Le premier principe du tolérancement géométrique est le principe d'indépendance :
Cela signifie qu'une cote indique soit une tolérance dimensionnelle, soit une tolérance géométrique. De fait, les dimensions sont déterminées localement et non globalement : on considère la distance entre des points pris deux à deux, et non pas une enveloppe devant contenir la surface. On ne peut mettre en place une cote dimensionnelle que si l'on peut matériellement vérifier la distance entre paires de points ; par exemple, on ne peut pas tolérancer la distance d'un élément par rapport à l'axe d'un perçage puisque cet axe n'a pas de point matériel permettant la mesure.
Il existe quelques exceptions à ce principe d'indépendance (voir ).
Le tolérancement s'intéresse à des objets géométriques, qui sont des points, des lignes et des surfaces. On distingue
Les objets non-idéaux sont aussi appelés « modèle de peau » (skin model) : on ne s'intéresse pas à la matière, mais uniquement à la forme de la surface ou de la ligne, à la « peau » de l'objet.
Objet idéal | Objet non-idéal (modèle de peau) | |
---|---|---|
servant de référence | référence spécifiée | référence, élément de référence |
à caractériser | élément tolérancé |
Le tolérancement géométrique nécessite de « créer » des objets idéaux ou non-idéaux, soit à partir du dessin de définition, soit à partir de la pièce réelle. On définit pour cela des « opérations », les principales sont :
On utilise en outre les opérations suivantes :
D'un point de vue du vocabulaire, il faut donc bien distinguer la « référence », qui est un élément non-idéal, de la « référence spécifiée », qui est un objet idéal associé à une référence.
Les tolérances de forme ne font appel à aucune référence. Par contre, pour les autres tolérances géométriques, il faut utiliser une ou plusieurs références. Lorsqu'il y en a plusieurs, on parle de « système de référence » et l'ordre a de l'importance ; la première citée est la « référence primaire », la seconde la « référence secondaire » et ainsi de suite. On peut avoir jusqu'à six références, mais la plupart du temps on en a une à trois.
L'ordre des références présente des similitudes avec l'isostatisme dans la mise en position des pièces (MiP). Lors de la cotation du dessin, le concepteur doit avoir en tête la manière dont la pièce va être fabriquée et contrôlée, afin justement que les références correspondent aux surfaces et arrêtes utilisées pour la mise en position.
La référence primaire, éventuellement référence unique, est une surface plane ou un cylindre :
L'axe en question est le premier axe du repère.
On peut avoir besoin d'une référence secondaire. Si la référence primaire est un plan, alors
On peut avoir besoin d'une référence tertiaire. Si trois références sont des plans, alors la référence tertiaire agit comme un appui ponctuel : il ne définit pas de direction, mais uniquement une origine.
Zone commune, référence commune
L'indication de la cote sur le dessin de définition suit un formalisme rigoureux.
Les références sont indiquées par une lettre encadrée, reliée à la l'élément de référence par un trait fin s'attachant à l'élément par un triangle noir plein. On distingue deux cas :
De la même manière, si la flèche de cote géométrique est alignée avec la flèche de cote dimensionnelle, l'élément tolérancé est l'élément médian ; si la flèche de cote géométrique n'est pas alignée, c'est l'élément désigné qui est tolérancé.
La cotation d'un élément est composée de plusieurs cadres successif comprenant :
Un même élément peut comporter plusieurs cotes GPS, par exemple une cote de localisation et d'orientation ; les cotes sont alors indiquées l'une en dessous de l'autre.
Le trait de cotation pointe sur l'élément tolérancé ou sur une ligne d'attache d'une cote dimensionnelle de cet élément.
Les cotes dimensionnelles jouant un rôle dans la cotation GPS d'un élément sont encadrées.
Concernant l'exemple ci-contre, pour la cotation GPS (image du bas) :
La notation GPS est prend plus de place que la cotation « traditionnelle », mais elle lève toutes les ambiguïtés.