L'église, ancienne abbatiale, est située au sud du cloître. Sa construction remonte autour de 1190-1210 peut être sur les ruines de l'ancienne église. Elle présente une grande nef à vaisseau unique de plan rectangulaire, couverte de voûtes d'ogives bombées, datant du XIIIe siècle (voûtes refaites au XIXe siècle), elle se termine par un :
le chevet est plat, il fut restauré au XIVe ou XVe siècle. Ce mur pignon du chevet a été percé d'une grande baie en 1490. Ce mur droit du chevet possède deux contreforts corniers et un départ de contrefort au centre, amorti en larmier sous une moulure horizontale. Un escalier permet de descendre dans l'église dont le sol est situé en contrebas du parvis. Au pied de cet escalier est posée l'ancienne cuve baptismale monolithe de forme circulaire, datée du XIIIe siècle qui provient de l'ancienne église Notre-Dame de Léhon. Décor d'arcatures sous lesquelles sont alternativement découpées une palme et une feuille de chêne. Une rangée de mascarons est situé sous la frise, ils sont séparés par des feuilles de chêne ou de vigne. La profondeur de la cuve est de 80cm et son diamètre de 110 cm, les bords étant très usés, par le frottement des mains mais aussi des outils affûtés sur les bords pour les bénir. (classé aux MH), il sert aujourd'hui de bénitier.
Deux baies vitrées en lancettes très hautes éclairent au nord et au sud, chaque travée. La façade extérieure est épaulée par deux contreforts corniers massifs couronnés de pinacles posés au XIXe siècle. Amortie en pignon triangulaire elle possède deux registres superposés formés en triplets.Elle est flanquée au sud de deux contreforts recevant deux arcs surbaissés, accolés au mur qui se trouve ainsi doublé. La nef est épaulée par deux contreforts et arcs boutants appareillés situés dans le cloître au nord.
La nef est divisée en 4 travées de plan carrée, dont des colonnes engagées dans les murs gouttereaux délimitent l'espace. A l'intérieur de la nef sont conservés des gisants dont ceux de la famille de Beaumanoir, datant des XIVe et XVe siècles.
Est formé à l'est par la 4e travée comportant des supports différents. Il est revêtu de panneaux peints, représentants des portraits de personnages religieux. Une porte permet d'accéder à la sacristie qui était auparavant la Chapelle des Beaumanoir et qui date du XIVe ou XVe siècle. Il est orné de chapiteaux uniques, élancés et fins couronnant de fines colonnettes. Ces chapiteaux sont couverts de végétaux divers aux feuillages variés et donnent un aspect très naturel. Les culs-de-lampe sculptés. Des culots formés d'un dosseret ou s'inscrit un visage grotesque sculpté, supportent les colonnettes du chœur. L'un deux représente un visage joufflu, aux traits pâteux avec des mains ouvertes, les doigts fourchus semblant vouloir attraper une proie ou faire peur. Un autre plus fin est pourvu de grandes oreilles. Les stalles sont en bois taillé et peint au nombre de huit, datée du XVIe siècle ( classées aux MH). Inclus dans le mur sud près de la sacristie se trouve un fragment de la pierre tombale de Noêl Mars.
Il est orné de chapiteaux et cul-de-lampe sculptés En arc plein-cintre comportant de nombreuses voussures reposant sur des piédroits formés de faisceaux à colonnettes, est percé en son centre, datant de la fin du XIIe siècle. Il s'ouvre à l'ouest dans un massif formant saillie sur le mur de façade que surmonte une corniche soutenue par huit modillons sculptés. Il est flanqué de chaque côté de deux arcatures géminées aveugles.De profil brisé, ces arcatures reposent au centre sur une colonne monolithe, qui est couronnée d'un chapiteau à motifs de végétaux. Le registre supérieur est composé d'une baie géminée qu'encadrent deux arcatures aveugles et brisées. On n'ignore le plan et l'aspect du chœur primitif. Un chapiteau sculpté de très grande dimension pouvant être du XIIe siècle est pris dans la maçonnerie du mur. Il est visible de l'extérieur sur le mur pignon.
L'église fut entièrement restaurée sous le ministère de l'abbé Fouéré-Macé, avec le concours des frères de l'Ordre des Hospitaliers de Saint Jean de Dieu. La première pierre de restauration ayant été bénite le 2 juin 1885 et l'église abbatiale est consacrée église paroissiale le 8 juillet 1897.
La verrière a été réalisée entre 1260 et 1270 certainement dans l'atelier de Richard, verrier de Tours. Elle est composée de 5 panneaux en verre transparent représentant : la crucifixion, des angelots, Saint Pierre, Saint Paul, la Vierge avec l'Enfant et le donateur. La chapelle des Beaumanoir, actuelle sacristie, date également du XIVe siècle.