André Chapelon (26 octobre 1892, Saint-Paul-en-Cornillon - 22 juillet 1978, Paris) est un ingénieur français.
Élève de l'École Centrale des Arts et Manufactures, il fut un ingénieur mécanicien et un concepteur de locomotive à vapeur.
D'abord employé en 1921 à la Compagnie du chemin de fer Paris-Lyon-Méditerranée, espérant sans succès concevoir de nouvelles locomotives, il passe à la Compagnie du chemin de fer de Paris à Orléans en 1925. On lui donne comme travail l'amélioration du fonctionnement, considéré alors comme médiocre, des nouvelles locomotives Pacific 3500.
Son travail, issu d'une réflexion théorique approfondie sur la mécanique des fluides et la thermodynamique, le conduisit, entre autre, à augmenter fortement la section des conduits de vapeur.
Il était alors en opposition avec les habitudes de construction qui reposaient sur des méthodes empiriques d'extrapolation des matériels existants.
Sa hiérarchie le mit plusieurs fois à l'épreuve en ne lui confiant que des locomotives "ratées" : avec des moyens limités, il fit de véritables prouesses en obtenant malgré tout d'excellents résultats. Il travailla ainsi sur les 231 série 3700, 240 série 4700 du PO, la 141 E de l'Ouest, les 140 J du Sud-Est, les 240 P et 141 P SNCF, ainsi que sur les deux prototypes 242 A 1 et 160 A 1 qui ridiculisaient le reste du parc vapeur de la SNCF. Il travailla également sur la dynamique de la locomotive et la tenue de voie et conçut plusieurs prototypes de locomotives rapides qui furent refusés.
Si Chapelon est reconnu à l'étranger comme un ingénieur de premier plan, cet homme modeste et effacé fut mis à l'écart à la SNCF. En effet, il démontrait que la locomotive à vapeur avait encore beaucoup de ressources avant que la locomotive électrique de l'époque n'atteigne ses performances. Tous ses prototypes opérationnels d'une grande valeur technique furent promptement ferraillés.
Comme anecdote, on peut par exemple signaler que le Larousse des Chemins de Fer de Pierre Weil (1964), préfacé par Louis Armand alors président de la SNCF, ne dit pas un mot de Chapelon alors qu'il cite Armand comme inventeur du procédé TIA (traitement de l'eau).
Ce n'est que pour des réseaux étrangers qu'il fit réaliser des locomotives de sa conception : par exemple les 142 et 242 de la compagnie GELSA au Brésil.
La 231 E 41 est une des deux "Pacific Chapelon" préservées, avec la 231 E 22 de la Cité du train de Mulhouse. Cette belle locomotive est malheureusement exposée en plein air, à St-Pierre-Des-Corps près de Tours, dans des conditions de préservation discutables.
La 231 E 41 vue de 3/4 arrière (29/08/1982). |