, sont plus sensibles aux effets toxiques et cancérogènes de NDMA que les poissons. D’autre part, la NDMA présente une forte toxicité après son administration orale chez des rats. La valeur de DL50 (dose létale) varie entre 23 et 40 mg·kg-1 de masse corporelle. Cette substance provoque également une forte toxicité par inhalation. Les valeurs de la CL50 (concentration létale) après quatre heures sont aux alentours de 78 ppm. Chez un certain nombre d'espèces de mammifères, des effets sur le foie, souvent associés à une réduction de la survie, ont été remarqués. Aussi, une congestion de divers organes, dont les reins et les poumons, s’est produite, après l'ingestion d’une quantité de 3,8 mg·kg-1 de masse corporelle de cette substance, pendant une à douze semaines.

Pour les mammifères, tels que les souris, les rats, les hamsters, les visons, les chats et les chiens, l'exposition à la NDMA a conduit, pour des doses faibles, à des hémorragies gastriques, ainsi qu'à des problèmes respiratoires. Mais des expositions plus longues et plus fortes en concentrations généraient des cancers, plus spécifiquement localisés sur le foie, et en très forte dose, elles entrainaient le décès par nécrose hémorragique du foie.

Également, les études prouvent que des rongeurs exposés à la NDMA par inhalation ou par instillation intratrachéale manifestent des signes de cancérogénicité. Après une administration de la NDMA par voie orale ou par injection intrapéritonéale, des dommages à l'ADN ont été observés dans le foie, les reins et les poumons. Également, l'exposition à la NDMA peut causer la formation de bases méthylées à l'intérieur du génome. Il a été prouvé aussi que la NDMA était toxique pour la fonction de reproduction et le développement.

Il est important de remarquer qu'il ne semble y avoir aucune différence qualitative par rapport aux effets toxiques du NDMA entre les rongeurs et les humains. Cependant, dans les études de risques de maladies associées à l’ingestion de NDMA, les tendances observées ne sont pas toujours statistiquement significatives. Néanmoins l'unique test fait sur l'Homme, à très faible dose, montrait des symptômes tels que: nausée, maux de tête, vomissements et malaises. Environnement Canada en a conclu une corrélation entre les effets sur les mammifères et ceux possibles sur les hommes. Parmi les rares cas d'intoxication à la NDMA sur des êtres humains évalués dans le monde, trois cas de décès humains ont été recensés en Allemagne en 1980, après qu'ils eurent ingéré 4 doses de 200 mg NDMA sur deux ans. Ils sont morts suite à une insuffisance hépatique. Deux autres cas d'intoxication par inhalation de fumée de NDMA, en 1937 et 1974, ont provoqué des maux de tête, des vomissements, la jaunisse et l'accumulation de liquide dans la cavité péritonéale. Enfin, on connaît aux Etats-Unis (Nebraska) un cas d'empoisonnement criminelayant entraîné en quelques jours la mort de deux des cinq personnes ayant bu la boisson empoisonnée.

Les essais sur la cellule in vitro ont démontré une formation de bases méthylées à l'intérieur du génome, ayant pour conséquence clinique sur des mammifères tels que la souris, une augmentation de morts-nés. Également les études montrent que la NDMA a un effet de génotoxicité puisqu'elle a un effet de mutation génétique sur les cellules humaines ou de rongeurs.

Pour les plantes aquatiques, quel que soit le mode d'apport, comme par l'engrais pour la terre ou par l'apport d'eau contaminée, le résultat démontrait un ralentissement de leur croissance.

Tous ces résultats et ces évidences ont conduit Environnement Canada à mettre cette molécule sur l'IRAC et à imposer une interdiction sur la production, l'utilisation ou l'importation de cette molécule sur le territoire. De plus, ce Ministère a défini les normes de concentrations maximales de la NDMA contenue dans l'eau. Ainsi on obtient:

    • eau potable : 9 ng/L
    • eaux d'irrigation : 80 ng/L
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