L’autarcie nécessite également la pratique d’activités artisanales et industrielles afin de fabriquer tout ce dont les moines ont besoin dans leur vie quotidienne, mais aussi pour en faire du commerce.
Les cisterciens ont joué un rôle prépondérant dans la fabrication du fer à partir des XIIe et XIIIe siècles. Les moines de Signy pratiquent la sidérurgie grâce à l’exploitation des mines de la forêt de Froidmont. Site idéal pour ce type d’exploitation, il réunit en effet la trilogie indispensable à la fabrication du fer : des sols calcaires et marneux porteurs de minerais de fer, la rivière de la Vaux apportant l’énergie hydraulique et le bois de la forêt de Froidmont et de Signy fournissant le combustible. À Froidmont, les moines pratiquent ainsi une double activité : sidérurgie et élevage
Ils parviennent ainsi à répondre à leurs propres besoins mais ne semblent pas en faire dans un premier temps une activité essentielle.
La technique utilisée consistait alors à faire cuire le minerai de fer dans des forges à bras près de la mine. Celui-ci était ensuite transformé dans des forges hydrauliques.
Dans un premier temps, les moines de Signy reçurent un emplacement sur une colline de Fumay « pour y extraire des ardoises autant qu’il leur semblerait nécessaire ». Mais Fumay était un site trop éloigné, plus de 40 kilomètres de l’abbaye. Dès qu’ils en eurent l’occasion, ils utilisèrent donc un site plus proche sur le territoire de Rimogne. Grâce à de nombreuses donations, ils y édifièrent la grange de l’Écaillère, située entre Rimogne et Le Châtelet-sur-Sormonne. Ils disposaient alors d’une route pour accéder au site, ainsi que du droit d’exploiter les ardoisières d’abord gratuitement, puis contre une redevance, les seigneurs des environs jugeant cette activité très lucrative pour les moines et donc une intéressante source de revenus pour eux-mêmes. Rimogne étant située à une vingtaine de kilomètres de Signy, l’exploitation de cette grange revenait donc aux convers, seuls membres de la communauté autorisés à résider régulièrement hors du monastère. Ils y pratiquaient là encore une double activité : ardoisières et élevage de moutons et d’agneaux (présence d’une bergerie).