Ramon Margalef - Définition

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Contributions importantes à la science

La théorie de l'information appliquée à l'écologie

Parmi ses plus grandes contributions scientifiques, on note l'application de la théorie de l'information à l'écologie et la création subséquente de modèles mathématiques pour l'étude des populations. La théorie de l'information est à la base d'une branche des mathématiques appliquées qui quantifie l'information contenue dans un système.

Margalef a démontré qu'on peut appliquer la théorie de l'information à une communauté animale ou végétale. On peut ainsi évaluer différents types d'échantillonnage en calculant la quantité d'information qu'ils permettent d'obtenir. Ainsi, l'information qui se calcule en bits par individu sera croissante pour les mesures suivantes:

  1. Nombre d'espèces dans la communauté;
  2. Nombre d'individus par espèce;
  3. Localisation des individus par espèce;
  4. Identification et localisation individuelles de tous les individus.

Ainsi, selon Margalef, l’établissement des limites d’une étude et de son échantillonnage n’entraîne pas une disparition de l’information, mais peut en limiter l'obtention. De plus, Margalef en conclut que la quantité d'information contenue par une communauté est approximativement égale à sa diversité.

La structure de l'écosystème

Dans On certain unifying principles in ecology, publié en 1963, Margalef met en commun plusieurs théories qui circulent de façon plus ou moins indépendante dans le domaine de l'écologie. Il commence par définir la structure d'un écosystème comme l'ensemble des éléments de l'écosystème (la matière) et des interactions entre ces éléments de l’écosystème (l'énergie).

Il introduit par la suite la notion de maturité d'un écosystème. Avec le temps, la maturité d'un écosystème croît, dans un milieu sans perturbations. Un écosystème mature a une structure complexe (grande diversité, riche en information) et une grande efficacité d'un point de vue énergétique (peu de perte d'énergie). Un écosystème mature a donc de faibles besoins en énergie pour se maintenir.

Ainsi, selon Ramon Margalef, la succession écologique consiste en une maturation de l'écosystème (augmentation de la complexité de la structure et diminution du flux d'énergie). La succession est en fait un transfert d'un surplus d'énergie disponible dans le présent à une biomasse future. Finalement, il est important de souligner que, du point de vue de Margalef, la succession est empreinte d'incertitudes et est assujettie aux perturbations.

Développement de la limnologie moderne

Ramon Margalef a grandement contribué au développement de la limnologie moderne en Espagne et au niveau international. Après avoir initié un important inventaire aquatique de la péninsule Ibérique au début de sa carrière, il s'est particulièrement intéressé à l'étude des communautés planctoniques d'un point de vue écologique.

Il s'est formé à l'université de Barcelone, autour de Margalef, une importante école de limnologie, qui entraînera par la suite la création d'autres écoles dans plusieurs université d'Espagne.

En 1983, Ramon Margalef publie une synthèse de ses travaux dans Limnología.

L'être humain et la biosphère

Ramon Margalef est un scientifique dont le travail est inscrit dans le contexte social et politique de son époque. Il a porté une attention particulière à la place de l'homme et de la femme dans la biosphère. Déjà, dans On certain unifying principles in ecology, il conclut sur la maturité et la succession des organisations humaines, en lien avec la complexité de leurs structures et leurs flux d'énergie.

En 1987, dans son discours d'acception du doctorat honorifique que lui décerne l'université Laval (Québec, Canada), Margalef y met l'accent sur la disparité dans la répartition de l'énergie entre les États du Nord et les États du Sud.

«Il est juste qu’on se préoccupe des pluies acides ou des diverses pollutions, mais je ne veux pas cacher mon opinion: l’enjeu de notre futur concerne davantage d’autres aspects de l’écologie, parmi lesquels la mobilisation et le contrôle par l’homme de fractions croissantes d’énergie qui ont des influences sur l’organisation de l’espace et, ce qui est plus préoccupant, sur l’organisation des rapports entre les êtres humains», dit-il.

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