Projet Xanadu - Définition

Source: Wikipédia sous licence CC-BY-SA 3.0.
La liste des auteurs de cet article est disponible ici.

Fonctionnalités

Le projet Xanadu résumait dès 1965 les fonctionnalités d'un système d'information de « support » de connaissance formalisé selon les 17 règles suivantes [i] :

  1. Chaque serveur Xanadu est unique et sécurisé.
  2. Chaque serveur Xanadu peut être mis en service séparément ou en réseau.
  3. Chaque utilisateur est unique et identifié.
  4. Chaque utilisateur peut rechercher, récupérer, créer et stocker des documents.
  5. Chaque document peut consister en un nombre quelconque de parts donc chaque élément peut être constitué de quelque genre que ce soit.
  6. Chaque document peut contenir des liens de tous types, voire de copies virtuelles ("transclusions") d'un autre document accessible par son propriétaire.
  7. Les liens sont visibles et peuvent être suivis depuis les deux extrémités.
  8. La permission de lier vers un document est explicitement garantie par l'acte de publication même.
  9. Chaque document peut contenir un mécanisme de rétribution, à un degré quelconque de granularité, pour assurer le paiement de chaque portion accédée, en incluant les copies virtuelles (« transclusions ») de tout ou partie d'un document.
  10. Chaque document est identifié, unique et sécurisé.
  11. Chaque document peut avoir des règles d'accès sécurisées.
  12. Chaque document peut rapidement être recherché, stocké et récupéré sans que l'utilisateur ne sache où il est physiquement situé.
  13. Chaque document est automatiquement situé sur un moyen de stockage approprié vis-à-vis de sa fréquence d'accès depuis n'importe quel point de consultation.
  14. Chaque document est automatiquement stocké de façon redondante, pour maintenir la disponibilité même en cas de désastre.
  15. Chaque fournisseur de service Xanadu peut facturer à sa discrétion ses utilisateurs pour le stockage, la récupération, et la publication de documents.
  16. Chaque transaction est sécurisée et reste perceptible seulement par les parties l'effectuant.
  17. Le protocole de communication client-serveur Xanadu est un standard librement publié. Le développement et l'intégration de tierces parties sont encouragés.

Le World Wide Web et Xanadu

Le World Wide Web (communément appelé « le Web ») a été partiellement inspiré par les idées de Xanadu, et se trouve en conformité avec les règles 1 à 5, 11, 12 et 17. Le standard XHTML supporte également la règle numéro 6.

Selon Ted Nelson, « sa plus grande ambition, un réseau de publication hypertexte instantané universel, n'a généralement pas été comprise sur un plan technique et a conduit à de nombreuses fausses impressions. »

Un réseau de publication hypertexte instantané universel mêlant des terminaux portables et des réseaux sans fil, des textes intégraux parsemés d'hyperliens renvoyant vers d'autres textes, modifiables avec gestion des révisions, apparaissaient comme des utopies à une époque où les simples écrans d'ordinateurs à tube cathodique étaient rares et chers.

Le concept de Ted Nelson a traversé quelques difficultés pour se transformer en un objet utilisable. Très en avance sur son temps, l'idée a dû attendre la banalisation du matériel informatique, et l'avènement de technologies de réseau unifiées. Des questions simples comme le transcodage de documents écrits en caractères non latin, leur affichage sans erreur n'ont trouvé de réponses tangibles qu'à la fin des années 1990.

Ainsi, le projet Xanadu a souffert de divers handicaps :

  1. Un modèle de développement fermé.
  2. Un mode de financement centralisé.
  3. Sa précocité et sa complexité : Xanadu était en avance de trente ans sur les solutions techniques aux problèmes rencontrés.

Parallèlement, la lente mise au point de Xanadu s'est heurtée à un concept moins puissant, mais simple, ouvert, libre et utilisable immédiatement : le « world wide web ».

Cependant, si Xanadu a failli dans sa réalisation, il a joué un rôle important dans l'évolution des systèmes hypertextes. Dans son document de présentation original datant de mars 1989[v], Tim Berners-Lee, chercheur au Centre européen de recherche nucléaire (CERN) de Genève, présente la problématique d'organisation de l'échange d'information. Cette présentation le conduit plus tard à développer le premier système de publication d'information hypertexte client-serveur vraiment utilisable par les milieux universitaires alors seuls utilisateurs de stations de travail Unix interconnectées via un protocole hétérogène récent, TCP/IP, à la base du réseau Internet. Les premières versions sont mises à disposition dès 1991.

Ce protocole, appelé protocole de transfert hypertexte (HTTP: HyperText Transfert Protocol), repose sur une idée simple : les documents sont écrits en texte brut. Ils contiennent du texte ou des balises qui organisent son contenu et son aspect. Loin de la complexité de Xanadu, ce protocole client-serveur se répand rapidement auprès des milieux universitaires utilisateurs d'internet à cette époque. Facile à mettre en place, efficace, peu gourmand en ressource, le protocole HTTP est utilisable avec le matériel alors existant.

Page générée en 0.116 seconde(s) - site hébergé chez Contabo
Ce site fait l'objet d'une déclaration à la CNIL sous le numéro de dossier 1037632
A propos - Informations légales
Version anglaise | Version allemande | Version espagnole | Version portugaise