L’Armistice de 1918 entraina l’annulation brutale des commandes de guerre, situation aggravée chez Nieuport par la disparition de son propriétaire, Henry Deutsch de la Meurthe, le 24 novembre 1919. Les taxes de guerre, votées en avril 1920, aggravèrent encore la situation et auraient pu entrainer la disparition de l’entreprise, comme pour Voisin. Mais la famille Deutsch de la Meurthe profitait de licences de fabrication cédées à l’étranger et de revenus pétroliers grâce à la Société des pétroles Jupiter. Elle décida donc d’injecter de nouveaux capitaux pour soutenir la Société Astra de Constructions Aéronautiques, la Société Anonyme des Etablissements Nieuport et la Compagnie Générale Transaérienne. En août 1921 la Compagnie Générale Transaérienne fut vendue à la Compagnie des Messageries Aériennes, les deux autres entreprises furent regroupées au sein de la Société Anonyme Nieuport-Astra, au capital de 38 millions de francs.
Le nouveau PDG de Nieuport-Astra était M. Gradis, gendre de Henry Deutsch de la Meurthe, aux côtés duquel on trouvait un directeur commercial, Léon Bazaine, un directeur administratif, M. Thomas, et un directeur technique, Gustave Delage. Ce dernier fut le véritable moteur de la firme d’Issy-les-Moulineaux jusqu’en 1932 et dès la création de la Société Anonyme Nieuport-Astra il fut décidé de désigner les avions produits par l’appellation Nieuport-Delage afin de distinguer les productions française et britannique. En fait Nieuport & General Aircraft Company, qui avait fermé ses portes en août 1920, fut rachetée par Gloucestershire Aircraft.
Gustave Delage était assisté de l’ingénieur Henry Kapférer, responsable de l’étude des dirigeables Astra (un département qui disparaitra en 1925) et de l’ingénieur Mary, responsable de l’étude des avions et hydravions. L’ingénieur Bilhaut était chargé des études aérodynamiques, l’ingénieur Pillon du bureau d’études, et Robert Duhamel des produits Tellier, qui restèrent au catalogue de la firme jusqu’en 1923. Enfin l’ingénieur Chaumarat était responsable de la production.
Outre la production des chasseurs NiD.29, choisi par l'Aéronautique Militaire pour remplacer avions de chasse livrés durant la Première Guerre mondiale, et l’entretien des appareils produits durant la guerre devenus des avions d’entrainement, Nieuport-Astra profita du revenu des licences de fabrication du NiD.29 pour réaliser de brillants avions de course. En 1925 elle ajouta à son catalogue les hélices métalliques et les produits de la société bordelaise Dyle et Bacalan. Ne comptant plus que 650 personnes en 1923, elle accepta également d’étudier et de produire sous contrat d’état des remorqueurs, des chalands et autres navires destinés aux colonies grâce à l'usine Tellier, tout comme des navires de plaisance et des hors-bord de vitesse qui connurent un certain succès en compétition. Gustave Delage dessina durant cette période plusieurs petits avions de transport comme le NiD.390 et le NiD.590, s'essayant même à l'aviation de tourisme avec l'aile volante Nieuport-Delage NiD.940.
Pour remplacer ses NiD.29 l'Armée de l'air française allait choisir une nouvelle génération de chasseurs dessinas par Gustave Delage, des sesquiplans qui avaient l'avantage d'offrir une meilleure visibilité vers le bas : En 1925 furent commandés 27 chasseurs monoplan Nieuport-Delage NiD-42 l'équipent. En 1928, une évolution, le NiD.62, fut construite à 322 exemplaires, puis le NiD.622 à 314 exemplaires en 1930.