Limitations
Des critiques variées ont été soulevées à propos de cette norme approuvée — la version 1.0 de OpenDocument.
- Des mathématiciens estiment que le choix de la norme MathML du W3C pour une utilisation dans le format OpenDocument est un choix discutable. MathML est une recommandation du W3C, qui existe depuis 1999 pour l'inclusion d'expressions mathématiques dans des pages web et la communication entre machines. Néanmoins, la plupart des mathématiciens continuent d'utiliser le plus ancien format TeX en tant que première méthode pour transcrire des formules mathématiques complexes. TeX n'est pas une norme ISO mais un standard de facto pour retranscrire des expressions mathématiques. On critique aussi OpenDocument pour ne pas utiliser la norme ISO 12083:1994 pour la transcription d'expressions mathématiques — MathML ne l'utilise d'ailleurs pas non plus. MathML possède quelques problèmes pour représenter des expressions complexes de manière correcte ; cela n'est pas le cas d'autres méthodes telles que TeX.
- La spécification de OpenDocument ne définit aucun langage de formules. Ceci fait en sorte que les fichiers conformes à la norme ISO n'ont pas à être compatibles. Le groupe de travail OASIS travaille à la création d'un langage de formules standard — OpenFormula — à intégrer dans OpenDocument 1.2.
- Selon une critique connue, la spécification OpenDocument ne permettrait pas l'utilisation de tableaux dans les présentations et ce problème serait en traitement pour les prochaines versions de la spécification OpenDocument, mais n'était pas inclus dans la version soumise à l'approbation par l'ISO. Dans ces conditions, la recommandation courante, un tour de passe-passe, serait d'inclure une feuille de calcul dans la présentation pour accéder aux fonctionnalités désirées. En réalité la spécification ne fait pas, de ce point de vue, de différence entre types de documents et autorise notamment les tables dans les présentations. Cette critique erronée semble provenir d'une confusion entre la spécification OpenDocument et le logiciel OpenOffice.org (souvent considéré comme l'application "représentative" de la spécification OpenDocument), qui n'a que tardivement supporté cette fonctionnalité.
- Les différents logiciels qui exploitent ODF comme format de fichiers par défaut ont différentes méthodes de gestion des macro-commandes et des scripts. Il n'y a aucun langage de macro-commande spécifié dans ODF. Définir un langage de macro à utiliser est en soi un sujet de débat.
- Les applets Java sont décrites comme des objets natifs dans la spécification OpenDocument (§9.3.4). Cela signifie que toutes les implémentations complètes vont nécessiter la présence d'une machine virtuelle Java dans le logiciel gérant l'ODF. Toutefois la conformité à la norme ne nécessite pas une implémentation complète de la machine virtuelle.
- La norme ODF n'est pas assez détaillée ; elle nécessite un recours excessif à des extensions spécifiques à un logiciel pour l'enregistrement de fonctions spécifiques dans les documents. Ces extensions spécifiques ne sont pas nécessairement inter-opérables entre les logiciels gérant l'ODF.
- Le Sun OpenDocument Patent Statement s'applique aux futures versions d'ODF seulement si Sun prend part au développement de ces versions. Si Sun n'y participe pas, l'absence de poursuite quant à l'utilisation de ses brevets étasuniens ou internationaux par un tiers n'est plus garantie.
- Même si OpenOffice.org permet de signer numériquement un document et sauvegarde le tout dans les fichiers ODF conformément à XML-DSig, les versions 1.0 et 1.1 de OpenDocument ne font pas référence à un système de signature numérique. Cela ne fait pas partie de la spécification de la norme OpenDocument ; cela correspond à une fonction spécifique au seul logiciel OpenOffice.org et n'est pas une fonction présente dans d'autres logiciels gérant l'ODF, comme la suite KOffice. Néanmoins ODF 1.2 inclura XML-DSig de la même façon que le fait actuellement OpenOffice.org. Les signatures numériques de l'ODF seront compatibles avec KOffice 2.0.