Sarov - Définition

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Le Centre de recherches nucléaires

En 1946, un ensemble de nouveaux bâtiments fut construit sur les terrains environnant l'ancien monastère, pour accueillir le centre de développement des armes nucléaires, connu en Occident par son acronyme VNIIEF, et dans lequel ont travaillé notamment Igor Kourtchatov, fondateur de la science et de la technologie nucléaires en Union soviétique, et Andreï Sakharov, père de la bombe H soviétique, Sakharov qui, dans ses Mémoires, appelle cette ville « l'Installation ». La ville se vit attribuer le nom de code de KB11 (Bureau de construction N°11) puis d'Arzamas-60 car la ville est située à 60 km de la ville d'Arzamas, l'indication de « 60 » ayant été jugée trop indicative, le nom fut transformé en « Arzamas-16 » et disparut de toutes les cartes et de toutes les statistiques. L'existence même de la ville restera secrète jusqu'en 1989, date à laquelle les Soviétiques publièrent des statistiques sur les quantités d'ordures ménagères produites par villes de l'URSS ; la quantité d'ordures ménagères correspondait à une ville de 80 000 habitants alors que les cartes ne mentionnaient qu'un monastère.

La Tsar Bomba présentée au Musée de la bombe atomique.

Cette nouvelle ville, construite en grande partie par des prisonniers de guerre allemands, héberge en outre un « Musée de la bombe atomique », où sont présentées un certain nombre d'armes nucléaires de l'ère soviétique (vidées de leur contenu) et des photos des personnels ayant participé à leur production. C'est ce musée qui est présenté lors des visites des étrangers. Un second musée existe, montrant tous les détails technologiques, mais celui-ci n'est accessible qu'aux scientifiques russes agréés.

La ville est entourée de barrières surveillées par des patrouilles militaires. Les étrangers, et même les Russes qui ne vivent pas à Sarov, ne sont pas autorisés à y entrer sans permission. Les étrangers qui s'y rendent pour affaires doivent déposer leurs passeports, téléphones portables, appareils photos et caméras au poste de sécurité ; cependant, quelques réalisateurs de documentaires ont pu filmer des séquences à l'intérieur de la ville. La plupart des visiteurs accèdent à Sarov par le train ; celui-ci ne peut pénétrer dans la ville qu'après un arrêt destiné aux contrôles de sécurité des voyageurs et des bagages. Le petit aéroport n'étant généralement accessible qu'aux visiteurs officiels, les visiteurs arrivant par avion débarquent habituellement à l'aéroport de Nijni Novgorod, situé à trois heures de voiture de Sarov.

En 1992, les deux directeurs du Laboratoire national de Los Alamos et du Lawrence Livermore National Laboratory furent invités à visiter le VNIIEF. Pour cette visite, tous les expérimentateurs devant présenter des laboratoires avaient été remplacés par des membres des services spéciaux. Mais il fut tout de même possible de faire passer discrètement à ces deux directeurs un message écrit soulignant la grande détresse économique des habitants de la ville ainsi que le danger quant à la prolifération qui pouvait résulter de l'expatriation des scientifiques à l'étranger. À la suite de cette visite, il fut décidé de créer l'ISTC, destiné à aider à la reconversion les scientifiques potentiellement proliférants et à les fixer dans leurs laboratoires.

En 1993, la ville fut jumelée à Los Alamos, site du Laboratoire national de Los Alamos, laboratoire de recherche sur les armes nucléaires des États-Unis. La similitude de fonctions des laboratoires russe et américain avait d'ailleurs amené les scientifiques russes à appeler de façon humoristique leur propre laboratoire « Los Arzamas ».

À la demande de ses habitants, la ville se vit rendre son nom originel de Sarov par Boris Eltsine, en août 1995.

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