OTRAG | |
Création | 1975 |
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Disparition | 1987 |
Fondateur(s) | Lutz Kayzer |
Personnages clés | Kurt H. Debus |
Forme juridique | société anonyme |
Activité(s) | Économie de l'industrie aéronautique et spatiale |
Produit(s) | Lancement de satellites |
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OTRAG (allemand : Orbital Transport und Raketen AG ou Orbital Transport and Rockets, Inc.), est une entreprise allemande de l'industrie spatiale créée en 1975 et disparue en 1987. OTRAG fut dans les années 1970-1980 la première entreprise privée à concevoir des lanceurs spatiaux.
Soutenue par le ministère de la Recherche et de la Technologie allemand, la fusée OTRAG, de conception modulaire (Common Rocket Propulsion Units), constituait une alternative peu couteuse aux lanceurs existants. Après plusieurs essais au Katanga (à l'époque dénommé Shaba), au Zaïre, puis en Libye, le projet est abandonné. En date du 26 mars 1976, il fut signé un protocole entre le président Mobutu et le fondateur de la société OTRAG, Lutz Kayzer, afin de créer une base de développement et de lancement de fusées et de satellites dans la province du Shaba, au Zaïre. Selon l'accord conclu entre les parties, il fut notamment établi que la société aurait:
En contrepartie de ces clauses très importantes, le groupe OTRAG s'était engagé entre autres à:
Malgré certaines critiques émises sur les largesses du partenariat, jugées trop défavorables aux intérêts du Zaïre ou tout simplement illégales (non respect des lois foncières), ce programme balistique était directement soutenu par le président Mobutu dans son aspiration à bâtir un centre spatial africain. En effet, le projet présentait des intérêts multiples: la position géographique du pas de tir, proche de l'équateur et favorable à l'envoi d'engins spatiaux, et l'association à un promoteur de vecteurs à moindre coûts, ouvrait la possibilité d'une alternative commerciale "low cost" aux États-Unis, à l'URSS et au centre spatial guyanais ; il aurait à s'inscrire dans la logique des grands travaux de relance socio-économique du "Plan Mobutu" initié en 1977 ; il permettrait de renforcer l'image internationale du Zaïre et de son régime.
Toutefois, l'envoi d'engins dans l'espace était encore au stade expérimental lorsque ladite convention fut signée. Outre les aménagements très importants nécessaires pour le lieu d'accueil au Shaba, un promontoire situé à 1.300 mètres de hauteur avec une piste d'atterrissage pour les avions cargo Argosy, la technologie OTRAG devait être encore mise au point avant de pouvoir procéder aux premiers essais réels. Ces derniers débutèrent le 18 mai 1977 avec le lancement à succès d'une fusée de 6 mètres de haut qui atteint une altitude de 20 kilomètres. Ce tir fut suivi de deux nouveaux essais, respectivement aux mois de mai et de juin 1978, d'un engin qui atteignit l'altitude de 150 kilomètres et d'un lanceur qui manqua à ses objectifs et s'écrasa peu après le décollage. Cet échec devant un parterre de personnalités où était également présent le président Mobutu, fut aussi le dernier des tirs opérés par OTRAG au Zaïre.
En effet, en 1979, le contrat de partenariat fut révoqué par le chef de l'État. Lancé trois plus ans tôt, le programme d'OTRAG fut un échec pour les deux parties: d'une part, la base d'un centre spatial africain et le projet d'un réseau de télécommunications géré par un satellite national étaient abandonnés et, d'autre part, les techniques d'amélioration de vol de la société ouest-allemande étaient gelées à défaut d'un environnement d'accueil. En 1980, le partenariat fut définitivement enterré lorsque OTRAG déplaça ses activités en Libye.