Le National Ignition Facility, ou NIF, est un laser de recherche extrêmement énergétique, actuellement en construction au sein du Lawrence Livermore National Laboratory, à Livermore (Californie, États-Unis).
Le NIF aura des usages multiples. Cependant, ses deux fonctions principales seront le test des armes nucléaires des États-Unis et les expériences liées à l'énergie de fusion.
L'installation utilisera la technique du confinement inertiel pour permettre aux scientifiques d'étudier la fusion nucléaire et les autres domaines d'utilisation des plasmas extrêmement denses.
La mise en œuvre de ce concept dans le NIF utilise 192 faisceaux laser de grande puissance, qui, après un parcours d'environ 300 mètres, sont focalisés sur une cible située au centre d'une « chambre d'expériences », sphère métallique de 10 mètres de diamètre. La cible, constituée d'une capsule recouverte de béryllium, renfermant un mélange de deutérium et de tritium servant de combustible de fusion, est ainsi comprimée jusqu'à des densités de 1 kg/cm³, soit environ 6 fois la densité du centre du Soleil. L'ensemble développera une puissance de 500 térawatts (1 000 fois la puissance électrique produite à tout instant par les États-Unis, en 2010), mais pendant une période de quelques nanosecondes (milliardièmes de seconde) seulement, pour parvenir à l'effet désiré. En octobre 2005, une première tranche de huit lasers était achevée.
Le résultat espéré est la réalisation de réactions de fusion nucléaire auto-entretenues. La fin de la construction du NIF est prévue en 2009, la première ignition étant planifiée pour 2010. Dans la proposition d'origine, au début des années 1990, le coût d'un « super laser » avait été estimé à moins de 700 millions de dollars. L'évaluation du coût total de l'installation est à présent comprise entre 3,5 et 6 milliards de dollars.
Un des arguments utilisés par les opposants au projet NIF porte sur le fait que la fusion par confinement magnétique serait plus prometteuse en termes de production d'énergie, et que l'argent dépensé serait mieux employé dans un projet comme ITER. Les partisans du projet NIF, quant à eux, mettent en avant l'absence de résultats concrets des techniques de confinement magnétique en matière de production utilisable d'énergie, malgré le temps considérable qui y a déjà été consacré, ainsi que les nombreuses décennies qui devront encore s'écouler avant tout espoir d'une production nette d'énergie par les successeurs d'ITER (le premier réacteur commercial de fusion issu d'ITER n'est pas attendu avant 2050).
D'autres critiques portent sur le premier objectif du projet, c'est-à-dire le maintien en bon état de fonctionnement du stock d'armes nucléaires des États-Unis (Stockpile Stewardship and Management Program), en particulier l'étage « fusion » des bombes à hydrogène. Cet étage étant considéré comme extrêmement résistant, les partisans de ce type de critique estiment qu'il ne serait pas nécessaire d'effectuer un contrôle selon les méthodes mises en œuvre par le NIF; en outre, ils pensent que l'expérience acquise avec le NIF serait de peu d'utilité si des problèmes devaient survenir sur les composants de l'étage « fusion » de ces bombes.
Enfin, certains considèrent que toute dépense supplémentaire destinée à maintenir les capacités de l'armement nucléaire est un énorme gâchis financier, et un recul par rapport à l'objectif ultime du désarmement nucléaire.