Samy Klein - Définition

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Le service militaire et la Guerre (1939-1940)

Une fois obtenu son diplôme de rabbin, Samy Klein commencence, au début de 1939 son service militaire à l'École nationale des sous-officiers d'active à Saint-Maixent-l'École, dans les Deux-Sèvres.

Il est mobilisé en septembre 1939. Il est sous-lieutenant d'infanterie. Son unité est stationnée au nord-est de Paris, dans la région de Soissons. Avec la Débacle, l'armée reflue vers la Loire. Le colonel du régiment décide de se rendre. Samy Klein et un autre officier refusent et se replient avec leurs troupes. Alors, qu'ils engagent le combat avec les avant-gardes de Von Rundstedt, l'Armistice est déclaré. Samy Klein retourne à la vie civile.

Sa famille

Le 29 juin 1941, Samy Klein et Marguerite Klein se sont mariés à Vichy. Leur premier enfant, Annie-Rose, naît peu de jours après l'invasion de la Zone libre (Zone Sud). C'est le 11 novembre 1942 que la Wehrmacht pénètre dans cette zone. Marguerite Klein rejoint sa belle-mère, Selma Klein, à Saint-Symphorien-de-Lay, à dix sept kilomètres à l'est de Roanne. Cet endroit devient, selon l'expression de Hammel, "le port d'attache de Samy". Il y passe le Chabbat, autant que possible. En février 1944, cinq mois avant que Samy Klein soit fusillé, sa deuxième fille, Elsie, naît à Saint-Symphorien.

Samy Klein cesse de venir à Saint-Symphorien sur les conseils de Marguerite. En effet deux événements l'ont convaincue qu'il y a danger:

  • La gendarmerie française recherche des hommes de la classe de Samy Klein.
  • Théo Klein, le frère de Marguerite, membre de la Sixième (sixième section des Éclaireurs israélites) de Marseille en visite chez sa soeur à Saint-Symphorien se fait questionner par un gendarme local qui s'étonne que ses papiers ne portent pas le tampon "Juif". Il est clair alors que la famille Klein a été identifiée comme juive!

Marseille

Le Consistoire central nomme Samy Klein rabbin d'Aix-en-Provence, il doit combiner maintenant ses fonctions d'aumônier de la jeunesse, d'aumônier des E.I.F.et de rabbin d'Aix. Comme il doit beaucoup se déplacer, il décide de s'installer à Marseille.

A Marseille, il est en contact avec Jules Isaac, Raymond Lindon, Émile Benveniste, intellectuels juifs éloignés du judaïsme avant la guerre mais ayant retrouvés leurs racines à la suite de l'antisémitisme de l'époque.

Il crée en mai 1941 à Marseille, sous l'égide du Grand Rabbin René Hirschler le Conseil directeur de la jeunesse juive (CDJJ). Ce Comité de Coordination de la Jeunesse Juive de France , est formé des délégues de toutes les organisations: sionistes, orthodoxes, neutre, pluralistes. En mars 1942, Samy Klein place le CDJJ sous la tutelle du Consistoire central, pour éviter le contrôle par l'Union générale des Israélites de France UGIF. Samy Klein est constamment en déplacement.

La fin (juillet 1944)

La souricière

Le mercredi 5 juillet 1944, Samy Klein, son cousin Henri Klein (le frère de Théo Klein (1913-2007)), et le fiancé de sa cousine Mady Klein (une soeur de Théo Klein (1913-2007)), André Elbogen, prennent dans une petite gare de la banlieue de Saint-Étienne (ou dans la gare de Saint-Étienne-Carnot au centre-ville de Saint-Étienne ) le train pour la Haute-Loire. Il avait été recommandé par le maquis d'éviter la gare centrale, par trop dangereuse.

Samy Klein laisse ses deux compagnons (Henri Klein et André Elbogen) sur le quai, et va prendre contact avec l'antenne du maquis. Durant sa brève absence, un Juif (plus tard, on saura qu'il s'appelait Gensburger ) lie conversation avec Henri Klein et André Elbogen. Ces deux derniers sont membres du mouvement Yechouroun. De loin, Edith (il s'agit peut-être de la future épouse de Théo Klein (1913-2007)), qui fait aussi partie de Yechouroun et qui les accompagnait tout en restant à distance, aperçoit que sur un signe de Gensburger, des hommes en civils emmenent Henri Klein et André Elbogen. Edith voudrait prévenir Samy Klein mais ne réussit pas. Il tombe à son tour dans la souricière .

La prison

Samy Klein, Henri Klein et André Elbogen se retrouvent avec d'autres prisonniers à la Caserne des Noëttes à Saint-Étienne.

Parmi les prisonniers se trouve un futur médecin de Colmar, Guy Dreyfus, à qui Samy Klein déclare que protestants et juifs ont la même Bible, en lui proposant d'en étudier des passages. Il lui donne sa Bible (traduite par Louis Segond, reliée de rouge, qu'il porte toujours sur lui). Il déclare à Guy Dreyfus: "Prends ce livre. Je n'en aurai plus besoin. Je crois que je ne sortirai pas vivant d'ici. Crois en Dieu. Ne désespère jamais!"

L'exécution

Arrêtés le 5 juillet 1944, Samy Klein, son cousin Henri Klein, et son futur cousin par-alliance, André Elbogen, ne restent que pour un court temps en prison. Au matin du vendredi 7 juillet 1944, ( la veille du 17 Tammouz) ils sont emmenés pour être fusillés au bord d'un champs. Ce champ est situé à l'Étrat à la Fouillouse (Voir, La Fouillouse), commune de l'Étrat, située à six kilomètres au nord de Saint-Etienne. Le "cadavre affreusement mutilé" de Samy Klein est trouvé sur la route de l'Étrat à la Fouillouse , le 8 juillet 1944 (le 17 Tammouz).

Chaque matin, la police française enlève les corps, après les avoir photographiés!

Plus tard, Marguerite Klein ira en pélerinage à ce champ, et elle en rapporte ce témoignage:

"Mes chers amis,

"Je vous apporte le dernier message de Samy et je suis sûre qu'il est un réconfort pour vous tous qui l'avez aimé et qui le regrettez. Nous sommes allés sur les lieux de sa mort tragique. Il faut quitter la grand'route et monter un chemin caillouteux. C'est là, dans un coin de campagne paisible, au bord du chemin, le long d'un champ, que l'on a retrouvé son corps. Sans doute, alors, ce champ était-il couvert d'une riche moisson. Il y a plus de deux mois de cela et le voilà tout labouré, prêt pour une nouvelle semence. N'est-ce pas là un symbole? La riche récolte qu'il avait amassée en lui pour nous, nous l'avons perdue en le perdant, mais si cette perte nous touche au plus profond de nous-mêmes, ne nous prépare-t-elle pas par là même au dur travail qui nous attend? Les difficultés sont faites pour nous donner la joie de les vaincre. Ayons le courage".

"signé: MARGUERITE"'

Les dépouilles de Samy Klein, Henri Klein et André Elbogen sont inhumées dans le cimetière de l'Etrat, puis inhumées à nouveau, après la guerre, dans le cimetière israélite de la rue du rabbin Abraham Bloch à Lyon. Cette seconde inhumation se fera en même temps que pour les cinq fusillés du 19 mai 1944 de la ferme-école Saint-Germain près de Villemotier dans l'Ain, incluant Aron Wolf, l'ami de Samy Klein. Selon la tradition juive, ils seront veillés toute une nuit par les chefs E.I.F. de Lyon, incluant Frédéric-Shimon Hammel, au cimetière juif de Lyon.

Ce n'est qu'au début septembre 1944 que Marguerite Klein apprend avec précisions les circonstances de la mort de Samy. Elle voit alors les photos et et elle lit le signalement vestimentaire. Elle se trouve à Roanne. Comme le demande la tradition juive, elle ne fait qu'une heure de shiva (sur les sept jours de deuil).

A titre posthume, Samy Klein est décoré de la Médaille de la Résistance par décret du 3 août 1946.

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