Le takamaka est originaire des littoraux d'Afrique orientale, d'Inde méridionale, d'Insulinde et d'Australie. Il est maintenant présent sur la majorité du pourtour de l'océan Indien, en Océanie et plus localement dans l'océan Atlantique (Nigeria, Aruba, Porto Rico et Floride). Il est planté sur le continent américain, à Zanzibar et en Ouganda (rivages du lac Victoria).
Le takamaka est un arbre poussant dans des milieux xérophitiques. Il affectionne les littoraux tropicaux situés au-dessus de la zone de marée et composés de sable, de calcaire voire d'argile s'ils sont bien drainés. Il est parfois rencontré à l'intérieur des terres lorsque les sols sont sablonneux mais jamais au-delà de 800 mètres d'altitude sous l'équateur (200 mètres à Hawaii). Il a besoin de sols humides (bien qu'il supporte une sécheresse superficielle) et acides (pH compris entre 7,4 et 4). Il apprécie les embouchures de cours d'eau où les nutriments sont abondants, la lumière et tolère les eaux saumâtres et les projections d'eau salée.
Le takamaka pousse entre 0 et 800 mètres d'altitude là où les températures annuelles oscillent entre 18 et 33°C et les précipitations annuelles sont comprises entre 1 000 et 5 000 millimètres. Il tolère des températures comprises entre 12 et 17°C durant la saison froide et 22 à 37°C durant la saison chaude mais il ne résiste pas à des températures inférieures à 8°C. Ses sols privilégiés sont de type C : il prospèrera près des côtes, là où les sols sont profonds et le plus possible chargés en sable. Il est très sensible au gel et au feu mais tolère quatre à cinq mois de sècheresse.
Sa capacité à devenir envahissant est jugée faible d'autant plus qu'il n'affectionne pas la présence trop proche d'autres arbres.
Le fruit est comestible et consommé généralement mariné mais il doit être cuisiné avec soin car il contient des toxines.
Le bois du takamaka, au grain fin, est généralement le plus dense, le plus lourd et le plus résistant de tous les bois du genre Calophyllum. L'aubier est jaune à brun et légèrement rosé et bien différencié du duramen qui prend une couleur brune. Le bois a une densité de 560 à 800 kilogrammes par mètre cube et une valeur énergétique de 19 100 kJ/kg.
Le bois de takamaka est utilisé comme matériau universel de construction dans le domaine naval, dans l'ébénisterie (menuiserie, instruments de musique, pipes, ustensiles de cuisine, etc) où il est très apprécié pour son bois brun-rougeâtre, dans les charpentes et en tant que traverses de chemin de fer.
Les tanins, concentrés dans l'écorce mais aussi les feuilles, son extraits par décoction et utilisés pour durcir et teindre les filets de pêche. Des lipides de l'arbre est tirée l'huile domba ou pinnai ou dilo : une huile malodorante, visqueuse, variant du jaune-bleuâtre au vert foncé, composée d'acides oléique, palmitique, stéarique et linoléique et utilisée pour fabriquer du savon, pour l'éclairage, dans la médecine traditionnelle ou pour le calfeutrage des bateaux lorsqu'elle est mélangée à de la résine de Vateria indica. De cette huile peut être extrait 10 à 30% d'une résine (lui donnant sa mauvaise odeur) qui est utilisée comme vernis. L'huile et le latex de takamaka furent utilisés pour teindre des vêtements à Java.
Les feuilles de takamaka contiennent de la saponine et du cyanure d'hydrogène, deux substances toxiques utilisées pour la pêche. Le latex est quant à lui riche en dérivés coumariniques aux propriétés insecticides ou piscicides. Le bois et l'écorce contiennent de grandes variétés de xanthones dont l'une d'elle, la jacareubine, n'est pratiquement produite que par le genre Calophyllum.
Une huile extraite du fruit est utilisée comme remède contre les rhumatismes, les ulcères, les brûlures et les maladies de peau. L'écorce, au vertus astringentes, est utilisée en décoction mélangée à du latex pour lutter contre les diarrhées, contre les maladies de peau et des yeux, contre les rhumatismes ou pour aider la mère après un accouchement. Les fleurs, les feuilles et les graines sont parfois également employés dans les médecines traditionnelles.
Les huiles du takamaka font aujourd'hui l'objet d'une production industrielle pour en faire des cosmétiques ou des médicaments dans le Pacifique Sud.
Le takamaka est utilisé en reboisement pour lutter contre l'érosion côtière et de grandes plantations permettent même de limiter certains effets des cyclones (houle de tempête) ou des tsunamis. Il est également apprécié pour la décomposition de ses feuilles et de ses fruits qui sont utilisés comme engrais ou humus mais aussi pour son ombrage et son caractère ornemental.
Le fruit est également brulé pour repousser les moustiques.
Le takamaka fait partie de l'utilisation quotidienne des habitants du Pacifique. Il est notamment planté pour signaler la présence d'un lieu sacré (temple, lieu mythique, etc) dans les îles du Pacifique. Son bois est utilisé pour fabriquer des objets de la vie courante (ustensiles de cuisine, etc) et culturels (instruments de musique et religieux, etc).