Théorème de Hahn-Banach - Définition

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Quelques autres versions du théorème

On trouvera ci-dessous deux variantes de la « forme analytique » qui se déduisent facilement de celle mise en relief. La première fournit une variante du résultat pour les espaces vectoriels complexes ; la seconde précise que sous une bonne hypothèse de symétrie de p, notamment vérifiée quand p est une semi-norme, on peut obtenir une majoration de la valeur absolue (ou du module dans le cas complexe) de la forme linéaire prolongée.

Théorème — Soit V un espace vectoriel sur \mathbb{C} et p une fonction convexe définie sur V, qui ne prend pas la valeur +\infty .

Soit G un sous-espace vectoriel de V, et f une forme linéaire sur G qui y vérifie en tout point la condition de majoration : \mathrm{Re}\,f(x)\leq p(x) .

Il existe alors un prolongement de f en une forme linéaire sur l'espace V tout entier, vérifiant encore la condition : \mathrm{Re}f(x)\leq p(x) en tout point de V.

Théorème — Soit V un espace vectoriel sur \R ou \mathbb{C} et p une fonction convexe définie sur V, qui ne prend pas la valeur +\infty .

On suppose en outre que p possède la propriété de symétrie suivante : pour tout scalaire θ avec | θ | = 1 et tout vecteur x de V, p(x) = px).

Soit G un sous-espace vectoriel de V, et f une forme linéaire sur G qui y vérifie en tout point la condition de majoration : |f(x)|\leq p(x) .

Il existe alors un prolongement de f en une forme linéaire sur l'espace V tout entier, vérifiant encore la condition : |f(x)|\leq p(x) en tout point de V.

On trouvera des variantes de la forme géométrique à l'article Séparation des convexes.

Un exemple d'application en analyse fonctionnelle

Le corollaire suivant illustre comment le théorème de Hahn-Banach peut produire très facilement des résultats essentiels d'analyse fonctionnelle.

Corollaire — Soit E un espace normé, G un sous-espace de E et f une forme linéaire continue sur G. On peut alors prolonger f en une application continue définie sur E, de même norme que f.

Le rôle de l'axiome du choix

Comme on l'a vu, le lemme de Zorn (équivalent à l'axiome du choix) entraîne le théorème de Hahn-Banach. En réalité, le lemme des ultrafiltres, qui est une proposition plus faible que l'axiome du choix, est suffisant pour démontrer le théorème de Hahn-Banach. Mais inversement, on sait depuis des travaux de D. Pinas de 1972 que le théorème de Hahn-Banach n'est pas suffisant pour démontrer le lemme des ultrafiltres. Ainsi, le théorème de Hahn-Banach n'est pas équivalent à l'axiome du choix dans le système d'axiomes de Zermelo-Fraenkel. On doit ajouter à cela que le seul système de Zermelo-Fraenkel n'est pas à lui seul suffisant pour démontrer Hahn-Banach, dont toute preuve doit donc reposer inévitablement sur une ou autre variante de l'axiome du choix.

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