Tour de Broue | |
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Période ou style | |
Type | édifice fortifié |
Début construction | XIe siècle |
Propriétaire actuel | commune |
Protection | inscrit MH19/05/1925 |
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Latitude Longitude | |
Pays | France |
Région historique | Saintonge |
Subdivision administrative | Poitou-Charentes |
Subdivision administrative | Charente-Maritime |
Commune française | Saint-Sornin |
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La tour de Broue est le seul vestige d'un château fort du XIe siècle établi sur un puissant promontoire (la colline du Puy) dominant l'ancien golfe de Brouage, et situé sur le territoire de la commune de Saint-Sornin, en Charente-Maritime.
Ce donjon quadrangulaire de 25 mètres de haut est classé à l'inventaire supplémentaire des monuments historiques depuis 1925, et doit sa sauvegarde à l'association des amis de Saint-Sornin, qui finança en partie une campagne de consolidation entre 1993 et 1997. Aujourd'hui mis en valeur, des sentiers de promenade, une aire de pique-nique et un musée ont été aménagés à proximité du site.
Les ruines de ce donjon, bâti sur colline haute de 27 mètres dominant l'ancien golfe de Brouage, sont tout ce qui subsiste d'un puissant château fort dont les origines remontent au XIe siècle. À cette époque, les marais ne s'étaient pas encore formés, et l'océan battait les remparts de cet important édifice défensif. Broue formait alors un port maritime, une paroisse et une châtellenie, dont l'enrichissement était dû au commerce du sel. Le château était organisé autour d'un corps principal, d'une cour intérieure, d'une chapelle et du donjon proprement dit, qui mesurait alors près de 30 mètres de haut (il ne mesure plus que 25 mètres aujourd'hui), l'ensemble étant clos par une série de remparts, dont il subsiste quelques vestiges. Autour du château existait une petite ville dont il ne reste rien, mis à part quelques pans de murs à demi ruinés.
Le château est mentionné pour la première fois dans une charte de 1047, mais il existe probablement au début du XIe siècle, quand le comte de Poitiers et duc d’Aquitaine Guillaume le Grand accorde au comte d’Anjou Foulque Nerra « Saintes et quelques châteaux ». En 1047, il appartient à Geoffroy Martel, fils de Foulque Nerra, qui sera le premier comte de Broue. En 1062, le comte de Poitiers Guy-Geoffroy chasse par les armes Geoffroy Martel et prend alors en mains la destinée de Broue. De 1162 à 1277, le château appartient aux seigneurs de Doë, avant de passer à la maison des Rochefort jusque vers 1330, et enfin à la maison de Baussay. À cette époque où la Saintonge, comme le reste de l’Aquitaine, est une possession anglaise, le château passe aux mains de Simon Burleigh, conseiller du roi Édouard III d'Angleterre, de par son mariage avec Marguerite de Baussay. En ces temps de conflits entre les armées du roi de France et d'Angleterre, Isabelle de Valois sera retenue quelques temps prisonnière dans le château, avant d'être libérée après d'âpres négociations. En 1372, le château est assiégé par du Guesclin, qui prend la place après une rude bataille. En 1380, le roi Charles V accorde le château et les droits et privilèges seigneuriaux s'y rattachant à Renaud VI de Pons. Les sires de Pons garderont le château jusqu'au début du XVIIe siècle, avant de finalement l'abandonner, du fait de l'envasement de l'ancien golfe, rendant le site obsolète d'un point de vue stratégique. Au XVIIIe siècle, le château apparaît déjà ruiné sur les cartes de Claude Masse.
Aujourd'hui préservé, le donjon laisse apparaître deux murs en moellons soutenus par des contreforts. Des restes des remparts, qui mesuraient à l'origine près de sept mètres de haut, sont toujours visibles.
Pan de mur du donjon, muni de ses contreforts | Les vestiges de la cheminée du logis | Anciennes niches et traces du plancher initial |