Raymond Moody - Définition

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Introduction

Raymond Moody (né le 30 juin 1944) est un docteur en philosophie et médecin américain surtout connu pour ses travaux sur les expériences de mort imminente (EMI, de l'anglais Near Death Experience ou NDE, un néologisme dont il est l'auteur).

Il a recueilli pendant plus de vingt ans les témoignages de personnes qui ont connu une expérience de mort imminente. Il a publié trois ouvrages sur le sujet : La Vie après la vie, Lumières nouvelles sur la vie après la vie et La Lumière de l'au-delà.

Raymond Moody est un précurseur de l’étude des EMI. Son premier livre La vie après la vie est le premier ouvrage publié sur le sujet qui a permis de faire connaître ses expériences. Comme l’indique le titre, Moody a donné assez rapidement une interprétation spiritualiste des EMI.

Description des EMI par Raymond Moody

Moody décrit de la manière suivante les EMI :

« À la lecture des divers témoignages, nous pouvons discerner diverses phases dans l’expérience de mort approchée. Toutes ne sont pas décrites par tous les témoins. Il s’agit d’éléments divers qui en général ont été vécus dans leur ensemble, quoique l’un ou l’autre puisse manquer. Par ailleurs, même dans les expériences les plus complètes, la rencontre avec l’être de lumière fait parfois défaut. Notons qu’aucune de ces phases n’est conditionnée par la mort clinique. Il peut arriver qu’un simple état de choc à la suite d’un accident suffise. L’auteur en donne des exemples. Enfin, il faut remarquer que les témoins sont unanimes à dire que leur expérience est inexprimable. Ce qu’ils en disent n’est qu’un effort pour l’exprimer en images sensibles. »

— Raymond Moody, La vie après la vie, 1975

Tunnel

La première phase est décrite ainsi : le mourant entend des bruits désagréables ou au contraire des sons harmonieux, et se sent emporté dans un tunnel obscur ou une spirale. Ce phénomène est connu dans d’autres cas comme lors d’une anesthésie à l’éther ou d’une prise de fortes doses de drogue. Pour certains, il semble que ce soit une réaction purement psychique, une réaction du cerveau au choc de la mort approchée.

Décorporation

Dans la deuxième phase, le mourant se retrouverait hors de son corps physique. Il constate qu’il peut regarder son corps en dehors de lui-même, de la même manière que tous les objets extérieurs qui l’entourent. Il voit, il entend parler ceux qui entourent son corps, personnel médical ou famille. Certains récits émanant d’aveugles de naissance témoignent d’un retour à la vue. Le corps dans lequel se retrouve le mourant est une entité particulière, invisible à ceux qui sont vivants dans la pièce et incapable de communiquer avec eux. Il est doté de propriétés étonnantes. Il obéit à la volonté de telle manière que le désir de passer dans une autre pièce est immédiatement exécuté, en passant à travers les murs. Il peut lire les pensées de ceux qui sont présents (télépathie ?). Le mourant éprouve alors en général un sentiment de grande inquiétude : il ne comprend pas ce qui lui arrive. Tout se passe comme si ce n’était pas l’âme seule qui quitte le corps, mais un être plus complexe, immatériel mais jouissant encore de facultés corporelles. Avec quelques témoins, l’auteur le désigne sous le nom équivoque de « corps spirituel ». Cette décomposition de l’être humain semble accompagner nécessairement la mort clinique sans que cette mort en soit la condition nécessaire, puisque certains témoignages connus en parapsychologie attestent de décorporations provoquées volontairement ou sous l’influence de drogues.

Apparition de proches décédés

À cette étape ou plus tard, des parents ou amis décédés, et quelquefois des inconnus, se manifesteraient, dotés d’un corps « spirituel » semblable à celui du mourant. Ils veulent aider le mourant. Par ailleurs, à une étape que les témoins ne parviennent pas à préciser, certains ont rencontré des « âmes en peine ».

Rencontre avec un être de lumière

Le mourant se trouve face à une grande lumière blanche (de nature sensible et non seulement spirituelle). Elle est le plus souvent décrite comme douée de personnalité, débordant d’un amour miséricordieux. Certains précisent qu’ils se sentent aimés « tels qu’ils sont ». Immédiatement ou bientôt, ils se sentent envahis par de la joie et de la paix, d’une manière inconnue de telle sorte qu’ils ne désirent plus revenir dans le monde qu’ils viennent de quitter.

C'est le noyau de l’expérience. Il est ressenti à la fois comme surnaturel et humain, bien qu’aucun des témoins n’emploie ces mots. Cet « être de lumière » comme le qualifient la plupart, n’est pas rencontré par ceux qui se trouvent en état de mort clinique à la suite d’un suicide, au moins dans les expériences étudiées par l’auteur. Les souffrances de ces témoins particuliers demeurent cependant relatives. Une femme raconte que les circonstances qui l’avaient poussée au suicide « en étaient toujours au même point ». « C’était comme si la même chose se répétait sans cesse, un éternel retour ». Un témoin précise : « Je ne voyais pas seulement tout ce que j’avais fait (de mal) mais même les répercussions que mes actes avaient entraînées pour d’autres personnes ».

« C’est une sensation indescriptible ; elle ne m’a pas quitté, en quelque sorte. J’y pense encore souvent » dit un témoin. Et un autre : « revenue à moi, je n’ai pas arrêté de pleurer pendant une semaine, parce qu’il me fallait continuer à vivre dans ce monde après avoir entrevu l’autre ». « Mais, nous dit Moody, le regret de cette béatitude passagère s’estompe au bout de quelques jours ou semaines : Revenus à la vie, ils sont heureux de pouvoir profiter d’une deuxième chance ».

Certains témoins reviennent avec la certitude d’avoir vécu une réelle expérience spirituelle. Ils croient pouvoir la distinguer d’un simple rêve :

« Pas un seul de mes sujets, écrit l’auteur, n’a exprimé le moindre doute quant au fait qu’il s’agissait d’un être, d’un être de lumière. Et qui plus est, cet être est une personne, il possède une personnalité nettement définie. Il émane de lui une chaleur et un amour à l’adresse du mourant qu’il est postérieurement impossible de décrire. Le témoin est comme envahi et transporté hors de lui par cet amour ; il s’abandonne en paix à celui qui l’accueille et, en même temps, il voudrait ne jamais le quitter. L’être de lumière est attirant, magnétique et l’homme est inéluctablement entraîné. Tous les témoignages sont unanimes sur ce point. Par contre, lorsqu’il s’agit d’identifier l’être de lumière, les réponses varient et sont en dépendance des antécédents, de l’éducation et des croyances religieuses de chaque individu. Ainsi, la plupart de ceux qui ont été élevés dans la tradition et la foi chrétiennes identifient cette lumière au Christ. (...) Un homme et une femme de tradition israélite voyaient en cette entité un ange (...). Un homme qui n’avait reçu ni croyance ni éducation religieuse parlait simplement d’un « être de lumière ». Cette même appellation a également été utilisée par une dame professant la foi chrétienne et qui, apparemment, ne se sentait nullement portée à considérer que cette lumière était le Christ. »

Interrogation sur la vie passée

La rencontre avec la lumière est intense et se prolonge dans un dialogue qui serait fait d’intuition directe. Une question serait alors posée qui inviterait le mourant à faire le bilan de sa vie. Selon les témoins, il s’agit d’un « jugement ». Le mourant relit sa vie en compagnie de l’être de lumière. La question n’est pas formulée verbalement aussi est-elle traduite de manière diverse par les témoins. Le docteur Moody en donne plusieurs formulations : « Es-tu préparé à la mort ? — Qu’as-tu fait de ta vie, que tu puisses me montrer ? — Qu’as-tu fait de ta vie que tu estimes suffisamment ? — Veux-tu mourir ? — Est-ce que cela valait la peine ? — M’aimes-tu ? — Jusqu’à quel point as-tu appris à aimer ? — Te sens-tu capable d’aimer les autres avec la même intensité que je t’aime ? ». Chez plusieurs autres témoins, la formulation est presque identique. Tandis que se déroule le film de la vie, l’être de lumière accompagne tel un guide le mourant et la miséricorde qui émane de lui rend l’expérience pleine de compréhension et non de condamnation. Dans cette lumière, même les actions mauvaises prennent un aspect positif. Un témoin déclare : « Il insistait aussi sur l’importance de la connaissance. Il me signalait sans arrêt tout ce qui a rapport avec apprendre. Il m’a dit que j’allais devoir continuer (parce que, entre temps, il m’avait révélé que j’allais revivre). Il y aurait toujours en moi un besoin de savoir. Il m’a dit que c’était un besoin permanent, d’où j’ai conclu que cela doit continuer après la mort. Je crois bien que son but, en me faisant assister à mon passé, était de m’instruire ». Cela s’est traduit chez ce témoin par un changement de vie vers une conversion au savoir qui permet de mieux aimer. Ce témoignage manifeste le caractère pleinement humain, quoique souverain ou transcendant, de l’intervention de l’être de lumière. Un témoin qui ne semble pas avoir vu le film de sa vie ou qui a omis de le mentionner, déclare : « J’imagine maintenant que cette voix qui me parlait a dû constater que je n’étais pas du tout prêt à mourir. Elle voulait simplement me mettre à l’épreuve, sans plus. Et cependant, à partir du moment où elle a commencé à parler, je me suis senti délicieusement bien, protégé et aimé. L’amour qui émanait de la lumière est inimaginable, indescriptible. Et, par dessus le marché, elle dégage de la gaieté ! Elle avait le sens de l’humour, je vous assure ! ».

Film de la vie passée

L’être de lumière reste présent et assiste le mourant dans son examen. Il peut y avoir une vue rapide et intense de leur vie passée que les témoins décrivent comme un film d’une rapidité vertigineuse, comme une vue panoramique et pourtant détaillée. Certains précisent qu’ils se voyaient objectivement, se reconnaissant par exemple enfant.

Frontière de l’autre monde, retour à cette vie

Le mourant se trouve ensuite devant une sorte de passage, de frontière qui semble figurer le point de non-retour de l’au-delà. Elle se présente sous la forme de nombreux symboles sensibles : rivière, mur, précipice, prairie. À ce moment, il lui est indiqué par l’un de ses proches ou par l’être de lumière qu’il lui faut retourner en arrière. Assez souvent, il en prend lui-même la décision, avec la permission de l’être de lumière, souvent parce que ses enfants ou ses proches ont besoin de lui. Il peut y avoir un combat intérieur tant la paix de ce qui est vécu contraste avec l’état habituel du monde des hommes. À son grand regret, il se retrouve dans son corps. Ce regret est moins sensible lorsque l’être de lumière n’a pas été rencontré.

Conversion et discrétion

Après le retour dans le corps, le témoin ne trouve pas de mots pour décrire son aventure. Il pense pourtant l’avoir vécue comme « quelque chose de réel, de plus réel non seulement que le rêve, mais que la réalité elle-même ». La distinction avec le rêve lui paraît en tout cas évidente. S’il essaie d’en parler, on ne le prend pas au sérieux. Mais la vie et la mort prennent pour lui un sens nouveau. Il peut se produire une véritable conversion du comportement et des finalités de la vie : aimer son prochain et se préparer à la rencontre avec l’être de lumière. S’il n’a pas rencontré l’être de lumière, il s’efforce en général d’oublier cette aventure plus mystérieuse qu’angoissante.

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