Sanatorium d'Aincourt | |||
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Présentation | |||
Architecte | Edouard Crevel et Paul-Jean Decaux | ||
Date de construction | 1931 - 1933 | ||
Destination initiale | Sanatorium | ||
Protection | Inscrit MH | ||
Géographie | |||
Latitude Longitude | |||
Pays | France | ||
Région | Île-de-France | ||
Département | Val-d'Oise | ||
Localité | Aincourt | ||
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Le sanatorium d'Aincourt était un centre de cure spécialisé dans le traitement de la tuberculose pulmonaire (phtisie) situé dans le village d'Aincourt (département du Val-d'Oise) en France.
Le sanatorium, actuellement situé dans le Parc naturel régional du Vexin français, a été construit par les architectes Edouard Crevel et Paul-Jean Decaux, entre 1931 et 1933. Il est un des plus vastes ensembles de cette catégorie édifiés au XXe siècle. Il fut aussi un camp de concentration entre 1940 et 1942.
L'édifice est à l'heure actuelle partiellement occupé par le Centre Hospitalier du Vexin.
Il fait l'objet d'une inscription au titre des monuments historiques depuis le 1er février 1999.
À la fin des années 1920, le département de Seine-et-Oise enregistrait une recrudescence inquiétante de cas de tuberculose pulmonaire, notamment dans les centres urbains alors en plein essor industriel et démographique. Environ 10 000 tuberculeux mouraient par an et en 1929, une épidémie toucha 700 000 personnes en France. En 1930, le préfet du département et le conseil général décidèrent la création d'une « Maison de la Cure » sur la colline de la « Bucaille » (nom courant dérivé du bas latin buca : la vache), un ancien rendez-vous de chasse situé à la sortie du village d'Aincourt (Val-d'Oise), à 55 km au nord-ouest de Paris, dans le Vexin.
Un concours architectural fut lancé, remporté par le projet commun d'Edouard Crevel et Paul-Jean Decaux. Les travaux débutèrent en avril 1931 et s'achevèrent en juillet 1933, date de l'ouverture du sanatorium. C'est l'entreprise de construction parisienne Lauret qui obtint le marché du gros oeuvre. L'ensemble qui vit le jour en un temps record est un des plus grands et des plus remarquables sanatoriums construits au XXe siècle.
Conçus pour accueillir 150 malades chacun, ces trois pavillons, distants de 400 mètres pour éviter tout risque de propagation épidémique, furent posés à flanc de colline - respectivement du plus haut au plus bas : le pavillon des femmes, le pavillon des enfants, le pavillon des hommes - et parallèlement, de manière à bénéficier de la même orientation sud-est des terrasses, condition nécessaire aux cures de soleil et d'air pur alors en vigueur pour soigner la tuberculose.
Leur architecture est identique et impressionne par ses proportions. Il s'agit de trois grands bâtiments, de 220 mètres de long sur 12 mètres de large, comprenant trois étages de chambres disposés en gradins et un toit-terrasse. Chaque niveau possède une terrasse de cure continue compartimentée avec des paravents en verre dépoli destinés à isoler chaque chambre. Les terrasses, ou solariums, sont les galeries de cure cruciales pour le traitement de la maladie, les patients bacillaires devant passer plusieurs heures par jour sur ces terrasses aux heures d'ensoleillement, à respirer l'air pur et astreints à un repos absolu.
Cette spécificité thérapeutique et leur gigantisme confèrent à ces bâtiments l'allure de paquebots posés au milieu d'une forêt. Les chambres sont desservies intérieurement par un immense couloir de circulation. Deux escaliers principaux, construits hors-œuvre, flanquent chaque extrémité du corps principal. Leur cage de forme arrondie, bénéficie d'un éclairage naturel grâce à une résille de dalles de verre, allégeant considérablement leur apparence extérieure.
Le corps central est encadré de bâtiments annexes qui lui sont reliés par une galerie incurvée. A l'ouest se trouvent les services médicaux, dont un bloc opératoire et une salle de pneumothorax, à l'est les cuisines, le réfectoire et la salle de spectacle.