Le Programme nucléaire de l'Argentine date du premier terme du général Perón (1946-1955). Membre du Groupe des fournisseurs nucléaires, qui compte 45 États, l'Argentine est aujourd'hui dotée de deux réacteurs en marche, Atucha et Embalse, qui fournissent environ 8% du réseau électrique national. Signataire du traité de Tlatelolco de 1967, visant à créer une zone exempte d'armes nucléaires en Amérique latine, l'Argentine a ratifié en 1995 le Traité de non-prolifération nucléaire (TNP).
En août 2006, le président Nestor Kirchner a annoncé un plan de réactivation du nucléaire, visant notamment à augmenter jusqu'à 15% la consommation d'énergie nucléaire en Argentine, et prévoyant des retombées sur l'industrie nationale et la santé, comprenant en outre un volet d'enrichissement d'uranium. Un accord de coopération a été signé avec le Brésil en 2008. Buenos Aires s'est félicité en janvier 2010 de la nomination du diplomate argentin Rafael Mariano Grossi comme chef de cabinet de l'AIEA, qui rend compte, selon le chancelier Jorge Taiana, de la reconnaissance du rôle positif de l'Argentine dans le développement de l'énergie nucléaire pacifique.
Le 13 mai 1950, conscient de l'importance que l'énergie nucléaire allait avoir, le président argentin Juan Domingo Perón (descendant de Français par sa mère), crée la Commission Nationale de l'Énergie Atomique (CNEA)
Perón annonça en 1951 que l'Argentine allait être le premier État à produire de la fusion nucléaire, grâce au Projet Huemul. Le projet, qui devait aussi servir à un usage pacifique, lui avait été proposé en 1948 par un savant autrichien, Ronald Richter. Richter, qui s'avéra plus tard être un escroc, avait été introduit auprès de Perón par le célèbre concepteur d'avions allemand, Kurt Tank.
En 1949, des installations de recherche furent construites sur l'île Huemul, sur le lac Nahuel Huapi. Richter ayant des problèmes a passer du stade technique au stade industriel, Perón nomma une commission d'enquête en septembre 1952, dirigée par José Antonio Balseiro, Mario Báncora, Manuel Beninson, Pedro Bussolini et Otto Gamba. Celle-ci conclut à une imposture de la part de Richter. Une deuxième commission, dirigée par Richard Gans et Antonio Rodríguez, confirma les allégations de la première, menant à l'abandon du Projet Huemul.
L'équipement fut transféré à des anciennes casernes de l'armée où Péron lui-même avait séjourné comme jeune officier de troupes de montagne, donnant naissance au Centre atomique de Bariloche (CAB) de la Commission nationale de l'énergie atomique (CNEA ou Conea) et à l'Institut de physique de l'Université nationale de Cuyo, rebaptisée plus tard Institut Balseiro (IB).
Aux années 60, la CNEA ressentait le besoin de maîtriser la technologie, et non pas de l'acheter clé en main. "Apprendre en faisant" était le credo du plan nucléaire argentin. En Décembre 1967, le cœur du premier réacteur totalement conçu et construit en Argentine entre en divergence et la CNEA commence à envisager d'une centrale nucléaire de puissance.
Dans le cadre du programme "Atomes pour la Paix", l'Argentine reçoit en 1957 les plans d'un réacteur américain de recherche de type Argonaut, ainsi que le combustible à l'uranium hautement enrichi que l'Argentine ne pouvait pas produire. En huit mois le réacteur appelé RA-1 a été construit et il a divergé le 17 janvier 1958 à six heures du matin, devançant de quelques mois le réacteur nucléaire brésilien.
Les Argentins ne se limitent pas à opérer le réacteur. Ils augmentent la puissance d'un facteur dix, et donnent solution avec des méthodes simples et à leur portée à des problèmes d'ingénierie très ardus, arrivant même à construire leurs propres rectificateurs pour des équipements électroniques, avec du sélénium produit localement.
La CNEA commence à produire des radioisotopes pour l'usage médical et industriel, et a acquérir l'expérience nécessaire pour le pas suivant: un réacteur complètement conçu et fabriqué en Argentine : le RA-3.