Le palais Pitti reste la résidence principale des Médicis jusqu’à la mort du dernier héritier mâle, Gian Gastone de Médicis, en 1737. Il est ensuite brièvement occupé par sa sœur, Anna Maria Luisa de Médicis. À la mort de celle-ci, la dynastie Médicis s’éteint et le palais est transmis aux nouveaux Grands-ducs de Toscane, les Autrichiens de la maison de Lorraine, en la personne de François Ier du Saint-Empire. L’occupation autrichienne est brièvement interrompue par Napoléon qui utilise le palais durant sa période de contrôle de l’Italie.
Quand la Toscane passe de la maison de Lorraine à la maison de Savoie en 1860, le palais Pitti est inclus dans le transfert. Après le Risorgimento, Florence devient brièvement la capitale du Royaume d’Italie et Victor-Emmanuel II réside dans le palais jusqu’en 1871. Son petit-fils, Victor Emmanuel III, transmet le palais à l’État italien en 1919. Le palais, ainsi que les autres bâtiments des jardins Boboli, sont divisés en cinq galeries et musées, abritant non seulement la grande majorité de son contenu original mais également des œuvres inestimables acquises par l’État. Les 140 pièces ouvertes au public font partie d’un intérieur, conçu majoritairement plus tard que la partie originale du bâtiment, et créé en deux étapes, la première au XVIIe et la seconde au début du XVIIIe siècle. En 2005, la découverte, par hasard, de salles de bains du XVIIIe siècle depuis longtemps oubliées, révèlera des exemples remarquables de plomberies dont le style est assez similaire à ceux des salles de bains du XXIe siècle.
Le palais Pitti se caractérise par une architecture simple et sévère. Un thème architectural continu, à travers quatre siècles, a produit des façades et élévations massives mais impressionnantes et qui ne reflètent pas la longue évolution et histoire de l’ensemble. L’architecture retient l’attention en raison de sa taille, de sa force et par le reflet du soleil sur les vitres et la pierre, couplé au caractère répétitif, presque monotone, du thème. Les ornements et l’élégance du design viennent après la vaste et solide masse de la pierre rustique seulement allégée par le rythme des fenêtres en arcades. Comme beaucoup de palais italiens, il faut y entrer pour l’apprécier pleinement.
Le palais est maintenant entre les mains de l’état italien à travers le « Polo Museale Fiorentino », une institution qui administre vingt musées, dont la Galerie des Offices, et a la responsabilité de 250 000 œuvres d’art. Malgré sa métamorphose de résidence royale à édifice étatique, le palais, surplombant Florence, conserve l’apparence et l’atmosphère d’une collection privée dans une grande maison. Ceci est dû, dans une grande mesure, aux « Amis du Palais Pitti », une organisation de volontaires fondée en 1996, qui lève des fonds et émet des suggestions pour la maintenance du palais et des collections et pour l’amélioration constante de leurs expositions.
Florence reçoit plus de cinq millions de visiteurs chaque année et pour beaucoup d’entre eux le palais Pitti est une étape essentielle. Il continue ainsi à éblouir les visiteurs, objectif pour lequel il avait été construit.