La pédologie (du grec Pedon, sol) est avec l'édaphologie (ou agrologie), une des deux branches principales de la science des sols, de leur formation et de leur évolution.
C'est une discipline qui s'appuie sur l'étude des réactions réciproques entre les différentes phases (liquide, gazeuse, solide) composant le sol. Elle trouve des applications certes dans l'agriculture, l'horticulture, la sylviculture mais aussi dans l'hydrologie (rétention de l'eau par le sol), dans la pollution (filtration des eaux), dans l'archéologie (conservation d'archives végétales, animales, restes d'industries humaines), dans la construction (dans le Monde, les maisons sont très souvent en terre), dans l'industrie minière (le sol est le résidu de la roche sous-jacente et concentre certains éléments, l'or par exemple). En donnant, par la cartographie, une image de la répartition des sols, la discipline intéresse encore la géographie, l'écologie du paysage et même la climatologie (échange d'eau avec l'atmosphère), enfin le changement climatique (échange de carbone entre le sol et l'atmosphère via le CO).
Le sol a été étudié par les Grecs et les Latins, puis par les agronomes andalous au Moyen Âge. La science des sols prit son essor au XVIe siècle avec Bernard Palissy et Olivier de Serres, se développa au XVIIIe, devint un sujet d'étude important au XIXe siècle, en particulier avec les travaux du géologue russe Vassili Dokoutchaïev.
La diversité des noms associés à cette discipline est liée aux divers corps de métiers concernés. En effet, les agronomes, les chimistes, les géologues, les géographes, les biologistes, les sylviculteurs, les spécialistes de l'aménagement du territoire ont tous contribué à faire avancer les connaissances en matière de sols et de formation des sols.
Dans les débuts, les utilisateurs (agronomes, architectes) se sont peu préoccupés de la dynamique à long terme du sol. Ils voyaient avant tout celui-ci comme un milieu immuable dont il suffisait d'examiner le fonctionnement à court terme: circulation interne des fluides (eau, gaz), structuration (compactage versus foisonnement naturel ou provoqué), réactivité (capacité de fixer des anions ou cations). Les pédologues au contraire scrutaient les évolutions à long terme. Aujourd'hui, on observe une réunification des deux disciplines, science des sols (étude du fonctionnement) et pédologie (vue dynamique). Les divers acteurs comprennent que le sol cultivé est un milieu en équilibre, résultant souvent de plusieurs milliers d'années d'évolution et d'interactions complexes entre les espèces vivantes et espèces minérales. Cet équilibre est fragile et seule une connaissance approfondie de son histoire et de son fonctionnement permet de le mettre en valeur de façon durable pour l'agriculteur et le sylviculteur. Le sol est un milieu fragile, c'est une ressource non-renouvelable.
L'étude du sol mobilise différentes disciplines, en particulier physique, chimie, minéralogie, biologie. Elle examine les constituants de la terre (minéraux, matières organiques), leur agencement (granulométrie, structure, porosité), leurs propriétés physiques (transfert de l'eau et de l'air), leurs propriétés chimiques (rétention des ions, pH). Elle porte des diagnostics sur les types de sol (classification) et sur leur dynamique (types de genèse: pédogenèse ). Elle en déduit des applications (fertilité ).
Les processus fongiques et bactériens liés à la faune et à la flore sont importants à considérer. Par exemple, beaucoup d'antibiotiques ont été découverts dans les sols.
La cartographie des sols se développe, avec notamment les cartes de pédo-paysages (exemple).