Toxicologie
Divers rapports de l'ATSDR (1995) et de l'EPA aux États-Unis (1998) ont mis en avant plusieurs caractéristiques toxicologiques de ce produit (voir aussi le rapport INERIS « Hydrocarbures Aromatiques Polycycliques (HAPs) : Évaluation de la relation dose-réponse pour des effets cancérigènes - Approche substance par substance. Ils estiment que le naphtalène peut être absorbé et dans certains cas provoquer un empoisonnement via les tractus respiratoire et digestif ainsi qu'au travers de la peau en contact avec des draps ou vêtements traités par un anti-mite, notamment chez le nouveau né. Dans l'organisme humain, on connaît au moins deux métabolites stables du naphtalène ; le 1-naphtol et le 1,2-dihydro naphtalène diol. Selon l'INERIS, le naphtalène peut être méthylé en 1-méthylnaphatlène (peut-être moins toxique que le naphtalène) ou en 2-méthylnaphatlène. Il est majoritairement peu à peu éliminé en métabolites via les urines.
Les enfants sont plus sensibles à cette molécule. Les individus d’origine africaine et asiatique y sont plus sensibles en raison d'une déficience plus fréquente de l’enzyme G6PD.
Sources d'exposition des organismes vivants
- Pétrochimie
- incendies de bâtiments
- fumée de tabac,
- échappement de moteur à combustion
- émissions dues au chauffage,
- émanations de plastifiants,
- émanations de résines,
- émanations de teintures,
- émanations de certains emballages,
- émanations de répulsifs insecticides (ex: anti-mites),
- émanations de sols pollués (avec des taux parfois élevés)
- ...
Effet sur la santé
L'inhalation serait la première source d'exposition selon l'AFSSET qui notait en 2010 qu'on ne dispose que de rares données d'exposition (Ex : 7 % de 555 logements allemands étudiés de 2003 à 2006 avaient un taux de naphtalène dans l'air dépassant la limite de quantification (1 μg.m-3), sans toutefois dépasser 4,9 μg.m-3.
- Le naphtalène est classé en tant que substance cancérogène de catégorie 3 par l’Union Européenne, et dans le groupe 2B par le Centre international de recherche sur le cancer (CIRC). L'AFSSET n'a pas trouvé d'informations sur la relation dose-effet et estime que « les données humaines ne sont pas suffisantes pour établir un lien causal entre l’exposition au naphtalène et la survenue de cancer », mais que chez l’animal, l'incidence des adénomes de l’épithélium respiratoire et des neuroblastomes de l’épithélium olfactif (tumeur très rare) augmentent suite à exposition à ce gaz, ces données n'étant toutefois « pas en l’état transposables à l’Homme ».
- Selon les expériences in vivo et in vitro, le naphtalène n'est pas génotoxique
Le gaz, soluble dans la
graisse, peut être stocké dans les adipocytes de l'être humain.
Lorsque l'organisme
brûle ces graisses, le naphtalène est libéré dans le corps
[réf. nécessaire].
Symptômes possibles ;
- anémie, quelles que soient les voies d’exposition (et avec des cas documentés d'anémies hémolytiques ayant entrainé la mort, et accompagnée d'un ictère chez le nouveau-né, y compris contaminé in utero, la placenta ne faisant pas barrière à cette molécule)
- hémorragies,
- coagulum
- cataracte (exposition professionnelle)
- voire des hallucinations.
Valeurs seuil, valeur guide
Selon l'AFSSET, avant 2010, il n'y avait pas de valeurs de références existantes (VG et VTR)
- Pas de VG, ni de VTR pour le naphtalène en cas d'exposition aiguë ;
- Aucune données toxicologiques humaine disponible pour des exposition intermédiaire ;
- une valeur guide d'INDEX de 10 μg.m-3, a été produite appuyée sur le seuil d'effets irritants du produit sur les muqueuses nasales.
En France, la VGAI long terme a été fixée par l'AFSSET (valeur pour 2010, suite à autosaisine de 2004 de 2010) à : 10 µg.m-3 pour une exposition supérieure à un an