Les chambres individuelles réduisent les infections nosocomiales dans les USI

Publié par Isabelle le 14/01/2011 à 12:00
Source: EurekAlert & AAAS
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Une équipe de recherche du Centre universitaire de santé McGill (CUSM) et de l'Université McGill démontre que les chambres individuelles des unités des soins intensifs (USI) jouent un rôle clé dans la réduction des infections à C. difficile. L'étude, publiée le 11 janvier 2011 dans le journal Archives of Internal Medicine, suggère également qu'elles pourraient réduire la durée d'hospitalisation et, par conséquent, être synonymes d'économies pour le système de soins de santé.

Le contrôle de l'infection dans les hôpitaux est une préoccupation sanitaire mondiale qui peut avoir de sérieuses répercussions sur la morbidité et la mortalité des patients, ainsi que sur le coût du traitement – particulièrement dans les USI, où les patients sont fortement exposés aux infections.

Les chambres individuelles des USI ont longtemps été considérées comme une protection supplémentaire contre les infections nosocomiales. Toutefois, les études précédentes sur le sujet se sont révélées inconcluantes. "Nous avons eu une occasion intéressante d'examiner les taux d'acquisition des infections chez les patients qui passaient d'une chambre à plusieurs lits à une chambre individuelle dans l'USI du CUSM", explique Dana Teltsch, auteure principale de l'étude et doctorante au Département d'épidémiologie, de biostatistiques et de santé au travail de l'Université McGill.

Les résultats montrent une diminution de près de 50 pour cent du taux d'acquisition des infections dues à trois des bactéries les plus préoccupantes – le staphylocoque doré (SARM), le C. difficile et l'entérocoque (ERV) après le transfert des patients à chambres individuelles. "Nous avons également observé une réduction de dix pour cent de la durée de l'hospitalisation à l'USI après le passage à des chambres individuelles. Outre les avantages pour la santé des patients, ces découvertes permettent de mettre en regard les économies et les dépenses pour le système de santé", ajoute Dana Teltsch. On estime que chaque cas d'infection à C. difficile peut coûter jusqu'à 7 000 $ par épisode.

"Cette étude est la première à évaluer l'ensemble des avantages des chambres individuelles dans une USI et souligne le rôle important de l'infrastructure physique dans la prévention de la transmission des infections associées aux soins de santé, déclare la Dre Vivian Loo, l'une des co-auteure de l'étude, Chef du Département de microbiologie au CUSM et professeure agrégée au département de médecine de l'Université McGill. Évidemment, d'autres facteurs tels que l'hygiène des mains, les précautions d'isolement, la gérance des antibiotiques et les pratiques d'entretien sont également importants pour prévenir la transmission, mais cette étude démontre clairement l'indispensable nécessité des chambres individuelles, particulièrement pour ce type de patients."

"Des chambres individuelles peuvent aider les patients à éviter les infections mais également aider l'ensemble du système de santé à réduire la durée des hospitalisations liées aux infections nosocomiales, déclare le Dr David Buckeridge, auteur de référence, professeur agrégé au Département d'épidémiologie, de biostatistiques et de santé au travail à l'Université McGill et scientifique médical au département de médicine à l'Institut de recherche du CUSM . Notre étude n'avait pas pour objet de mesurer tous les coûts et les avantages des chambres individuelles, mais ces dernières constituent un investissement qui devrait continuer à fournir un avantage substantiel.

Toutes les chambres du nouveau CUSM, installé sur les campus Glen, Lachine et de la Montagne, seront individuelles. La lumière naturelle, un espace confortable pour les familles et une salle de bain privée, contribueront à la guérison tant physique que mentale des patients. Outre le fait de limiter la propagation des infections, les chambres individuelles assurent le respect de la vie privé et la confidentialité, offrent aux patients un sentiment de contrôle ainsi que suffisamment d'espace pour circuler avec le matériel médical autour des lits, ce qui permet aux patients de rester dans leur chambre pour des examens, des traitements ou des analyses de routine.

À propos de l'étude

L'étude intitulée "Infection Acquisition Following Intensive Care Unit Room Privatization" a été coécrite par Dana Teltsch (McGill), James Hanley (McGill,MUHC), Vivian Loo (McGill, MUHC), Peter Goldberg (MUHC), Ash Gursahaney (MUHC) et David Buckeridge (McGill,MUHC). Elle a été financée grâce à une subvention de recherche des Instituts de recherche en santé du Canada (IRSC) et du Conseil de recherches en sciences naturelles et en génie du Canada.

Voir l'article en ligne: http://www.jamamedia.org.
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