National Oil Corporation لمؤسسة الوطنية للنفط | |
Dates clés | 1970 |
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Personnages clés | Shukri Ghanem (Président) |
Forme juridique | Entreprise publique |
Siège social | Tripoli Libye |
Activité(s) | Groupe pétrolier |
Produit(s) | pétrole, gaz naturel |
Filiale(s) | Tamoil |
Effectif | 30 000 |
Site Web | http://en.noclibya.com.ly |
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La National Oil Corporation (NOC) est la compagnie pétrolière nationale de la Grande Jamahiriya arabe libyenne populaire et socialiste. La NOC, avec ses filiales verticalement intégrée, est l'acteur principal de l'industrie pétrolière libyenne, qui contribue à la moitié du PNB libyen. La Libye est membre de l'OPEP et détient les plus grandes réserves pétrolières d'Afrique (suivie par le Nigeria et l'Algérie). Ces réserves sont localisées dans la province du golfe de Syrte qui détient 80% des ressources, et représente actuellement 90% des exportations pétrolières libyennes.
L'exploration pétrolière en Libye a commencé en 1956, avec le premier puit foré dans le bassin de Syrte. La Libye accorde alors des concessions à Exxon, Mobil, Texas Gulf, et d'autres, ce qui entraine des découvertes majeures à partir de 1959. En 1969, un coup d'État de Mouammar Kadafi renverse la monarchie Sanūsiyya et provoque la création de la National Oil Corporation en 1970 qui vise à coordonner l'industrie pétrolière tout en étant habilitée à signer des contrats avec des compagnies internationales où ces dernières supporteraient les risques de l'exploration.
Dans les années 1970, la Libye lance un programme socialiste de nationalisation, menace d'aller jusqu'à la nationalisation totale en l'absence d'accord, et contraint finalement la majorité des compagnies pétrolières à céder des parts dans leurs concessions et dans leurs infrastructures de production et de transport. Dans le cadre de ce programme, la NOC signe de nouveaux contrats avec l'Occidental Petroleum, la Sincat (Italie), et crée un partenariat pour le forage avec la Saipem. En parallèle, sont nationalisés les champs d'Umm Farud (ConocoPhillips) en 1970, de Sarir (British Petroleum) en 1971 et de Sahabir (Amoco) en 1976.
Après le début de la guerre du Kippour, la Libye suit d'autres états arabes pour proclamer un embargo sur les exportations pétrolières pour les pays favorisant Israel, et en premier lieu les États-Unis. De plus, la Libye fait face à des poursuites de la BP, qui accroissent les réticences des compagnies étrangères à investir en Libye malgré le premier choc pétrolier. La Libye contourne ces difficultés en signant un partenariat avec la France et l'Argentine. En 1974, l'embargo est arrêté et des accords sont noués avec Exxon, Mobil, Elf Aquitaine et Agip sur la base d'un partage 85-15 en onshore, 81-19 en offshore. Toutes les compagnies (à l'exception de BP) finissent par accepter, et permettent ainsi à la Libye de disposer d'un surplus de pétrole non négligeable surplus. Cependant, la baisse des prix contraint la NOC à revendre des parts, ce qui n'empêche pas d'autres nationalisations de champs d'être effectuées.
En plus de la baisse des prix du pétrole, les accusations de terrorisme et le rapprochement de la Libye avec l'Union soviétique accroît les tensions avec l'Ouest. Le 10 mars 1982, les États-Unis stoppent leurs importations de pétrole libyen, ce qui entraine le départ de Libye d'Exxon et de Mobil en janvier 1983.
Les sanctions sont renforcées sous la présidence de Ronald Reagan avec l'adoption de l'International Emergency Economic Powers Act le 7 janvier 1986 afin d'interdire toute transaction financière d'entreprise américaine avec la Libye et de geler les capitaux libyens aux États-Unis. Le 30 juin 1986, le département du trésor américain contraint les dernières compagnies pétrolières américaines présentes sur le sol libyen (Conoco, Marathon) à organiser leur retrait. Les négociations sur les modalités de ce retrait marquent la fin des années 1980 et a pour conséquence la conclusion de contrats avec de nouveaux partenaires en 1988, notamment la Rompetrol, Royal Dutch Shell, Montedison et Braspetro.
L'isolement de Libye devient réel en 1992 avec le vote de sanctions par l'Organisation des Nations unies pour contraindre la Libye à livrer deux suspects recherchés pour l'attentat de Lockerbie. Ces sanctions, votées le 31 mars 1992 ont restreint les investissements en Libye, mais n'ont pas empêché la réalisation de coentreprises avec Veba, Petrofina, North African Petroleum, Petroleum Development Co. et Lasmo permettant de contourner l'embargo en produisant uniquement à destination de l'export. La levée des sanctions de l'ONU en 1999 n'empêche pas le maintien de sanctions américaines limitant les investissements à 20 million de dollars par entreprise étrangère et par an. L'annonce officielle de la Libye, le 14 août 2003, de dédommager les familles des victimes de l'attentat de 1988 à hauteur de 2,7 milliards de dollars permet finalement la levée des sanctions puis le retrait de la Libye de la liste des états finançant le terrorisme. Le 22 décembre 2003, la Libye annonce qu'elle abandonne son programme de développement d'ADMs et qu'elle signera le Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires. L'annonce est reçue avec bienveillance aux États-Unis, mais les sanctions maintenues jusqu'à l'obtention de preuves tangibles. Le 4 juin 2004, la première exportation de pétrole libyen depuis l'embargo est réalisée vers les US. En mai 2006, les relations sont normalisées, permettant une recrudescence des investissements, dans les campagnes d'explorations et dans l'amélioration des techniques d'extraction des champs matures. Depuis peu, la Libye a commencé à exploiter des champs mixtes en gaz et pétrole, comme celui de Bouri.