Université de Séville | |
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Nom original | Universidad de Sevilla |
Informations | |
Fondation | 1505 |
Fondateur | Rois catholiques et Pape Jules II |
Type | Université publique |
Régime linguistique | Espagnol |
Budget | 397 648 990 € |
Localisation | |
Ville | Séville |
Pays | Espagne |
Direction | |
Recteur | Doctor D. Joaquín Luque Rodríguez |
Chiffres clés | |
Enseignants | 4 197 |
Premier cycle | 57 688 |
Troisième cycle | 2 912 |
Postgraduates | 8 104 |
Divers | |
Site internet | www.us.es/ |
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L'Université de Séville est un établissement d'enseignement supérieur public dont le siège se trouve à Séville, en Espagne. Son nom officiel est Universidad de Sevilla, mais elle souvent appelée La Hispalense. Comptant près de 70 000 étudiants, elle constitue, en termes d'effectifs, l'université la plus importante de la communauté autonome d'Andalousie, et la deuxième d'Espagne après l'Université Complutense de Madrid.
Fondée en 1505 par une bulle du Pape Jules II, elle n'a cessé au cours de son histoire de se développer. Son offre de formation est à présent très étoffée, et largement généraliste : lettres et sciences humaines, sciences, droit, sciences économiques, arts,... L'enseignement et la recherche sont assurés par une équipe de près de 4200 professeurs et assimilés.
La présidence de l'université, ainsi que la plupart des services centraux sont installés depuis 1954 dans l'ancienne Fabrique royale de tabac, un gigantesque édifice du XVIIIe siècle bâti à proximité immédiate du centre historique.
La première étape dans la constitution d'un pôle universitaire à Séville remonte à 1256, lorsque le roi Alphonse X de Castille octroya un privilège à la ville pour y créer un estudio y escuelas generales de Latin i Arabigo (étude et écoles générales de Latin et d'Arabe). La mesure ne fut pas suivie d'effets, et il fallut attendre 1502 pour que les Rois catholiques concèdent une charte royale à la mairie de la ville pour fonder un Estudio general (une école) de théologie, médecine et droit. Une nouvelle fois, l'administration municipale ne profite pas de la licence donnée par la couronne, dont les droits seront transférés au Collège de Santa María de Jesús en 1551.
C'est entretemps que survient la fondation officielle de l'Université de Séville. En 1505, l'archidiacre Maese Rodrigo Fernández de Santaella obtient du Pape Jules II une bulle pontificale, autorisant la création d'un collège et d'une université dispensant des enseignements en arts, logique, philosophie, théologie, droit canonique et droit civil.
La bulle est confirmée en 1508 par Jules II, et les premiers enseignements débutèrent en 1516. Dès ses origines, l'université est divisée en deux entités portant le nom de Santa María de Jesús ou de Maeso Rodrigo : l’université proprement dite, et le collège universitaire. Ce dernier est conçu comme une institution destinée aux plus modestes, mais son public se restreint très rapidement aux élèves issus des plus hautes couches de la société sévillane, qui trouvent au collège le moyen d'accéder aux plus prestigieuses fonctions politiques, ecclésiastiques et judiciaires.
L'université et le collège fonctionnent selon les termes des bulles de 1505 et 1508, jusqu'au siècle des Lumières, où la volonté réformatrice pousse le pouvoir à envisager des bouleversements sociétaux. En 1769, Charles III approuve par décret le rapport de Pablo de Olavide, intendant de Séville, qui propose la réforme de l'université de la ville et la séparation de celle-ci et du collège. L'université est dotée du monopole de l'enseignement supérieur, visant à former les plus hauts fonctionnaires de l'État, tandis que le collège se voit ainsi privé de ses compétences et devient une simple résidence estudiantine.
Olavide fonde l'Université Littéraire, qui devient, sous le contrôle du roi, la seule institution d'enseignement supérieur dans l'actuelle capitale andalouse. Néanmoins, si l'État s'attribue la direction de l'établissement, celui-ci peine à trouver des financements non abondés par le pouvoir royal. La pression du pouvoir ecclésiastique mènera par ailleurs à la réforme à l'échec, et Olavide finira par être condamné par l'Inquisition et s'exilera en France.
En 1807, un nouveau plan de réformes réduit à onze le nombre d'universités espagnoles. Séville appartient à ce cercle restreint et englobe les établissements d'Osuna et de Baeza, fermés. De nouvelles disciplines sont introduites, dont le droit public et l'économie politique. Les efforts de l'Église, soutenue par les secteurs conservateurs de la société, freinent les efforts de modernisation durant tout le XIXe siècle, et l'université espagnole souffre gravement de ces luttes entre milieux progressistes et traditionalistes.
Les incessantes modifications du cadre universitaire sévillan en sont l'illustration. En 1815, Ferdinand VII réunit le collège exsangue et l'université sans que cette situation ne perdure, avec l'arrivée des libéraux au pouvoir dans les années 1820. Ces derniers suppriment le collège de Santa María et celui de Santo Tomás, dont les biens sont transférés à l'université. Le bref retour de Ferdinand VII n'y fera rien : malgré ses décisions en faveur de l'enseignement de l'Église, le collège de Santa María de Jesús sera définitivement fermé en 1836.
Les tentatives postérieures de modernisation de l'enseignement supérieur seront sans cesse remises en cause par l'instabilité politique du pays, et la fragilité des finances publiques. Centralisation et laïcisation peineront à s'inscrire dans le paysage éducatif du pays. Cette situation se poursuit au XXe siècle avec la succession des régimes et surtout l'avènement du franquisme en 1939, qui soumet, à travers la loi universitaire de 1943, les universités à une centralisation opprimante et à un strict respect de la morale national-catholique.
Le personnel de l'Université de Séville se distingue alors par sa proximité avec le Movimiento Nacional, et les opposants sont pourchassés. L'établissement, comme toutes les universités espagnoles, est étroitement contrôlé par le pouvoir central : le recteur est nommé par le ministre, et doit publiquement faire preuve de son attachement aux idéaux franquistes. Cette adhésion à l'idéologie officielle est également exigée des professeurs durant les premières années du régime.
En 1948 apparaît la nécessité de trouver un site plus approprié aux enseignements universitaires. C'est ainsi qu'il est décidé d'installer l'université dans l'ancienne Fabrique royale de tabac de Séville, qui, une fois restaurée et réaménagée, accueille la présidence et une partie des services et facultés à partir de 1954.
C'est avec la Transition démocratique qui s'ouvre après la mort de Franco en 1975 que l'université espagnole, et partant celle de Séville, connaissent un développement spectaculaire, liée à une évolution radicale du cadre juridique. Les différentes lois sur l'enseignement supérieur depuis lors ont consacré le principe de l'autonomie des universités, qui évoluent dans un cadre national souple. L'Université de Séville, largement maîtresse de son fonctionnement, est sous la double-tutelle du ministère espagnol de l'Éducation et de la Science et de la Junta de Andalucía. Elle est aujourd'hui la plus importante université andalouse et la deuxième d'Espagne, en termes d'effectifs.