Le cas des similitudes planes se généralise dans le cadre d'abord d'un espace euclidien, à savoir un espace vectoriel réel de dimension finie muni d'un produit scalaire <.|.>, puis d'un espace affine euclidien. Le produit scalaire donne un moyen de mesurer les distances. Ainsi, une application linéaire f sera une isométrie d'un tel espace si pour tous vecteurs x et y,
Une application linéaire f est une similitude (vectorielle) s'il existe un réel strictement positif k, appelé rapport de la similitude, tel que pour tous vecteurs x et y,
Dans un espace affine, le groupe affine est produit semi-direct du groupe linéaire par le groupe des translations. Dans un espace affine euclidien, les similitudes sont les éléments du sous-groupe produit semi-direct des similitudes vectorielles par les translations.
Pour toute transformation f du plan euclidien, les propositions suivantes sont équivalentes.
Une transformation du plan qui vérifie ces propositions est appelée une similitude du plan. Le nombre k est appelé le rapport de la similitude f. Une similitude qui conserve les angles orientés est appelée similitude directe
Les similitudes conservent donc les barycentres et les cercles. Réciproquement, toute transformation bijective du plan qui conserve les cercles est une similitude (Cf. Théorème d'Abouabdillah)
On peut donc classer les similitudes suivant le nombre de leurs points fixes :
Mises à part les translations, toute similitude plane directe peut être décomposée en une homothétie et en une rotation de même centre.
Une isométrie qui conserve les angles orientés est appelée déplacement.
Toute similitude non directe (dite indirecte) est la composée d'une similitude directe et d'une réflexion.
Les calculs sont adaptés au plan complexe. La traduction d'une similitude directe s'y exprime par z' = az + b, où a et b sont des complexes, a non nul. Le rapport de la similitude est alors | a | , son angle arg(a).
Cas spéciaux :
Théorème — Toute similitude plane directe a une écriture complexe de la forme
Soient M,N,P,Q quatre points (
On a
Posons
Théorème — Toute transformation ayant une écriture complexe de la forme
Soient M,N,P,Q quatre points (
Donc S est une similitude (de rapport | a | ).
De plus :
Donc S est une similitude directe car elle conserve les angles orientés.
Une similitude indirecte aura une écriture complexe de la forme
Soient
Soient
Si S(A) = A' et S(B) = B' alors il existe a et b tels que
Donc S existe et est caractérisée par la relation az + b avec
La composée de deux similitudes f et g est une similitude, dont le rapport est le produit des rapports de f et g. Dans le cas de deux similitudes directes, on a :
La transformation réciproque d'une similitude f est une similitude, de rapport : l'inverse du rapport de f. Pour une similitude directe, on a :
L'ensemble des similitudes du plan, muni de la loi de composition est donc un groupe, dont deux sous-groupes sont : le groupe des similitudes directes et le groupe des isométries (dont un sous-groupe est le groupe des déplacements).