Les alpha-thalassémies sont fréquentes dans les régions endémiques pour la malaria car elles offrent une protection partielle contre cette maladie. Elles correspondent a un déficit de chaîne de globine-alpha dans l'Hb = hémoglobine. Ce défaut s'exprime dès la vie fœtale car les sous-unité-alpha constituent l'hémoglobine fœtale (alpha 2 gamma2). Chaque chromosome porte 2 gènes alpha (= 4 allèles au total); la classification des alpha-thalassémies est donc plus complexe que pour les beta-thalassémies. Si aucun allèle-alpha n'est fonctionnel, le fœtus meurt in utero. Si 2 ou 3 allèles sont fonctionnels, le patient souffrira d'une anémie microcytaire et hypochrome (alpha1 ou alpha2-thalassémie). Si un seul allèle est fonctionnel, ce génotype confèrera au patient une hémoglobinose H. Cette alpha-thalassémie a pour symptôme une anémie hémolytique chronique sans nécessiter pour autant de transfusions. Manquant de globine-alpha, des tétramères-gamma (vie fœtale) ou bêta (après la naissance) vont s'accumuler et induire des dégâts aux globules rouges qui les transportent, ceux-ci vont mourir dans la circulation après environ 45 jours. Ces globules rouges abimés vont être récupérés par les macrophages. Le traitement se fait par supplémentation en vitamine B9 ou acide folique et vitamine B12 et prise en charge rapide des infections (et tous autres facteurs précipitants).
Les gènes de l'hémoglobine sont portés par les chromosomes 11 (chaînes de type b ,g et d) et 16 (chaînes de type a). Dans l'érythroblaste normal, il y a un équilibre parfait de synthèse des chaînes de globine entre ces 2 chromosomes. Chez le fœtus, l'hémoglobine fœtale (HbF) composée de 2 chaînes alpha et 2 chaînes gamma (2a2g) est majoritaire. À la naissance, son taux est de 85%. Ce taux diminue progressivement pour atteindre moins de 1% à l'âge de 6 à 12 mois. La formule moléculaire chez l'adulte comporte 97 à 98% d'hémoglobine A (a2b2) et 2 à 3% d'hémoglobine A2 (a2d2). Les thalassémies sont la conséquence de mutations des gènes conduisant à un arrêt (a0 ou b0- thalassémie) ou une réduction de synthèse (a+ ou b+- thalassémie) d'une chaîne de globine. Dans la bêta-thalassémie hétérozygote, il y a une diminution de synthèse de l'hémoglobine à l'origine de la microcytose et l'hypochromie. La petite taille des hématies est compensée par leur nombre d'où une pseudo-polyglobulie (6 à 7 millions d'hématies/mm³). Par ailleurs, l'augmentation relative de synthèse des chaînes conduit à l'élévation du taux d'hémoglobine A2 (> 3.5%).
Dans la bêta-thalassémie homozygote, l'excès relatif des chaînes a précipite dans l'érythroblaste et entraîne sa lyse par toxicité membranaire ce qui est à l'origine d'une érythropoïèse inefficace. Les érythroblastes capables de synthétiser l'hémoglobine F parviennent à produire des réticulocytes et des GR (globules rouges) matures. Les GR circulants sont microcytaires c'est-à-dire de petite taille, déformés (poïkilocytose) et ont une durée de vie raccourcie.
L'anémie dans la thalassémie majeure c'est-à-dire homozygote est due à 2 mécanismes : l'érythropoïèse inefficace et hyperhémolyse. L'anémie profonde induit une hypersécrétion d'Érythropoïétine induisant une stimulation de l'érythropoïèse. L'expansion de ce secteur peut atteindre 30 fois la normale. Ceci a pour conséquence des déformations osseuses intéressant les os du crâne, la région malaire, les maxillaires et les extrémités des os longs principalement. Par ailleurs, l'hyperhémolyse et la métaplasie myéloïde sont à l'origine de la splénomégalie et de l'hépatomégalie. Enfin ces patients présentent souvent une surcharge martiale en rapport avec l'hyperabsorption digestive de fer et surtout les transfusions itératives ; surcharge martiale qui peut conduire à une hémochromatose avec ses complications endocrinienne, cardiaque et hépatique.
Fréquentes dans les régions endémiques pour la malaria parce qu'elles aident à protéger les porteurs contre la malaria (souvent létale dans les pays en voie de développement).
définitif :
Palliatif :
Le diagnostic génotypique des lésions moléculaires responsables, établi par la biologie moléculaire, n'est pas nécessaire au diagnostic, mais indispensable au diagnostic prénatal.
Transmission autosomique récessive