Le prieuré Saint-Louis de Poissy est un ancien monastère de Dominicaines fondé à Poissy (Yvelines) au XIVe siècle, dépendant du diocèse de Chartres et de la province de Sens de 1304 à 1622 et qui fut presque totalement détruit à la suite de la Révolution. Il n'en subsiste que la « Porterie » qui abrite aujourd'hui le musée du jouet.
La fondation de ce monastère a été décidé par le roi Philippe le Bel, petit fils de saint Louis, en l'honneur de son grand père, peu de temps après la canonisation de ce dernier intervenue le 11 août 1297. Il choisit de le construire dans la ville de naissance et de baptême de saint-Louis, Poissy et sur les lieux mêmes de la naissance du roi, ce qui conduisit à raser le château-neuf situé près de la collégiale Notre-Dame. Il entre en fonction en 1304 par (lettres de fondation de juillet 1304) et devient très tôt un des plus riche de France. Son église sous le vocable de Saint-Louis, possédait un trésor inestimable, composé d'objets liturgiques et profanes. Elle fut inaugurée en présence de 22 évêques et de 2 archevêques. Elles obtiennent en 1391 le droit d'avoir un scel public dans la prévôté de Châtel-en-Brie dont les revenus leur appartiennent, pour sceller leurs sentances et édits. Le 13 mars 1382, création d'un grenier à sel au bénéfice du monastère.
Le roi confia les lieux à de jeunes novices Dominicaines qu'il fit venir des quatre coins de son royaume, nommant comme première prieure Marie de Bourbon-Clermont, qui trop jeune fut mise sous la tutelle de Mathée de La Roche jusqu'à la mort de celle-ci en 1334. Les religieuses étaient au départ 120 et furent par la suite 200, elles devaient savoir lire et écrire, chanter, être de bonnes moeurs et d'excellente naissance. Aucune du vivant de Philippe le Bel ne pouvait entrer au monastère sans son autorisation. Après sa mort les roturières devaient obtenir l'autorisation du roi. Les religieuses étaient assitées de 5 pères dominicains qui avaient une chapelle dédiée à Saint-Dominique, s'occupant de la direction spirituelle, de la célébration de l'office; 3 frères convers, 1 homme d'affaires, 1 médecin, 1 chirurgien, 1 maître jardinier et 3 garçons, 2 boulangers, 2 charretiers, 1 tonnelier clausier, 1 portier, 1 pourvoyeuse, 2 tourières, 2 servantes de basse cour, et un grand nombre de domestiques des deux sexes pour le service de la communauté.
Le domaine s'étend sur plus de 48 hectares dont 14 hectares de constructions. En plus des constructions propres aux religieuses, il y a au centre la résidence royale. A côté des bâtiments de l'église se trouvait ceux de la Prieure, dont la vie se déroulait à part. Les princesses du sang ne se mêlant pas au reste des religieuses. Il y a très grand parc et pelouses avec des animaux en liberté et deux viviers. Les eaux du village de Migneaux étaient amenées au monastère. L'entretien de cet ensemble revenait en 1706 à 58.030 livres et 10 sous. Elles possédaient des terres dont Louvre en partie rapportant 700 livres. L'ensemble des revenus couvrant les dépenses car il faut y ajouter les rentes considérables que les familles faisaient à leur fille, lorsqu'elle rentrait au couvent. Exempté des l'origine des droits de péages, sceaux, gabelles, corvées, passages etc.
Le roi d'Angleterre, Édouard III y établit son quartier général du 12 au 16 août 1346 avant de traverser la Seine pour se rendre en Flandre. Son fils le Prince de Galles dit Le Prince Noir, se comporte comme un voyou en incendiant le château de Robert le Pieux, ainsi que celui des " Loges ", plus petit; construit par Philippe le Bel en 1323, puis mettant Poissy à feu et à sang. Jean sans Peur prit la ville en 1416
Le mur d'enceinte long de 12 300 kilomètres, est achevé vers 1465 sous le règne de Louis XI, remplaçant la clôture composée de haies.
Ce monastère fut le théâtre du colloque de Poissy qui se tint dans le réfectoire du 9 septembre 1561 au 26 septembre 1561 et inspira un bas relief qui orna la mur du réfectoire qui faisait 50 mètres de long et 12 mètres de large.
En 1602 Henri IV, venant présenter sa filleule Louise de Gondi, remarqua la plus belle des religieuse Louise de Maupéou qu'il ne manque pas de courtiser. D'autres religieuses se laissaient aller à faire l'amour selon un chroniqueur du temps: « Madame Jeanne de Buade de Frontenac, religieuse de Poissy non contente de faire l'amour, s'avisa de danser un ballet avec cinq autres religieuses et leurs six galans, ils allèrent à Saint-Germain où le roi estoit ». Les nonnes furent envoyées en exil. Mademoiselle de Frontenac était rentré dans l'établissement en 1608, accompagné par le Dauphin (Louis XIII). Les débauches continuant, avec un des confesseur, le Père Falconnet, le pape Urbain VIII envoya le frère Séraphin Siccus de Faute, professeur en théologie et maître de l'Ordre des Frères-Prêcheurs. Le vendredi 11 mai 1625, le R.P.F Prouteau, provincial de la Province de France, assisté du prieur du couvent de Chartres lut une lettre du général de l'ordre indiquant que les religieuses devaient pratiquer la pauvreté, la chasteté, et l'obéissance, qu'elles ne pouvaient sortir du cloître et ne rien posséder en propre. Les choses rentrèrent dans l'ordre un certain temps.
Pendant la Révolution, le monastère fut évacué dès 1792 et soumis au pillage. La commune, faute de ressources suffisantes pour restaurer et entretenir les deux édifices religieux, décida de conserver la collégiale Notre-Dame comme église paroissiale et d'abandonner l'église prieurale. Le monastère fut mis en vente et démembré, à l'exception de la porterie.