L'ours est présent dans les Pyrénées, physiquement et symboliquement. La population d'ours brun (Ursus arctos) qui vit sur les versants français et espagnol des Pyrénées est souvent nommée « ours des Pyrénées », toutefois, il ne s'agit pas d'une espèce à part entière mais d'une population d'ours bruns extrêmement réduite, qui a fait l'objet d'une importante médiatisation ces dernières années, opposant les éleveurs pyrénéens, qui lui attribuent de très nombreux méfaits, aux partisans de sa conservation et du renforcement de sa population. Une large mobilisation s'est créée autour de ce grand mammifère qui demeure traditionnellement présent dans les Pyrénées alors qu'il a disparu de toutes les autres régions de France au cours de l'Histoire.
L'ours dans les Pyrénées possède également une place symbolique, puisque le culte de l'ours est attesté à travers les divinités du panthéon pyrénéen associées à cet animal jusqu'aux carnavals folkloriques qui perdurent à l'époque moderne. Les nombreuses toponymies issues de ce plantigrade, un légendaire foisonnant et les contes populaires circulant à son sujet témoignent d'une importance de premier plan pour l'ours dans les Pyrénées et à toutes les époques. Les montreurs d'ours pyrénéens, en particulier ariègeois, ont acquit une réputation de savoir-faire bien au delà de leurs frontières d'origine.
L'ours était à l'origine présent dans une grande partie de l'Europe, mais fut abondamment chassé au cours du Moyen Âge, avec le soutien des autorités chrétiennes qui luttaient contre les survivances du culte de l'ours, en particulier chez les Celtes et les Germains. L'ours se retrouva peu à peu cantonné aux régions montagneuses telles que les Alpes, les Pyrénées, le Jura et les Vosges au XVIIIe siècle. À cause d'une pression toujours plus importante de l'homme sur leur habitat et leur population, le nombre d'ours français ne cessa de diminuer. Dès le début du XXe siècle, on ne trouve plus aucun ours en dehors des Pyrénées, où leur nombre est estimé entre 70 et 150. Le déclin est rapide, malgré l'intervention du gouvernement, et l'arrêt de la chasse à l'ours n'est effectif qu'en 1972. L'ours brun est inscrit sur la liste des espèces protégées en 1979 et le premier plan de sauvegarde remonte à 1984. On recensait une quinzaine d'individus dans les années 1980 et seulement cinq au milieu des années 1990.
L'Ours des Pyrénées est un omnivore opportuniste à nette dominante végétarienne. Dans les Pyrénées, les éleveurs le perçoivent plutôt comme un carnivore, mais l'étude de son régime alimentaire montre bien la diversité de son alimentation. Il satisfait son appétit printanier par la consommation de végétaux herbacés, plus occasionnellement par celle de cadavres. Les racines lui procurent des oligo-éléments. Dès le début de l'été, il consomme des fruits charnus (myrtilles, bourdaines, framboises, etc.), ce jusqu'en début d'automne dès l'apparition des fruits secs (glands, faines, châtaignes…). Il se nourrit, pendant la période estivale, également des protéines d'origine animale que lui procurent notamment les ongulés domestiques ou sauvages.
La prédation sur la faune sauvage n'est pas un recours systématique. A ce jour, aucun impact significatif de la prédation sur les ongulés sauvages en Europe n’a été mis en évidence. Dépourvus des aptitudes prédatrices des canidés et des félidés sauvages, les ours attaquent généralement les individus vulnérables. Concernant le comportement d'attaque sur le cheptel domestique, il est observé régulièrement sur troupeaux vulnérables car non protégés.
Le gouvernement décide de lancer un programme visant à restaurer une population d’ours viable, c'est-à-dire suffisamment nombreuse, en introduisant dans les Pyrénées des ours bruns d'origine slovène, proches de la souche pyrénéenne sur le plan de leur patrimoine génétique et de leur mode de vie.
Entre mai 1996 et mai 1997, trois ours slovènes sont relâchés dans les Pyrénées centrales en permettant grâce à des naissances, de faire remonter la population entre 14 et 18 ours à la fin de l'année 2005. En 2006, cinq ours slovènes supplémentaires sont lâchés, conformément au plan de restauration et de conservation de l'ours brun dans les Pyrénées françaises pour 2006-2009.
Après la mort très médiatisée de la dernière ourse de souche pyrénéenne, Cannelle, abattue par un chasseur le 1er novembre 2004, on assiste à une importante mobilisation autour des ours des Pyrénées, entre ceux qui désirent sa sauvegarde et ceux qui s'y opposent.
La présence de l'ours pose des problèmes aux troupeaux qui ne bénéficient pas des mesures de protection idoines (présence de patous, présence de bergers et regroupement nocturne), créant ainsi des tensions avec certains éleveurs.