Ce sont surtout :
Le modèle intégratif et multifactoriel en Psychologie de la santé de M. Bruchon-Schweitzer (2002) permet de comprendre que la prise en charge des patients va essentiellement se situer au niveau de leurs processus perceptivo cognitifs :
- Dans ces modérateurs, on va donc se pencher en premier lieu sur la problématique de l’évaluation. Au niveau primaire, on trouve le stress perçu ; il va s’agir pour le psychologue de savoir comment le sujet évalue la situation, à quel point elle déborde ses ressources et menace son bien-être. Lazarus et Folkman ont dégagé trois manières d’appréhender le stress perçu : vécu comme une menace pour l’intégrité psychique et corporelle, une confrontation à une perte irrémédiable ou encore appréhendé comme un défi. Dans l’évaluation secondaire, on s’intéresse au contrôle perçu, qui peut être informationnel, comportemental et/ou décisionnel. Cette notion est liée à celle de l’auto-efficacité développée par Bandura qui désigne le sentiment d’efficacité personnelle et qui représente une variable modératrice clef au niveau du changement. Notons enfin que l’expérience de Seligman a permis de développer la notion de résignation apprise lors de stresseurs incontrôlables, avec en lien la dépression. Dans l’évaluation, on s’intéresse également au soutien social réel mais surtout perçu, c’est-à-dire à l’ensemble des relations interpersonnelles d’un individu qui lui procure un lien affectif (le rôle du partage des émotions est très important), une aide pratique, lui donne des informations sur la situation menaçante. L’effet direct du soutien social perçu va être la moindre propension de conduites à risque, et des effets indirects, notamment sur la modération de l’état de détresse à l’annonce ou au vécu de la maladie. Enfin, on peut relever dans ce modèle l’évaluation émotionnelle de l’anxiété-état de l’individu.
D’autre part, le psychologue va être amené à repérer quelles stratégies d’ajustement déploie le sujet. Le coping est défini par Lazarus comme « l’ensemble des efforts cognitifs et comportementaux destinés à maîtriser, réduire ou tolérer les exigences internes ou externes qui menacent ou dépassent les ressources d’un individu ». Deux grands types de coping ont pu être relevés : le coping centré sur le problème (recherche d’informations, planification d’actions) c’est-à-dire faire des efforts cognitifs et comportementaux pour modifier la situation et le coping centré sur l’émotion qui tente de réduire la tension émotionnelle (par évitement, distraction, résignation etc.) Si on ajoute à ces modérateurs le fonctionnement de divers systèmes physiologiques, on peut appréhender l’activité du sujet qui joue un rôle tampon sur les issues somatiques, qui correspondent à la fois à l’état de santé physique de l’individu mais aussi à son état de santé comportemental, émotionnel et cognitif (bien-être subjectif, qualité de vie, satisfaction etc.), ce qui semble essentiel pour une meilleure prise en charge du malade.
L’étude de la douleur a pris son essor ses dernières années en Psychologie de la Santé. Définie par Merkley et al. comme « une expérience sensorielle et émotionnelle déplaisante, associée à un dommage réel ou potentiel des tissus, ou décrits en les termes d’un dommage ». Le psychologue va donc s’intéresser à la dimension affectivo-émotionnelle, à la douleur exprimée dans ses rapports avec la gravité des dommages et aux modulateurs de l’intensité de la douleur.
Le Modèle du Gate Control en trois composantes reprend ces données essentielles : on va s’intéresser à la composante sensori-motrice (sensations), à la sphère affectivo-émotionnelle et enfin à la composante cognitive et comportementale c’est-à-dire le sens, l’explication, l’interprétation, la amnésie des expériences passées que l’individu donne à sa douleur et toutes les manifestations verbales et non verbales. Le travail va donc résider en la compréhension des styles d’apprentissage liés aux émotions, la réinterprétation des symptômes pour requalifier la douleur, connaître les circonstances d’apparition de la douleur afin d’appréhender les enjeux pour le patient et la situation, car si on agit sur l’un des portillons, on fait bouger aussi les autres.
C’est dans cette lignée qu’a été établie l’analyse fonctionnelle de la douleur chronique. Cet outil d’analyse des comportements, propre aux TCC, permet de poser une hypothèse de travail qui se répétera régulièrement à des moments différents afin d’évaluer l’efficacité des thérapeutiques :
En considérant le comportement douloureux comme n’importe quel autre comportement qui répond aux règles et principes d’apprentissage, le modèle de Cosyns et Vlaeyen propose d’explorer cinq aspects dans la prise en charge :