Pour la production : La technologie envisagée est celle des centrales solaires thermodynamiques à concentrateurs, c'est-à-dire utilisant des miroirs paraboliques pour produire de la vapeur d’eau à très haute température et sous forte pression, qui fait tourner une turbine et un alternateur produisant de l’électricité .
Ces centrales consomment beaucoup d'eau douce (un problème en zone aride) et conduisent à modifier l'albedo du désert, d'où un forçage radiatif positif pouvant modifier la météorologie et contribuer à peut-être exacerber certains effets du dérèglement climatique.
Pour le transport de l'électricité : Les concepteurs du projet espèrent pouvoir utiliser de nouveaux types de lignes Haute tension (lignes de transmission modernes en Courant Continu Haute Tension ou CCHT ou HVDC) devant permettre de transporter les électrons sur de grandes distances avec beaucoup moins de pertes en ligne (3% pour 1.000 km) qu'avec les lignes classiques à courant alternatif, et presque sans pollution électromagnétique.
Pour le stockage : La production d'électricité ne se fait que de jour, mais une partie peut être utilisée pour pomper l'eau vers des lacs de montagne en Europe, qui en possède beaucoup. L'utilisation la nuit de l'énergie potentielle de cette eau dans des turbines assurerait une mise à disposition homogène.
Les auteurs du projet le présentent comme une solution gagnants-gagnants pour les pays du nord et du sud concernés, leur permettant à la fois de se développer et de diminuer leurs contributions aux émissions aux émissions de CO2 (mais en émettant de grandes quantités de vapeur d'eau qui est aussi un gaz à effet de serre notent certains détracteurs). Le projet devrait aussi permettre l'économie de combustibles fossiles, qui pourrait limiter les pressions de déforestation ou de collecte du bois-mort dans la zone périsaharienne, et par la même occasion limite la dégradation des puits de carbone forestiers.
Les effets du dérèglement climatique étant principalement initié par les pays du nord mais d'abord subis par les régions du MENA et tout particulièrement les régions arides, il paraît normal et juste que l’Europe aide financièrement et techniquement l’introduction d’énergies renouvelables dans la zone du MENA.
Certains auteurs dénoncent le risque d'une nouvelle dépendance énergétique des pays du nord à l'égard de grands pays pétroliers et gaziers ou le risque que les populations locales profitent moins du projet que celles du nord, ou encore la vulnérabilité d'un tel réseau face au risque terroriste ou à des équilibres politiques fragiles (Torsten Jeworrek, de Munich estimant qu'au contraire un tel projet en contribuant aux besoins énergétiques et au développement économique local pourrait contribuer à leur stabilité politique de l'Afrique et du moyen-Orient). Desertec ajoute qu'à l'exemple de ce qui est constaté en Europe, l'interdépendance assure mieux la paix et la cohésion que l'autonomie. De plus, les Pays du Moyen-orient commencent à construire sur leur territoire des usines de production de matériels destinés à produire de l'énergie solaire, au profit de l'économie de ces pays. L'export d'électricité sera un revenu supplémentaire, pouvant se substituer pour partie à ceux du pétrole qui commence à s'épuiser. Le projet prévoit un mix électrique (scenario TRANS-CSP pour 2050) avec « 65% d’énergies renouvelables européennes, 17% d’importations d’électricité solaire, 18% de centrales thermiques de substitution et de pointe ». Dans cette configuration, la perte des 20 lignes CCHT en provenance du MENA permettrait en Europe une compensation par le réseau jusqu'à réparation des lignes ou négociation d'une « solution politique ».
Face au risque d'une nouvelle sorte d'écocolonialisme, les auteurs du projet répondent que le transfert technologique et le développement de programmes de formation et d’études sur les énergies renouvelables en MENA est clairement soutenu par les partenaires européens, notamment dans le cadre de l’Union pour la Méditerranée.
D'autres craignent des impacts pour l'environnement même si face aux critiques concernant la consommation en eau des centrales, les promoteurs de DESERTEC indiquent qu'il est possible de construire des usines de désalinisation de l’eau de mer, mais ces usines de désalement conduisent à perturber les écosystèmes littoraux via une augmentation de la salinité induite par les rejets de saumure. Il est à ce stade difficile de préciser quels pourraient être les impacts des émissions de vapeur d'eau.
M. Chakib Khelil, Ministre algérien de l'énergie a déclaré : « Je n'ai aucune idée sur ce projet et je ne peux faire aucune réflexion. Ce projet n'a jamais été présenté au ministère ni aux entités concernées. Donc nous n'avons pas d'opinion sur ce projet (...) S'il s'agit uniquement d'implanter des panneaux sur notre sol et exporter de l'énergie solaire vers leurs pays, nous ne sommes pas intéressés (...) ».
Stephan Kohler, directeur de l’agence allemande de l’énergie (DENA) : « La construction de centrales solaires en Afrique du Nord est judicieuse. Le transport de l’électricité sur 3 500 km vers l’Allemagne l’est beaucoup moins. On a besoin de cette énergie sur place ».
Dr HADROUG Nasser, membre de DESERTEC UK, président de Sahara Green, promoteur du concept DESERTEC au niveau mondial, et défenseur du transfert de technologies vers l'Afrique : « Le projet DESERTEC permettra à l'Afrique d'améliorer son approvisionnement en Electricité, créera beaucoup d'emplois dans cette région et permettra aux entreprises locales de développer un savoir faire dans les energies solaire et éolienne, si les multinationales initiatrices de ce projet d'envergure mondiale y prévoient un transfert de technologies profitable aux pays propriétaires de ces déserts. ».