Radix (roman) - Définition

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Présentation de l'œuvre

Radix, le premier roman d'A. A. Attanasio, est paru aux États-Unis en 1981, après quelques nouvelles de l'auteur publiées dans différentes anthologies. Radix est le premier volet d'un cycle romanesque qui compte quatre volumes : Radix (1981), In Other Worlds (1984), L'Arc du rêve (Arc of the Dream) (1986) et The Last Legends of Earth (1989). Deux romans du cycle ont été traduits en français. Si l'auteur a originalement conçu le cycle comme une vaste œuvre d'art en quatre tableaux, chaque roman peut être lu indépendamment.

Radix se compose de trois parties (« Les Distors », « Les Voors », « Esprit-Dieu ») qui sont divisées en chapitres non numérotés et se terminent par un épilogue. Par ailleurs, le récit est augmenté d'appendices concernant la chronologie du monde de Radix, les biographies de quelques personnages-clés du roman et les définitions des termes spécifiques à l'univers du récit.

Le titre Radix, qui signifie racine en anglais, renvoie à une toute une réflexion philosophique et spirituelle sur ce qui est au fondement de l'existence humaine.

Style

Le style d'A. A. Attanasio se caractérise par une écriture dense d'une grande richesse poétique, agrémentée de profondes réflexions philosophiques nuancées de mysticisme sur le sens et l'origine de la vie humaine.

Genre

Si Radix est un roman de science-fiction qui se classe d'emblée dans le sous-genre de la S.F. post-apocalyptique, il puise son inspiration à des sources aussi variées que le roman initiatique, la philosophie grecque antique, les grands courants mystiques orientaux ou les concepts philosophiques plus récents, comme celui du « guerrier-voyageur » (chez Carlos Castaneda) ou de la littérature contemporaine (chez l'essayiste Kenneth Burke).

A. A. Attanasio réinvestit dans son roman le schéma narratif des récits légendaires qui opposent des dieux à des mortels. Le genre de la science-fiction permet alors à l'auteur de remplacer dans son imaginaire futuriste les dieux des anciennes religions par des êtres extra-terrestres qui jouent un rôle équivalent d'antagonistes et de révélateurs.L'auteur construisit ensuite son récit autour d'une citation des anciens maîtres des Védas du monde indien : « Tout l'univers est à l'intérieur de nous. » De ce point de départ spirituel jaillit tout un univers de science-fiction, nourri des plus récentes recherches de l'époque en astrophysique, associant au mystère de l'être et de l'esprit la découverte des radiations cosmiques.

A. A. Attanasio s'inspire également de la structure fondamentale de l'Épopée de Gilgamesh, un récit mésopotamien, que l'auteur résume ainsi : « Deux tiers d'humanité, un tiers de divinité ». Ce schéma fondamental organise aussi bien le parcours psychologique du héros que la structure formelle du roman : les deux premières parties du romans traitent du devenir humain du héros, tandis que la dernière partie aborde la dimension cosmique et spirituelle de son cheminement.

Chef-d'œuvre de la science-fiction

Ce roman a été classé parmi les chefs-d'œuvre de la science-fiction dans les ouvrages de références suivants :

  • Science-fiction. La bibliothèque idéale, Éditions Albin Michel, 1988 ;
  • Lorris Murail, Les Maîtres de la science-fiction, Bordas, coll. « Compacts », 1993 ;
  • Bibliothèque idéale du webzine Cafard cosmique.

Commentaires

Science et Fiction

A. A. Attanasio a choisi comme point de départ scientifique le phénomène des collapsars et des trous noirs, en particulier le Trou noir de Kerr, pour ouvrir le monde terrestre décrit dans Radix sur un univers multidimensionnel, le multivers. L'auteur utilise le trou noir pour faire voyager d'une dimension à l'autre des rayons cosmiques doués d'une forme évoluée de psychisme. Les radiations cosmiques prennent dès lors un tour spirituel, ce qui permet à l'auteur d'inventer un peuple intelligent fait de particules de lumière, les Voors.

L'auteur utilise également les recherches sur l'aura de Semyon Kirlian pour dépeindre la qualité du rayonnement spirituel des différents personnages de son roman.

Spiritualité de la lumière

Dans Radix, A. A. Attanasio développe une dimension réellement mystique de la lumière qui est présentée comme l'origine même de la vie et de la spiritualité. Au cours de son récit, l'auteur fait de nombreuses allusions aux grandes pensées mystiques qui avaient déjà développé en leur temps une thématique similaire associant la lumière à l'esprit :

  • Chandogya Upanishad, avec le concept de la lumière intérieure comme intimité du moi ;
  • Al-Ghazali, chez qui tout se ramène à une gradation de lumière.

En évoquant également les travaux scientifiques d'Isaac Newton sur l'optique (« Opticks ») - qui stipulent que la lumière peut se transformer en un corps et inversement -, A. A. Attanasio indique la possibilité d'une rencontre spirituelle entre une forme ancestrale de mysticisme intuitif autour de la lumière et la science de l'époque moderne, depuis la naissance de l'optique jusqu'à la physique quantique.

Culture philosophique

A. A. Attanasio fait preuve d'une vaste culture philosophique en nourrissant son style poétique de nombreuses citations érudites. Le lecteur entreprend ainsi avec le héros, Sumner Kagan, un véritable parcours initiatique dans l'histoire des idées spirituelles de l'humanité avec :

  • la philosophie grecque antique du célèbre « en kai pan » définissant l'infini comme unité ;
  • le Ka des anciens Égyptiens ;
  • Maître Eihei Dogen, grand maître de la spiritualité zen ;
  • l'Épopée de Gilgamesh ;
  • des citations de Friedrich Nietzsche ;
  • une citation de Geoffrey Chaucer, « tot passerat » ;
  • le poète persan Jalal Ud Din Rumi ;
  • Zoroastre et les Gāthās ;
  • un texte copte de l'évangile de saint Thomas.

Situation de l'œuvre en France

Si l'auteur et critique français Gérard Klein, à la lecture de Radix, avait prédit un brillant avenir à l'œuvre d'A. A. Attanasio, la comparant même au cycle Dune de Frank Herbert, seul un second roman d'A. A. Attanasio fut publié en France : L'Arc du rêve, en 1986, qui fut accueilli relativement froidement par la presse spécialisée à cause de sa trop grande complexité philosophique.

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