Abbaye de Saint-Pierre-sur-Dives | |||
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Nom local | Abbaye de saint-Pierre | ||
Latitude Longitude | |||
Pays | France | ||
Région | Normandie | ||
Département | Calvados | ||
Ville | Saint-Pierre-sur-Dives | ||
Culte | Catholique romain | ||
Type | Abbaye | ||
Rattaché à | Bénédictines | ||
Début de la construction | 1067 | ||
Fin des travaux | XVIIe siècle | ||
Style(s) dominant(s) | style roman / style gothique | ||
Protection | Monument historique | ||
Localisation | |||
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L’abbaye de Saint-Pierre-sur-Dives est une abbaye bénédictine, fondée au XIe siècle à Saint-Pierre-sur-Dives dans le Calvados. C'est un des ensembles les plus complets de l'architecture monastique en Normandie.
Au hameau de L'Epinay, premier nom du village, existait déjà une église sous le patronage de saint-Pierre, pillée par les Vikings.
L'abbaye est fondée par la comtesse Lesceline, femme de Guillaume, comte d'Eu, frère du duc de Normandie Richard II. Elle y installe des religieuses bénédictines puis les transfère à Saint-désir, près de Lisieux en 1046, et installe des moines bénédictins sous la direction d'Ainard, le premier abbé. Lesceline meurt à l'abbaye en 1058. Sa dépouille est enterrée dans l'église abbatiale ; elle s'y trouve toujours.
La première église est consacrée le 1er mai 1067 en présence du nouveau roi d’Angleterre, Guillaume, duc de Normandie, neveu de la comtesse qui avait placé son établissement sous sa haute protection. Elle est brûlée en 1106. Elle est reconstruite, puis quasiment achevée sous l’abbatiat de l’abbé Haimon à la fin de la première moitié du XIIe siècle.
De l’édifice originel d'Haimon, il ne reste que la tour Saint-Michel.
Des travaux sont, réalisés au cours du XIIIe siècle car l'abbaye se développe. Les religieux font bâtir une halle à Saint-Pierre-sur-Dives afin d'y établir des foires et des marchés. Ils se heurteront souvent avec les seigneurs de Tancarville qui tiennent le marché de Mézidon et les concurrencent fortement. Déjà en 1191, par un accord passé avec Henri de Nonant, seigneur d'Ecots, l'abbaye se trouvait associée à la gestion de la foire de Saint-Georges-en-Auge et en percevait une partie des revenus .
Les marchés sont l'objet de procédures pendant encore cinquante ans. En 1337, devant le bailli de Rouen, l'abbé Jean finit par trouver un accord avec Jean de Orlévy, seigneur de Tancarville. L'intégralité de cette accord nous est parvenu sous forme d'une copie collationnée le 23 novembre 1616 à partir d'un original détenu par les religieux de Sainte-Barbe.
Au XVIe siècle, l'église, en très mauvais état, est complètement reconstruite par l’abbé Jacques de Silly. L'abbaye possède de nombreuses, terres et des moulins, gère des dîmes et reçoit des donations de propriétaires et nobles de la région. Il nous est parvenu une archive mentionnant une clameur de haro lancée en 1527 par Jacques de Silly, abbé de Saint-Pierre-sur-Dives à l'encontre de religieux du prieuré de Sainte-Barbe-en-Auge qui contestaient les droits sur le marché et la foire de Mézidon détenus par sa communauté. L'abbaye doit rappeler l'accord de 1337 pour justifier de ses droits de revenus.
En 1642, les religieux de Saint-Pierre-sur-Dives obtiennent du roi le droit de tenir dans leur bourg quatre nouvelles foires. Deux d'entre elles étant un peu trop proche dans le temps de foires qui se tenaient « d'ancienneté » à Falaise, l'abbé Alexandre de Breauté est amené à s'accorder avec les bourgeois et habitants de la ville concurrente, pour que leurs dates soient sensiblement modifiées. Ainsi, pendant plusieurs siècles, les différentes abbayes de la région (dont celle de Troarn), les bourgeois des villes concernées et les seigneurs locaux doivent souvent négocier les dates de marchés afin de protéger leurs intérêts.
les bâtiments conventuels ainsi que le carré du cloître sont reconstruits dans le style classique, à partir de 1667. Les travaux s'étaleront jusqu'au XVIIIe siècle.
Au XVIIIe siècle, le cloître est à nouveau partiellement démoli.
À la Révolution, la mise en vente provoque le morcellement des bâtiments conventuels et leur transformation en appartements.
En 1987 s'est ouvert, dans les bâtiments conventuels, le musée des techniques fromagères, comprenant une bibliothèque et un centre de documentation, des salles d'expositions temporaires, des salles de conférences et de projections. La salle capitulaire, restaurée, abrite des expositions.
Depuis quelques années, la ville procède au rachat progressif des bâtiments conventuels, partagés entre plusieurs propriétaires depuis la révolution. Une partie a déjà été rénovée et abrite la bibliothèque et l’office de tourisme.
L'exposition des techniques fromagères, l'abbatiale et le cloître se visitent de 9h30 à 12h et de 14h30 à 18h. L'église ne se visite pas pendant les services religieux.